Chalon sur Saône

L'art-thérapie à la solde du P.R.E., et tout un chacun de tirer les marrons du feu

L'art-thérapie à la solde du P.R.E., et tout un chacun de tirer les marrons du feu

Lorsque l’art-thérapie par exemple se fond dans le paysage du P.R.E. (Programme de Réussite Educative), cela donne des résultats probants. Messagère d’une action ciblée dans le temps (décembre 2015 et janvier 2016), la Chalonnaise Mylène Berger n’ignore rien de l’incommensurable bien que ses petits protégés et leurs ascendants ont pu en retirer.

Deux mois pour opérer des changements

Le P.R.E., composante du service éducation de la mairie de Chalon-sur-Saône, a vocation à soutenir les enfants en difficulté scolaire à partir de la maternelle, grâce à l’assimilation des savoirs et des comportements ad hoc. Pendant les heures de cours, après recensement des besoins de l’enfant, des moyens vont être mis en face afin de consolider ce qui peut l’être. Orthophonie, art-thérapie, musicothérapie…soit autant de domaines (liste non exhaustive) susceptibles d’être les garants d’une valeur ajoutée. Art-thérapeute, Mylène Berger a œuvré dans une école chalonnaise deux mois durant à raison de quelques heures par semaine. «Il y a eu un accompagnement de la parentalité pour favoriser des échanges entre les parents et les enfants, l’apport d’une sécurité affective à l’enfant, car des enseignants avaient noté des désirs de soutien de la part de certaines mamans pour leur donner des clés de compréhension, d’expression par rapport à leur enfant, à travers des ateliers en groupe d’art-thérapie », a déclaré la spécialiste. Dessin, terre, pâte à sel…à l’intention des élèves de maternelle et de primaire concernés (une petite dizaine de minots, soit cinq familles), ont ainsi servi de substrat fertile.

 

Les mamans au premier plan

Mylène, préalablement contactée par une personne référente du P.R.E pour sa mission, ne tarit pas d’éloges devant les retombées des exercices. « On a pu observer avec les enseignantes des moments riches, car certaines mamans pouvaient prendre conscience de la place de leur enfant dans la fratrie. Elles ont expérimenté la lecture d’un dessin d’un point de vue symbolique (comment le papa était présent dans le dessin). En plus de passer du temps avec leur(s) enfant(s), là elles ont pu retrouver un espace de complicité, car elles mettaient la main à la pâte. Etablir un dialogue, et dire que l’enfant est triste. Une petite fille a exprimé clairement dans ses dessins le désir de plaire à sa maman, et celle-ci a pu le voir. D’autre part un petit garçon était en recherche de reconnaissance de sa maman», a rajouté celle qui, de son propre aveu, aurait créé ce faisant, un précédent dans sa discipline. Les bienfaits s’avèrent légion. «Le travail a éclairé les mamans qui ont pu décaler leur posture parentale, sans compter le bénéfice qu’elles ont eu en se réappropriant du lien avec leur(s) enfant(s). Espérons qu’elles puissent continuer ensuite. »

 

Un bloc soudé

Sans l’assentiment des professeurs des écoles, les efforts de l’intervenante n’auraient pas eu les mêmes effets bénéfiques. Aussi sait-elle gré à qui de droit. « J’ai été très reconnaissante envers les enseignantes et les ATSEM. Ce n’était pas facile, il fallait faire preuve de vigilance. Elles étaient à côté de moi pour une co-construction, de manière très bienveillante. Tout le monde s’est retrouvé en estime de soi, parents et enfants », jubile Mylène. Celle-ci mesure le contentement qui est le sien à l’aune de l’adéquation avec la justesse du geste. «C’était super. J’ai eu le sentiment de bien oeuvrer, de travailler au bon endroit, là où il y a besoin. La thérapie humanise les gens, ça les rend un peu plus à l’écoute d’eux-mêmes. Ils prennent le temps d’écouter les enfants, sont moins stressés. Les mamans ont des difficultés à poser un cadre. Il faut leur redonner une confiance dans leur manière d’être parente avec des outils de lecture, d’écoute, de compréhension, de partage. »

                                                                                                         Michel Poiriault

                                                                                                         [email protected]