Chalon sur Saône

Femmes à l'Honneur [Portrait 6] - Jacqueline Belorgey : "Mes choix de vie : l'autonomie, l'indépendance."

Femmes à l'Honneur [Portrait 6] - Jacqueline Belorgey : "Mes choix de vie  : l'autonomie, l'indépendance."

Formée à la mécanique et l'électrotechnique, chef de projet informatique à la SAT (Société Anonyme de Télécommunications), Jacqueline Belorgey, opère dans les années 80, un changement de carrière qui va l'amener à exercer dans les agences de communication qu'elle crée, JD Formation, puis 2ème Communication, devenue en 1995 filiale du Groupe Publicis. Impliquée depuis toujours dans la vie associative, elle gère également la communication de l'Université pour Tous de Bourgogne, centre de Chalon-sur-Saône.

Jacqueline Belorgey est née en 1944 dans un petit village : Tailly en Côte d'Or. Son père était paysan, viticulteur et sa mère a travaillé 8 ans chez Bouchard Ainé (maison de vins) à Beaune comme sténo dactylo et aide comptable. Elle travaillera ensuite pendant 10 ans chez un médecin de Dijon."Ma mère s'est mariée en 1942 et a eu 4 enfants, ensuite elle n'a plus travaillé, à son grand regret. Ceci explique l'énergie qu'elle a mise pour nous convaincre de toujours rester autonome financièrement. Elle est morte en 1961 d'un accident. J'ai fait mes études secondaires à Beaune jusqu'en math élém. Ensuite, j'ai été surveillante pendant une année dans un lycée de Sens. Je suis revenue à Dijon et j'ai travaillé deux ans durant pour un géomètre expert. Nous avons travaillé sur le remembrement de la Haute Saône", nous a-t-elle confié.

"L'art a irrigué ma vie, celle de mes collaborateurs et de mes clients. La danse reste une passion."

De 1985 à 1990, Jacqueline Belorgey fut présidente de la compagnie de danse Hallet Eghayan et de 2001 à 2009, présidente de la Compagnie Acte (danse contemporaine). Depuis 20 ans, elle est présidente de Variations, association qui gère les activités musicales de la famille Zajtmann : Marc, musicologue et professeur de piano ; Yaël, professeure de flûte ; Sarah, 20 ans, pianiste classique (master au CNSMD de Paris) et Ilan, 16 ans, pianiste (licence au CNSMD de Lyon).

Que représente pour vous la journée de la Femme? 

Je trouve navrant qu'en 2017, nous soyons encore obligés d'avoir une journée de la femme. Mais elle est nécessaire pour rappeler les principes fondamentaux d'égalité de droit avec nos compagnons. J'ai eu la chance d'avoir une mère suffragette et apôtre de l'autonomie complète de la femme bien qu'elle soit née en 1907.

Au long de votre vie ou de votre carrière, avez-vous vécu des inégalités hommes/femmes ? 

En 1967, j'ai intégré une grosse entreprise, la Société Anonyme de Télécommunications (SAT), groupe SAGEM. Nous étions 6000 et je n'ai eu que des patrons Gadzarts qui m'ont aidée, conseillée, accompagnée dans mon développement et qui ont accepté mes demandes d'évolution pendant 5 ans. Pour des raisons familiales, je suis partie à Lyon. J'ai postulé dans des entreprises comme informaticienne mais ils ne voulaient pas de femmes… Très vite, j'ai trouvé un couple d'entrepreneurs qui m'a associée à leurs affaires et qui m'a fait complètement confiance (DCS qui existe toujours). En 1989, j'ai créé une agence de communication qui est devenue filiale d'un grand groupe publicitaire et pour la première fois, j'ai vu les différences de management entre les directeurs et les directrices. Mais je ne me suis jamais laissé faire.

Quelle est votre devise? Votre philosophie?

  • Saisir les opportunités, oser, ne jamais avoir peur du changement et en accepter toutes les conséquences. 
  • Associer les collaborateurs à la marche de l'entreprise, les aider à trouver leur voie, les former, être la plus transparente possible.
  • Utiliser l'art comme lien entre les différents acteurs de l'entreprise, la danse, la musique, les arts graphiques. 
  • Donner du sens à nos actions.

Que défendez-vous? 

Le respect, l'empathie

Que voulez-vous transmettre? 

L'envie d'entreprendre, de prendre des risques.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu? 

Mon père m'a appris la rigueur, l'honnêteté, la justice.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez donné? 

Apprendre à se connaître pour être le plus en adéquation avec ses compétences. Ni se surévaluer, ni se sous-évaluer.

Quelle est / Quelles sont les femmes qui vous ont le plus influencée? 

Ma mère, Françoise Giroud, Katherine Pancol.

Photo transmise par Jacqueline Belorgey