Chalon sur Saône

Vendredi, c'était la der des ders pour Nous voulons des coquelicots à Chalon-sur-Saône

Vendredi, c'était la der des ders pour Nous voulons des coquelicots à Chalon-sur-Saône

Le collectif Nous voulons des coquelicots s'est rassemblé pour la dernière fois sur la Place de l'Hôtel de Ville, à Chalon-sur-Saône, vendredi 4 août. Plus de détails avec Info Chalon.

Voilà... ce vendredi 4 septembre, à 18 heures 30, après deux années d'existence, le collectif Nous voulons des coquelicots s'est rassemblé pour la dernière fois, à Chalon-sur-Saône.


Créé en octobre 2018, le collectif donnait rendez-vous à tous les citoyens qui se sentent concernés par les questions écologiques et environnementales sur la Place de l'Hôtel de Ville, tous les premiers vendredis de chaque mois.


Dès le premier jour de la création du collectif, une pétition réclamant l'interdiction de tous les pesticides de synthèse avait été lancée.


En deux ans, près de 1 200 000 signatures ont ainsi été collectées.

 

Coquelicots, un combat les yeux dans les yeux


«Il a fallu insister mais c'est officiel : le 15 septembre 2020, nous serons reçus par Madame Pompili, ministre d'État en charge de la transition écologique, et nous lui remettrons le 1 200 000 signatures que vous êtes allé chercher sur les marchés, à la sortie des gares, dans les salles d'attente des médecins, partout en France», annonce la militante écologiste, Sabine Blondeau.


«Vous avez été magnifiques, et ce n'est pas un mot choisi au hasard. Il y a peu d'exemples, dans l'Histoire politique française, d'un mouvement comme le nôtre. Sans soutien d'aucun parti, sans aucune subvention. Ce résultat, nous pouvons en être fiers», poursuit-elle.


Avant d'ajouter :


«À Pompili, la ministre, nous poserons la question fatidique : est-elle d'accord pour porter notre revendication jusqu'au sommet de notre République? Nous ne sommes pas naïfs, mais nous entendons jouer le jeu jusqu'au bout, alors même que rôde un nouveau scandale. Il tient en un seul mot : néonicotinoïdes».


Des «insecticides dont il est formellement établi qu'ils empoisonnent tout et tout le monde : les pollinisateurs bien sûr, mais aussi les vers de terre, les oiseaux, les bactéries du sol et, in fine, les humains», explique l'ex-porte-parole de la liste Bien Vivre à Chalon, aux dernières élections municipales.


«Une certaine Barbara Pompili, alors députée, les avait fait interdire, en 2016; quatre ans plus tard, les lobbies ont réussi à les faire revenir par la grande porte, avec le soutien du ministre de l'agriculture, Julien Denormandie. Les députés doivent porter le projet de loi, début octobre», explique celle qui est également membre de l'Association Chalonnaise pour la Transition Énergétique (ACTE).


«Ne les laissons pas faire! Battons-nous encore! Laissons tomber les mails, qui finissent le plus souvent dans la poubelle. Allons parler à nos députés, les yeux dans les yeux. Et encouragez tout votre entourage à faire de même», s'exclame Sabine Blondeau, avant de conclure par un tonitruant «Notre combat continue! Autrement!»

 

Nous voulons des paysans


«Nous voulons des paysans! Nous avons tant besoin de paysans!» lance Thierry Grosjean, président de la Confédération des Associations de Protection de l'Environnement et de la Nature de Saône-et-Loire (CAPEN 71).


Officiellement, les agriculteurs ne sont plus que 430 000, alors qu'ils étaient encore 7,4 millions en 1946. Beaucoup sont partis en retraite et n'ont pas été remplacés.


«Seront-ils demain moins de 150 000, rescapés au milieu d'un désert de machines et de détresse? Sur une planète dévastée par la crise climatique, la mort des oiseaux et des insectes», interroge le militant écologiste de longue date.


«Nous avons tous tous cru que le glorieux travail de la terre pouvait être remplacé par le pétrole, les engins et la chimie. Nous, paysans et non-paysans. Cette vision nous a conduits dans une impasse. Un système absurde, celui de l'agriculture industrielle, nous prive de tout avenir commun. Des paysans endettés se suicident, les sols meurent, des maladies chroniques surgissent, la société se détourne de produits qu'elle ne veut plus manger», poursuit-il.


Avant d'ajouter :


«Il faut donc changer. Nous voulons de grandes retrouvailles entre les paysans et tous ceux qui ont oublié leur passé. Nous voulons que l'immense énergie mise au service de l'industrialisation des campagnes serve aujourd'hui à reconstruire ce pays autour d'un seul mot, celui d'espoir. La France manque de millions de paysans heureux, fiers de nourrir la société tout en retrouvant l'harmonie de la nature».


Pour Thierry Grosjean, «seule leur présence permettra de faire face ensemble au grand défi climatique et à l'effacement de la biodiversité». Au passage, «des milliers de petites villes et de villages ne seraient plus les oubliés des services publics, des transports, et de l'avenir».


Ce dernier parle de «révolution calme, bénéfique à l'équilibre spatial et psychique de tous».


Le président de la CAPEN 71 propose un plan de sortie de l'agriculture industrielle en dix ans, imposant des investissements publics massifs, estimé à 200 milliards d'euros, soit dix miliards par an.


«La crise du coronavirus montre qu'on peut mobiliser des budgets colossaux pour des causes bien moindres», indique-t-il.


Ce plan devrait permettre «à tous les paysans de le rester, d'évoluer dans la bonne direction souhaitée par la société» et qui «aidera à installer un million de jeunes et moins jeunes, qui deviendront paysans en accédant à une terre que la spéculation foncière leur refuse».


Ce «nouveau contrat social» devrait permettre de produire des aliments de qualité pour tous, sans pesticides et de les vendre dans des circuits rémunérateurs et stables.


«L'objectif est fou mais il est surtout réaliste. Ce qui serait, c'est de continuer sur la voie de la destruction des écosystèmes. De sacrifier la santé publique. D'ignorer les signaux qu'une planète exténuée nous envoie chaque jour», prévient Thierry Grosjean.


Avant de conclure par :


«Il est temps de se lever et d'annoncer ce que nous voulons vraiment. Car il y a un chemin, et nous allons le parcourir. Ensemble»

 

Le combat continue pour les militants


Pour la dernière, l'Espace PaMA (PArtage & Mobilités Actives) et Vélo-sur-Saône, en la personne de Frédéric Guiraud, se sont associées au mouvement, pour la logistique, mais pas seulement.


«Rien de plus naturel», explique ce militant qui défend bec et ongles la mobilité.


Mickaël Bouteilley, président d'ACTE, pris ensuite la parole afin d'annoncer quelques événements auxquels participent les différentes organisations écologistes locales.


Le 16 mercredi, de 19 heures à 22 heures, a lieu la réunion mensuelle d'ACTE, à la Salle des Fêtes de Saint-Jean-des-Vignes.


Une réunion ouverte à toutes et à tous (adhérents comme non adhérents), «une occasion de découvrir nos membres, d'échanger avec eux et de connaître plus en détails nos activités».


À l'occasion de la Journée Mondiale sans voiture, samedi 26 septembre, le président d'ACTE propose également une balade à bicyclettes, au départ des mairies de Châtenoy-le-Royal, Saint-Marcel, Allériot et Ouroux-sur-Saône, de 9 heures à 14 heures.


Bien entendu, l'Espace PaMA et Vélo-sur-Saône sont partenaires de cette opération, belle occasion de rencontrer les producteurs locaux.


Plus d'une cinquantaine de personnes ont répondu présent pour ce clap de fin.


Étaient également présents, les conseillers municpaux d'opposition, issus de la liste Bien Vivre à Chalon, Christophe Regard et Mourad Laoues, ainsi que Laurent Delrieu, président du collectif Changeons Chalon.

 

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati