Chalon sur Saône

Info-Chalon donne la parole aux commerçants du Centre Ville, partenaires d’info-Chalon, sur le confinement et le déconfinement à venir : aujourd’hui, Marie Beaulaton de l’épicerie ‘2 poids 2 Mesures’

Info-Chalon donne la parole aux commerçants du Centre Ville, partenaires d’info-Chalon, sur le confinement et le déconfinement à venir : aujourd’hui,  Marie Beaulaton de l’épicerie ‘2 poids 2 Mesures’

A suivre très prochainement, les interviews des autres commerçants !

Info-chalon a interviewé Marie Beaulaton, la gérante de la boutique d’épicerie vrac de produits biologiques située 44 rues aux Fèvres à Chalon-sur-Saône, qui permet à sa clientèle de réduire ses déchets en faisant des courses alimentaires appropriées.

Comment avez-vous vécu le confinement en tant que commerçant ?

« En tant que magasin alimentaire, nous n’avons pas été touchés par la fermeture administrative mais du jour au lendemain, tout est devenu plus compliqué. Nous avons d’abord eu peur, pour nous, pour nos clients, pour nos familles à qui nous faisions courir le risque d’être malade en continuant à travailler. Puis il a fallu s’organiser, s’équiper, prendre des nouveaux réflexes, remettre nos pratiques en question. Enfin, il a fallu continuer à s’approvisionner, trouver de nouvelles filières, en bref, tout est devenu plus compliqué... ! ».

Etes-vous resté en contact avec votre clientèle et par quels réseaux (sociaux, téléphoniques où autres… et quelles relations avez-vous eu avec eux ?)

« Une partie de notre clientèle a continué à fréquenter l’épicerie mais une autre n’a plus pu venir jusqu’à nous car confinée trop loin. Nous avons publié régulièrement des nouvelles sur les réseaux sociaux (facebook principalement) ».

Quelles ont été les questions récurrentes et les problématiques auxquelles votre commerce a dû s’adapter lors du confinement ?

« Il a tout d’abord été compliqué de s’approvisionner en masques, gants et gel hydroalcoolique pour nous protéger et protéger notre clientèle. Heureusement, nous avons pu compter sur la solidarité d’autres commerçants qui ont partagé leurs filières d’approvisionnement. Il a ensuite fallu modifier complètement nos pratiques en servant chaque client, en limitant le nombre de personnes dans l’épicerie, en mettant en place un protocole de désinfection journalier. Il a ensuite fallu trouver des solutions pour limiter le temps d’attente et le temps passé dans la boutique (qui peuvent potentiellement être des temps de contamination). Du coup, nous avons très rapidement proposé aux clients de passer commande pour n’effectuer plus qu’un court passage en boutique pour le retrait de leurs courses. Ce nouveau service nous a contraints à diminuer nos plages d’ouverture pour aménager des temps de préparation de commande.

Nous avons aussi connu des problèmes d’approvisionnement pendant les 15 premiers jours, certains transporteurs avaient même décrété que nous étions fermés sans même prendre la peine de passer devant la boutique. A l’interruption des marchés alimentaires, nous avons dû faire face à une demande croissante en produits frais et avons noué des partenariats avec des producteurs pour qu’ils puissent proposer leurs produits à l’épicerie. Nous avons ainsi intégré les produits laitiers bio de La Ferme de Val en Pré à Marmagne et sur commande le pain bio de Gil de la Boulangerie Bis’Art. Nous avons également augmenté nos approvisionnements en fruits bio et en légumes et œufs en provenance d’Ouroux-sur- Saône ! ».

A combien estimez-vous les pertes pécuniaires à cause du Covid 19 ?

« Le confinement a entraîné une baisse importante de la fréquentation ainsi que l’arrêt total des ventes de produits non alimentaires sur lesquels nous margeons davantage. La perte estimée est d’environ 40% ! ».

Comment entrevoyez-vous le déconfinement ?

« Nous avons déjà préparé le déconfinement en augmentant nos plages d’ouverture pour coller au nouvel emploi du temps de nos clients dont certains vont reprendre le chemin du travail. Nous maintiendrons cependant le service de commandes à emporter pour permettre à ceux dont le temps est compté de continuer à faire leurs courses en vrac. Nous allons continuer de servir les clients afin qu’ils ne touchent à rien et nous limiterons toujours l’accès à 2-3 clients maximum.

Nous avons dû refuser au client l’apport en boutique de leurs propres contenants au profit de sachets krafts compostables pour éviter les contaminations croisées. Cela n’étant pas satisfaisant en terme de déchet, nous sommes en train de nous équiper pour pouvoir de nouveau servir les clients dans leurs bocaux dans les jours à venir. Nous maintenons le partenariat avec La Ferme de Val en Pré et la boulangerie Bis’Art afin de maintenir le lien entre ces 2 producteurs et leurs clients en attendant la reprise des marchés ! ».

Etes-vous pour ou contre le déconfinement et pourquoi ?

« Je ne me sens pas légitime pour donner mon avis sur une question aussi importante. La seule chose que je peux dire, c’est que nous avons fait et nous ferons tout ce qui est possible pour que nos clients ne soient pas mis en danger ! ».

Dés lors qu’il sera mis en place, quelles seront les prérogatives pour accueillir le public ?

« 3 clients maximum dans la boutique. Porte d’entrée ouverte. Gel hydroalcoolique à disposition à l’entrée-sortie de la boutique. Service assuré par nos soins (on ne touche à rien). Port du masque pour tout le personnel et nettoyage des mains entre chaque client. Désinfection du TPE après chaque client ! ».

Pendant le confinement ou le déconfinement à venir de quelles aides avez-vous bénéficiez ou qu’attendez-vous comme aide ?

« J’ai bénéficié du chômage partiel pour une de mes salariées ainsi que du report des charges sociales d’avril sur juillet prochain. J’ai également reçu en don de la mairie mi-avril, quelques masques chirurgicaux et une visière. J’ai également bénéficié de l’aide de Geneviève de la Fromagerie V&C qui m’a permis de commander gants et désinfectant pour commerce alimentaire quand il était impossible d’en trouver, de Laurence Radouan des secrets de Lolo qui nous a confectionné des masques lavables dès les premiers jours pour nous permettre de travailler en sécurité et de la pharmacie Ste Marie qui m’a fourni du gel hydroalcoolique dès le début de la crise. Certains de nos clients nous ont aussi apporté des masques dès les premiers jours du confinement. Des premiers jours difficiles, angoissants mais emprunts de solidarité ! ».

J.P.B