Cinéma

Claire Devers et les « Marins Perdus » à l’Axel à Chalon

Claire Devers et les « Marins Perdus » à l’Axel à Chalon

Actuellement en séjour à Chalon-sur-Saône pour sa première création théâtrale, Claire Devers s’est replongée, le temps d’une soirée-Bobine, dans l’une de ses réalisations ciné d’il y a quinze ans : « Les Marins Perdus ».

Fait de plus en plus rare au cinéma, les spectateurs Axelo-Bobineux du lundi 8 janvier au soir ont pu voir Les Marins Perdus au moyen d’une copie 35 mm. Et, contrairement aux craintes de Claire Devers, la bobine a tenu le coup, procurant aux spectateurs le plaisir de revoir ce film tragique de 2003 sur grand écran avant d’assaillir la réalisatrice de questions à l’issue de la projection.

 

Cette histoire de marins bloqués sur leur cargo dans le port de Marseille est issue du roman de Jean-Claude Izzo. Claire Devers explique : « C’est un producteur qui m’a envoyé le roman. Dès que je l’ai lu, pour moi ça a été une évidence. J’ai pu rencontrer Izzo, lui parler de la manière selon laquelle j’allais l’adapter. Il a été proche de tout ce que je faisais pendant l’écriture du scénario mais il était déjà mort quand j’ai commencé de tourner. A l’époque, il y avait de nombreux faits divers sur des bateaux bloqués en port et Izzo s’en est inspiré. Ce qui m’a vraiment plu, c’est l’histoire de ces trois hommes et de leurs trois rapports différents aux femmes. C’est aussi toute une époque qui se termine et ces marins savent qu’ils doivent se réinventer une nouvelle vie. Pour les personnages, je voulais des acteurs avec des tempéraments. Bernard Giraudeau est arrivé très vite sur le tournage. Je ne savais pas qu’il avait été marin dans la Marine Nationale. » Lorsqu’on lui parle du cargo, qui apparait comme un personnage à part entière dans le film, Claire Devers précise : « On a gardé le côté contraignant du cargo pour donner cette impression que l’on vit avec les marins, avec la tôle ; c’est pour ça qu’il a ce côté personnage, que je n’aurais jamais eu en studio. »

 

Claire Devers, actuellement à Chalon-sur-Saône dans le cadre de sa première création théâtrale, Bluebird, visible du 16 au 18 janvier au Théâtre du Port Nord, a annoncé la sortie prochaine de sa dernière réalisation cinématographique, actuellement en post-production, Pauvre Georges, adaptation d’un roman américain, qui sera en salle à la fin de l’année 2018. Souhaitons qu’elle reviendra à Chalon pour la présenter.

 

M.B.