Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - « Vous allez voir, vous, la vieille ! Je vais tout faire sauter »
Publié le 28 Mai 2018 à 21h48
C’était à l’office des laudes, un samedi matin, dans la salle capitulaire de la cathédrale. Une dizaine de fidèles et deux prêtres priaient ensemble, lorsqu’Ahmed, parfaitement alcoolisé, a débarqué en vociférant.
Quand il était petit, Ahmed fut condamné pour des vols, des dégradations. Vinrent les outrages, les menaces, les conduites sous l’empire de l’alcool, des violences, des stups. Le commissariat de Roanne a communiqué au tribunal toutes les mains courantes qui s’amoncellent contre lui. Ahmed X, 37 ans aujourd’hui, est devenu très grand, mais il a conservé « un comportement perturbateur », et le 28 avril dernier il a tapé dans le rouge des « comportements perturbateurs » en menaçant de « tout faire sauter » dans la cathédrale Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône.
La peur par effraction : « Vous allez voir, vous, la vieille ! Je vais tout faire sauter »
C’était à l’office des laudes, un samedi matin, dans la salle capitulaire de la cathédrale. Une dizaine de fidèles et deux prêtres priaient ensemble, lorsqu’Ahmed, parfaitement alcoolisé, a débarqué en vociférant. « Je voulais juste visiter », dit-il à jeun pendant l’audience. Cris, insultes, « propos obscènes et farfelus » a témoigné le père de Marsac en audition, il était « comme un fou » rapportent des témoins. Le prêtre ainsi qu’une dame âgée ont usé du dialogue pour raccompagner le perturbateur, mais quand celui-ci est reparti pour un tour, arrachant le bréviaire des mains du prêtre, et faisant mine de sortir « une grenade » de sa sacoche, et gueulant « vous allez voir, vous, la vieille ! Je vais tout faire sauter », « les personnes présentes ont eu très peur » dit la présidente Catala, « les victimes ont eu très peur » dira le procureur de la République, « on comprend la peur des victimes dans le contexte d’aujourd’hui », dira maître Doyez qui est venu de Lyon défendre ce client qu’il connaît depuis un moment.
« Il y a quelques lieux sanctuaires dans la société »
Les victimes ont eu « très peur », comme on les comprend, mais elles ne sont pas venues pour en témoigner, et confronter ce qui les a sur l’instant traversées, et légitimement traversées, à l’aune de celui qui se tient dans le box, front plissé, yeux écarquillés, et qui se mord la lèvre inférieure. Le parquet et l’avocat de la défense vont restituer cet écart.
Damien Savarzeix, chef du Parquet du TGI de Chalon, s’est saisi de ce dossier : « C’est un événement qui a eu un retentissement local assez important, parce qu’il n’y a pas de conflits interreligieux dans le ressort, au contraire le dialogue œcuménique y existe. La violation d’un lieu de culte, c’est rare. Or il y a quelques lieux sanctuaires dans la société. L’enceinte judiciaire, une mosquée, une synagogue, une église, en sont, parce que ce sont des lieux où l’on essaie de changer, de se changer, pour le meilleur. Monsieur X n’est même pas en mesure de le respecter, même pas ça. »
« Il vit avec un tel sentiment de honte »
« Changer, se changer » : « Il est l’aîné de 4 enfants, et le père était un homme très violent. La mère est parvenue à se séparer et à emmener les enfants, mais l’aîné vit avec au cœur et à l’esprit, la blessure infligée par un père dont il se demande encore pourquoi il ne l’a pas aimé. Il y a en lui deux personnages, deux visages, il est le vilain petit canard de sa fratrie, il vit avec un tel sentiment de honte que lorsque ça ne va pas bien, il dégringole et agit. » Aujourd’hui alcoolique et marginalisé, Ahmed avait quand même trouvé un travail chez Emmaüs, poussé par le juge d’application des peines qui l’a trouvé bien peu investi dans sa mise à l’épreuve.
« Le contexte » prend le dessus
Ahmed avait bien écouté la présidente exposer les faits mais « tenir de tels propos ? Non, c’est pas moi, je suis quelqu’un de logique. – C’est l’image que vous voulez donner de vous-même quand vous êtes à jeun, lui répond la juge. » A jeun il l’est tantôt et souvent plus du tout : « Vous avez à juger le dossier d’un homme totalement ivre qui va faire et dire n’importe quoi », plaide Frédéric Doyez. C’est si vrai, mais le prévenu a 27 mentions à son casier, et « toutes les peines, tous les suivis, et la pédagogie ont échoué parce qu’il ne veut pas changer » rappelle le procureur. Et puis il y a « le contexte », et à voir le chef du parquet entrer dans la salle on comprenait que « le contexte » (l’état d’urgence permanent et les menaces terroristes hélas ponctuées d’attentats) prendrait le dessus dans cet nième dossier d’un pauvre hère violent qui décidément ne s’en sort pas.
16 mois ferme, maintien en détention
Le procureur prend le temps de requérir, « j’espérais un autre discours que lors de l’audience de renvoi (http://www.info-chalon.com/articles/faits-divers/2018/05/01/37332/tribunal-de-chalon-il-avait-menace-de-faire-sauter-une-grenade-dans-la-cathedrale-saint-vincent/), un début de volonté de changer, mais ce n’est pas le cas. » Le grand Ahmed l’écoute, mordillant sa lèvre inférieure, offrant à nouveau davantage le spectacle d’un enfant que celui d’un homme d’1m90 pesant 100 kg qui terrorise le monde lorsqu’il pète les plombs. « Je dois vous dire, monsieur, que si vous ne changez pas, vous ne verrez plus la lumière du jour avant longtemps. » Le prévenu acquiesce. « La seule circonstance atténuante que je vous reconnais, c’est que vous en êtes resté aux menaces. Si vous aviez porté la main sur ces prêtres et les fidèles… » Le procureur aurait alors requis bien plus que 18 mois de prison (dont 6 mois assortis d’un SME) et la révocation de 4 mois du SME antérieur.
« Dans la vie, je ne suis pas comme ça, madame »
Le tribunal suit les réquisitions, la présidente lui lit la décision. « Votre situation impose que vous soyez suivi. Vous avez compris ? – Non madame, je n’ai pas compris. » La présidente Catala réexplique alors : 16 mois de prison, maintien en détention, et mise à l’épreuve à sa sortie.
La société borde un cadre : terroriser en puisant de l’inspiration dans « le contexte », ça se paie cher, même si « dans la vie, je ne suis pas comme ça, madame », plaidait Ahmed X. Dans quelle galaxie se perdait-il le 28 avril dernier à 8h30 du matin au moment des laudes au sein de la cathédrale ?
FSA
-
Le contrôle technique obligatoire des véhicules des deux et trois roues. Le premier contrôle pour Sécuritest Chalon Sud était … une Harley-Davidson !
-
Jusqu’à 15 cm de neige annoncés sur les massifs de Bourgogne-Franche Comté !
-
FOIRE AUX PLANTES DE LA FERTE - Un nombre de visiteurs inédit pour l'ouverture ce samedi matin de l'édition 2024
-
Gros épisode de grésil sur la Côte Chalonnaise
-
A6 – le diffuseur de Chalon nord devient Chalon centre
-
A l’impossible Messmer n’était tenu à Chalon
-
Samedi 27 avril à La Billebaude : « Renaud, comme un enfant perdu »
-
FOIRE AUX PLANTES DE LA FERTE - 9000 visiteurs enregistrés pour la seule journée de samedi... et ça se poursuit ce dimanche
-
La grande exposition Playmobil du week-end des 20 avril de 10h00 à 18h00 et 21 avril de 10h00 à 17h00 est en pleine préparation au club de foot de Châtenoy le Royal.
-
La grande exposition de véhicules de collection organisée par le club "Ami Deuche Chalonnais", c’était ce dimanche 14 avril au château de La Loyère.
-
Dimanche 14 avril, Odette Jacquet a fêté ses 100 ans en compagnie de ses enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants et amis.
-
La promotion 520 de l'école de gendarmerie de Chaumont vient rendre hommage à Paul Michelot
-
Gilbert Montagné annonce la couleur : l’embrasement général de Chalon !
-
Ancienne conseillère funéraire chez ROC ECLERC, Laura REBIMBA passe du noir à la couleur en devenant décoratrice et coordinatrice de travaux.
-
Une nouvelle aventure chocolatée arrive à La Thalie !
-
OÙ et QUOI donner à Chalon et ses environs ? (2) Donner ses objets encombrants
-
Paul Emile Eugène Michelot arrêté à Saint Rémy le 16 Août 1944 par la gestapo devient le Parrain de la 520ème promotion de l’Ecole de gendarmerie de Chaumont.
-
Sur les traces de « La Grande Vadrouille » : une visite guidée inoubliable à Meursault
-
Attention au gel de printemps pour les deux prochaines journées en Saône et Loire
-
Quelques photos de plus sur les 50 jours du BAC
-
Emmanuel Mère vous donne rendez-vous le 19 avril au magasin « Space Cycles »pour une séance de dédicaces de son tout nouvel ouvrage : « Le Bicycliste »