Saône et Loire économie

Fabien Rossignol, tire la sonnette d'alarme au sujet du secteur du bâtiment en Saône et Loire

Fabien Rossignol, tire la sonnette d'alarme au sujet du secteur du bâtiment en Saône et Loire

Même si l'année 2017 et 2018 a été plutôt bonne du côté des mises en chantier en Saône et Loire et plus largement en Bourgogne-Franche Comté, les dernières données sur les permis de construire ne sont pas au beau fixe, s'interroge le Président de la FFB Saône et Loire.

L'effet de dynamisme constaté depuis un ou deux sont-ils derrière nous, c'est la question que se pose Fabien Rossignol, Président de la FFB Saône et Loire.  S'appuyant sur les données du Ministère de la Cohésion des Territoires, le nombre de permis de construire sur le dernier trimestre est en chute alors que les mises en chantier à proprement parler plongent aussi. "-12,7 % de permis de construire sur les trois derniers mois par rapport à l'année dernière sur la même période, - 4,9 % pour le nombre de mises en chantier, il y a de quoi s'interroger" plaide Fabien Rossignol alors que le début d'année fleurtait presque avec l'indécence. 

Le Président départemental s'interroge également sur la volonté gouvernementale avec la suppression ou l'affaiblissement d'un certain nombre de dispositifs fiscaux qui avaient fait leurs preuves. "Bien évidemment que ces aides ont un coût mais est-ce que l'on met en face ce que ça rapporte en terme d'activités économiques ? Des mauvais chiffres qui sont finalement la conséquence de choix politique à l'image de la suppression des éco-prêts à taux zéro, un apport qui permettait très souvent d'initier les projets" rajoute le représentant de la profession, "même si reconnaissons que sur le sujet des heures supplémentaires, c'est une très bonne décision qui a été prise".

Difficultés de trouver de la main d'oeuvre, absence de visibilité...

Le tableau qui pouvait s'annoncer presque idéal serait-il en train de s'inverser ? C'est bien le sentiment de Fabien Rossignol. "Si on évoque le logement social, le changement lié aux APL n'est pas sans conséquences sur les mises en chantier avec un impact direct sur la profession" regrette amèrement le Président départemental, " et ce n'est pas faute d'avoir alerté l'ensemble des parlementaires de Saône et Loire sur les risques qui s'annoncent". "Pour le moment, les carnets de commande sont pleins avec une visibilité qui s'avère très variable. Certains ont déjà rempli 2019 mais d'autres se contentent de quelques mois et dans nos professions, on a besoin de visibilité" rajoute Fabien Rossignol. 

Autre sujet qui crispent les professionnels du bâtiment, l'absence de personnels à recruter. "On a des postes à pourvoir y compris en CDI mais cela s'avère très compliqué. Nombre de nos adhérents sont confrontés à la même logique qui est celle de trouver au pied levé des professionnels du bâtiment. On a recours à l'intérim de manière de plus en plus importante dans tous les secteurs du bâtiment". 

Une situation privilégiée sur le bassin chalonnais

Fabien Rossignol n'oublie pas de mentionner que le Chalonnais bénéficie d'un contexte particulier, "on a une situation privilégiée ici sur le Chalonnais avec un certain nombre de mises en chantier d'envergure". Il suffit à vrai dire d'ouvrir les yeux pour s'en rendre compte au regard des grues disposées ici ou là. Un contexte qui n'est pas forcément le même partout dans le département avec de réelles différences entre les zones rurales et les zones plus industrialisées à l'image de la CUCM, et de beaux projets industriels.

Enfin la question de la remise en cause éventuelle de la TVA dans le bâtiment est bien évidemment dans toutes les têtes, "on est très vigilant sur le dossier. Ca serait une catastrophe sur les taux devaient évoluer à la hausse" prévient-il.

La FFB 71 est forte de quelques 700 adhérents, et près de 6000 salariés en Saône et Loire.

Laurent Guillaumé