Saône et Loire

"Tous les Tournusiens, à commencer par les plus fragiles se verront remettre un masque gratuitement d’abord par leurs pharmaciens, puis par la Ville" annonce Bertrand Veau, maire de Tournus

"Tous les Tournusiens, à commencer par les plus fragiles se verront remettre un masque gratuitement d’abord par leurs pharmaciens, puis par la Ville" annonce Bertrand Veau, maire de Tournus

Info-chalon.com continue sa tournée des maires et donne la parole à Bertrand Veau, maire de Tournus. L'édile répond à nos interrogations et précise l'organisation de la ville de Tournus face au Coronavirus.

Comment s’organisent les services de la commune de Tournus face à cet épisode sans précédent ?

Depuis l’annonce du Chef de l’Etat le 16 mars, tous les agents qui ont un emploi compatible ont été placés en télétravail. Tous ceux dont le rôle est indispensable ont continué à travailler à leurs postes, selon des adaptations sanitaires strictes. Depuis le 7 avril, 500 masques réutilisables en tissu, normés, produits par les « Tissages de Charlieu » ont été mis à disposition des agents afin d’assurer une protection supplémentaire. Les agents qui travaillent en extérieur ont été divisés en équipes de 2 et respectent la distance de sécurité entre eux et avec les passants. Tous les services de la Ville ont continué à travailler, dans la mesure du possible. Aujourd’hui, environ 90% des agents ont repris le travail. 

Pas trop d’absentéisme dans les services ?

L’absentéisme dans les services est très faible. Moins de 5 ont été arrêtés, soit pour maladie, soit pour garde d’enfants. Une volonté commune d’être utile en cette période de crise s’est largement dégagée des équipes, en-dehors de quelques exceptions. 

Les personnes âgées étant les plus ciblées par le virus, qu’est-ce-qui a été mis en place pour répondre à l’urgence ?

L’Hôpital local de Belnay, ainsi que son Ephad et la Résidence Séniors de l’Arc ont pris les bonne mesures très tôt. La distanciation sociale, le confinement, le port de masques par les équipes soignants ont été mis en place avant le 15 mars. Des efforts sont faits pour maintenir un lien social avec les familles, par exemple un élan de générosité populaire a permis d’offrir de nombreuses tablettes numériques à l’hôpital.

Des agents municipaux du service de l’Action Sociale ont depuis le 20 mars recherché un contact régulier avec les personnes les plus âgées et connues de nos services pour être isolées (sur la base de la liste « conicule ». Nous avons créé :

Une possibilité d’aide aux courses avec le recours d’élus et de bénévoles,
Une propositions d’appels quotidiens pour les personnes âgées angoissées,
Une opération de portage de livres à domicile avec la bibliothèque municipale,
Et nous organisons la fourniture de masques familiaux pour préparer le début de déconfinement. Tous les Tournusiens, à commencer par les plus fragiles se verront remettre un masque gratuitement d’abord par leurs pharmaciens, puis par la Ville.

 

En terme d’approvisionnements de la population, quels sont les dispositifs existants ?

Nos marchés n’ont jamais cessé de fonctionner. Nous avons été l’une des premières villes de Saône-et-Loire à les adapter à la crise sanitaire, avant même les directives de l’Etat. Ils se sont toujours déroulés dans des conditions optimales de sécurité. L’approvisionnement de la popualtion en produits locaux frais est pour nous une priorité, tout comme la sauvegarde de ces producteurs.

Tous les commerces de proximité et les grandes surfaces ont adapté leurs conditions d’accueil des clients et aucun n’a fermé. Même les commerces alimentaires spécialisés comme la fromagerie ou les pâtisseries-chocolateries n’ont jamais fermé.

Plusieurs restaurants, dont un étoilé, proposent des plateaux repas à emporter.

Presque tous les commerces de proximité proposent des formules « drive » ou des livraisons gratuites.

L’épicerie solidaire « Le Caddy Fleury » s’est engagée très fortement aussi dans cette voie. Un élan de générosité des citoyens lui permet d’acheter des produits frais auprès de producteurs locaux. Ainsi, les personnes les plus en difficulté bénéficient d’une aide considérable pour accéder aux produits frais et sains. L’épicerie Solidaire cherche aujourd’hui à bénéficier d’une cuisine centrale pour transformer les matières premières en plats cuisinés, compotes et autres produits alimentaires tansformés.

L’annonce d’un déconfinement partiel à partir du 11 mai engendre une refonte globale en terme d’accueil du public notamment scolaire. Quels sont les scénarios de votre côté ?

Nous sommes en attente des directives de l’Education Nationale. Je suis très favorable à une réouverture progressive des écoles à Tournus. Je sais que certains enfants ont décroché des cours à distance faute d’équipemeent adapté. D’autres vivent des situations difficiles, soit de violence dans le cercle familial, soit de grande angoisse. Il ne serait pas responsable de laisser ces enfants sans contact jusqu’en septembre. Il est de notre responsabilité, avec les enseignants et les personnels des écoles, de déceler ces situations dangereuses pour les enfants et de recréer un contact réel avec eux. Bien entendu,  les conditions d’accueil des enfants n’auront rien de commun avec celles pratiquées avant le 16 mars. Il faudra s’adapter, être créatifs et profiter de la situation pour leur apprendre de nouvelles choses, comme par exemple qu’est-ce qu’un virus ? Comment on évite sa propagation ?

Nous avons commencé à travailler sur la mise en sécurité maximale des enfants et des adultes concernés par la rentrée. Je suis très confiant sur ce sujet aussi. La cantine ne sera pas rouverte dans les conditions habituelles. Il est un peu tôt encore pour décrire précisément les conditions d’ouverture des écoles, mais je peux déjà vous dire que nous réfléchissons dès à présent avec les pompiers et des psychologues spécialisés. Notre objectif n’est pas d’accueillir tous les enfants en même temps, ni de prendre le moindre risque ; mais au contraire d’apporter aux enfants ce dont ils ont besoin en cette période de crise épidémique inédite.

Laurent Guillaumé