Faits divers
CHALON - Assises de Saône-et-Loire - Viols, incestes et agressions sexuelles dans le Bourbonnais
Publié le 01 Décembre 2015 à 08h13

Une affaire si sordide qu’elle en devient par moments presque caricaturale. A Maltat, près de Bourbon-Lancy, un père de famille est accusé de viols par deux de ses filles, âgées aujourd’hui de plus de 25 ans. Incarcéré depuis 2013, les tests ADN ont révélé fin 2013 qu’il était le père de l’enfant d’une de ses filles. Verdict prévu ce soir.
Depuis vendredi, la Cour d’Assises de Saône-et-Loire juge Marcel C. (prénom changé) un habitant du Bourbonnais. Père de huit enfants de quatre femmes différentes, cet ancien mécanicien qui a longtemps travaillé en région parisienne est venu s’établir en Saône-et-Loire, région d’une de ses familles d’accueil pendant sa jeunesse. Généralement, ce genre de procès douloureux se tient à huis-clos. Les victimes en ont décidé autrement. On découvre donc avec ahurissement un « environnement familial complexe », pour reprendre une litote administrative citée par le président Antoine Brugère. Si Marcel C. se retrouve dans le box des accusés, c’est selon lui, parce qu’il est « victime d’un complot » ourdi par l’une de ses filles « qui cherche à se venger de lui ». Son incarcération a surtout été décidée suite à un test ADN de décembre 2013 qui a révélé qu’il était le père de la fille de sa fille. Une preuve irréfutable que l’accusé ne peut pas nier. Mais qu’il excuse.
Ses amis venus témoigner à la barre mardi, malgré le test n’y croient pas. Ils le décrivent comme « trop gentil avec ses filles », « serviable ». Une belle-fille aînée qui le considère comme un père avait – encouragée, « manipulée » dit-elle aujourd’hui par l’une de ses tantes maternelles – déposé plainte contre lui pour attouchements sexuels. Elle est revenue ensuite sur ses accusations. La plainte s’est conclue par un non- lieu en 2000.
L’affaire d’aujourd’hui débute suite à l’internement de la fille aînée de Marcel C. Celle-ci se retrouve en soins psychiatriques à Moulins après une grave crise de tétanie en septembre 2012. A l’occasion de cette hospitalisation, elle se libère d’un poids qui la paralyse. La jeune femme écrit au procureur pour dénoncer les viols qu’elle a subis de la part de son père dès l’âge de 15 ans. Elle craint aussi pour ses propres filles, est persuadée que sa sœur qui vit encore au domicile de son père a subi le même sort qu’elle et s’inquiète aussi pour la plus petite de ses nouvelles demi-sœurs. En tout cas, après des années de silence, Jeanne (prénom changé) parle et lance la procédure. Sa soeur cadette est également entendue. De peur de perdre sa fille, elle commence par nier les faits, avant de les raconter aussi. Le test ADN de paternité sur son bébé viendra dissiper les derniers doutes.
Le récit que fait Jeanne est en tout cas glaçant. Elle avait quinze ans quand son père est entré dans sa chambre, un soir d’après beuverie. « Je ne veux pas que tu sois dépucelée salement dans les chiottes du collège. Je veux que ce soit bien fait», lui dit-il. Des relations sexuelles complètes, des fellations. Jeanne tombe enceinte, avorte - « La pilule, selon lui c’était fait pour les salopes» - et finira par, dès 16 ans, quitter la maison. « J’ai mis longtemps à comprendre que ces relations-là n’étaient pas normales », lâche-t-elle après un silence douloureux. Des années plus tard, elle comprend que sa petite sœur subit le même sort. Comprend aussi que sa nièce, que sa sœur Marion (prénom changé) a eu à 16 ans n’est pas la fille d’un mystérieux militaire mais bien celle de son père. Maman de trois filles (« ça lui faisait un beau terrain de chasse »), Jeanne a décidé de parler. Et ne regrette rien, même si depuis trois ans, elle se sent « vide, sans sentiment ». Au début, surtout dans la famille « personne ne voulait m’entendre », ajoute Jeanne. Elle raconte difficilement aux gendarmes son histoire particulière. La gendarmerie va aussi écouter Marion. Réticente au début, cette dernière finit par raconter les mêmes faits que sa sœur aînée. Au milieu de ce désastre, reste la fille de Marion, , trois ans, handicapée, née de l’inceste avec son père. Confronté au « 99% d’assurance du test ADN qui établit la paternité », Marcel C. finira par reconnaître une nuit, une seule nuit avec relation sexuelle avec Marion. Au retour d’une soirée en boîte très alcoolisée. Là encore, ce n’est pas vraiment lui, c’est le cannabis fumé qui lui a « secoué la tête ».
Les deux experts psychiatres entendus lundi ont tous deux conclu à une personnalité état limite, à traits pervers et manipulateurs et à la dangerosité certaine. La récidive n’est pas exclue, surtout face à des mineurs sur lesquels il a autorité. Me Braillon du barreau de Mâcon, qui défend l’accusé aura fort à faire ce mardi après-midi. Pour Mes Saggio et Gras-Comtet, qui représentent les intérêts des filles de Marcel C., parties civiles et qui plaideront en premier, la tâche semble moins ardue. En revanche, la troisième victime, Laure (prénom changé), hébergée un temps dans le Bourbonnais n’a pas pu être localisée par la Cour et n’a plus donné de nouvelles après son audition. Cela n’éteint pas les poursuites.
Le verdict est prévu ce mardi soir. Marcel C. risque un maximum de vingt ans de prison.
Florence Genestier
Marcel C. est accusé de trois crimes différents commis sur trois personnes à différentes périodes : vols commis par ascendant, viols commis par personne ayant autorité, agression sexuelle par personne ayant autorité sur la victime de courant 2008 à 2012, courant 2000 et 2001, entre le 1er février 2012 et le 30 septembre 2012.



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