Chalon sur Saône
TRIBUNAL DE CHALON - 3 ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement ses propres filles
Publié le 13 Janvier 2014 à 06h24
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Un habitant de la banlieue chalonnaise a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Chalon à 3 ans de prison ferme.
Ce trentenaire s'est vu infliger 5 ans de prison, dont 2 ans avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 3 ans, avec obligation de se soigner et d'indemniser les parties civiles, et interdiction de rentrer en relation avec ses filles. Le mis en examen devra en outre payer 10 000 € de dommages-intérêts à sa fille aînée, 4 000 € à sa fille cadette, 1 500 € à la mère de ces dernières, et 1 000 € au titre de l'article 475-1 du Code de procédure pénale. Enfin le Tribunal a décidé d'inscrire Frédéric au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles). Le prévenu, qui a déjà fait 1 an de détention provisoire, encourait jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
L'affaire a débuté en décembre 2012, quand Anaïs*, la fille aînée du mis en examen, aujourd'hui âgée de 16 ans, poussée par son petit copain, à qui elle avait raconté les faits, a envoyé un SMS à sa mère, dans lequel elle écrivait que son père lui avait fait subir des attouchements sexuels. La mère, divorcée avec le prévenu depuis octobre 2011, a aussitôt porté plainte. Une enquête a été ouverte et cette enquête a révélé que Frédéric avait commis des attouchements sexuels sur Anaïs* à une vingtaine de reprises entre 2004 et 2007. Ce dernier est routier. Les faits se seraient donc passés une fois dans la cabine de son camion mais la plupart du temps ils auraient eu lieu le samedi matin, quand la maman était partie travailler. Cela se serait arrêté quand la fillette a été réglée. L'enquête a également permis de découvrir que Joséphine*, la sœur cadette, âgée à l'époque de 6 ans, aurait enduré les mêmes agissements en 2010. Frédéric n'a pas tardé à reconnaître les faits, mais il s'est efforcé de trouver des raisons. Il a ainsi expliqué que lui-même avait été agressé sexuellement, alors qu'il n'avait que 12 ans, et qu'il avait eu la tête « toute chamboulée », quand son agresseur était venu, bien des années plus tard, vivre à proximité de chez lui. Il a aussi confié qu'il n'avait jamais osé jusqu'alors parler des agressions, dont il avait été victime, quand il était enfant, ajoutant curieusement que, s'il avait agressé ses filles, c'était pour pouvoir un jour parler de ce qu'il avait lui-même subi. Au départ de l'enquête Frédéric était même allé jusqu'à dire qu'Anais* avait raconté tout cela « parce qu'elle voulait casser le bonheur de son père », qui a refait sa vie.
A la barre, Frédéric n’a pas manqué de déclarer « Je ne sais pas si un jour elles accepteront de discuter des faits avec moi autour d’un verre. J’espère qu’elles ne verront pas en leur père un monstre ».
Le manque d’empathie du prévenu
Assurant la défense des intérêts d'Anaïs* et de Joséphine* ainsi que ceux de leur maman, Me Marie Chanon a mis en avant « la souffrance de deux petites filles face à des faits graves et lourds de conséquences. Cette souffrance va perdurer. Elles devront grandir avec le souvenir des assauts de leur père ». Et l'avocate de continuer « Ce n'est pas l'exemple qu'elles attendaient. Ce n'est pas l'exemple du père, dont on attend plus tôt l'amour, la protection... ». Me Chanon est aussi revenu sur le manque d'empathie du prévenu, regrettant que celui-ci préfère évoquer les agressions, dont il avait fait l'objet, plutôt que celles qu'il avait fait supporter à ses deux filles. Ses deux filles, qui, aux dires du conseil de la partie civile, auront beaucoup de mal à s'en remettre. Indiquant notamment qu'Anaïs*, qui est suivie par trois psychologues, a certes une attitude de déni de la souffrance mais qu'en réalité elle souffre terriblement, et que Joséphine* vit très mal son suivi psychologique.
Dans un premier temps, le substitut Xavier Moissenet a tenu à préciser que si le mis en cause a bénéficié d'un non-lieu pour les faits de viol et de tentative de viol, néanmoins cela ne voulait pas dire que cela ne s'était pas passé mais simplement que la justice n'avait pas réussi à les démontrer. Le représentant du ministère public a ensuite pointé du doigt plusieurs interrogations, et non des moindres, subsistant dans le dossier. Mettant un gros point d'interrogation sur ce qui aurait été l'élément déclencheur, à savoir les agressions sexuelles, que le prévenu aurait subi dans sa jeunesse. Entendu par les enquêteurs, son frère, qui en aurait été également victime, ne les a pas confirmées. Autre point d'interrogation, la déclaration préoccupante de sa demi-sœur, de 10 ans moins âgée que lui, et qui a révélé qu'il lui aurait fait des attouchements sexuels, alors qu'elle était petite. Autre interrogation, qui a fait dire au magistrat du parquet que c'était « inquiétant » et que ce n'était pas « anodin » : les deux condamnations infligées successivement en janvier 2009 par le tribunal correctionnel de Chartres et en novembre 2010 par celui de Chalon pour exhibition sexuelle. Après s'être montré surpris par les conclusions de l'expert psychiatre, qui ne mentionne en ce qui concerne Frédéric aucune déviation sexuelle, ni dangerosité, le substitut Moissenet a affirmé « En tant que représentant de la société je suis inquiet sur le parcours du prévenu ».
Ne pas le renvoyer en prison
Frédéric était défendu par Me Alain Guignard, lequel a signalé que son client était « un homme franc et droit » et que « psychologiquement il avait subi une série de cassures, telles que l'abandon par sa mère, l'abandon par son père, le décès de son père nourricier qu'il aimait, ou encore les violences sexuelles dans son enfance ». Frédéric depuis la révélation des faits a entrepris un travail sur lui-même en compagnie d’un psychologue. « Faut-il briser toute cette évolution psychologique ? Je ne le crois pas. » a confié Me Guignard, qui a aussi estimé « Ce n'est pas avec un retour à la case départ qu'on rendra une bonne justice. Je vous demande donc instamment de ne pas le renvoyer en prison, même pour quelques jours ».
La balle est désormais dans le camp du juge d'application des peines, qui va prochainement devoir choisir comment Frédéric purgera les 2 ans de prison ferme qu’il lui reste à accomplir.
Gabriel-Henri THEULOT
* prénoms d'emprunt



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