Cinéma

Jeudis de la Bobine à Chalon : une très belle soirée consacrée à l’Algérie, avec la projection de « L’oranais »

Jeudis de la Bobine à Chalon  : une très belle soirée consacrée à l’Algérie, avec la projection de « L’oranais »

Ce jeudi 1er octobre, la Bobine, en partenariat avec l’Axel, projetait « L’Oranais » devant une salle presque comble, et en présence de Rachid Bensaci, « Grand Témoin » sollicité par Chantal Thevenot, pour éclairer l’assistance sur ce pays à l’histoire tourmentée qu’est l’Algérie.

La Bobine devrait-elle sélectionner plus souvent des films algériens ou traitant de l’Algérie ? Quoi qu’il en soit, chaque fois qu’elle projette un film sur ce pays, la salle est comble, ou peu s’en faut. A titre d’exemple, elle l’était en 2013 pour Yema [1], au point de méduser alors Lionel Chaffiol, le directeur de l’Axel. Elle l’était presque ce jeudi soir, pour L’Oranais [2], du très politique Lyes Salem. Un film qu’il faut voir, surtout si l’on s’intéresse à l’histoire de l’Algérie.

Pourquoi ? Parce qu’à travers les parcours de révolutionnaires algériens du FLN, devenus dirigeant pour l’un (Hamid) ou directeur d’une entreprise nationalisée (Djaffar, interprété par Lyes Salem) pour l’autre, au lendemain de l’Indépendance, ce film qui, d’après Chantal Thevenot, « a été interdit de projection sur le territoire algérien », jette une lumière très crue sur les lendemains de la révolution algérienne.

Est-ce à dire que son principal intérêt est d’être sans concession ? Disons que ce n’est sans doute pas le moindre, un autre étant de faciliter la compréhension d’une période qui demeure sans doute compliquée pour nombre de spectateurs. Car, rendant particulièrement visible le gouffre grandissant entre les idéaux de ceux qui ont libéré leur terre et ce qu’ils ont fait une fois parvenus aux commandes de leur pays, L’Oranais permet de comprendre.

Il permet de comprendre la désillusion qui a pu s’emparer de tout un peuple, et notamment de nombre de ceux qui, avant 1962, ont pris le maquis, risqué leur peau ou tout perdu pour devenir libres. Il permet également de comprendre ce propos de Louise Michel : « le pouvoir est maudit, c’est pour cela que je suis anarchiste ».

Vraiment : à voir.

 

S.P.A.B.

 

[1] Voir l’article d’Info-Chalon :

http://info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2013/09/22/2326/soiree-speciale-pour-la-bobine-a-l-axel-avec-yema-de-djamila-sahraoui/

[2] 2014. Durée : 2 h 08

Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19548992&cfilm=215342.html