Chalon sur Saône
Michel Orso se confie à info-chalon.com, avant de chanter dans On a toujours vingt ans à Chalon le 19 mai
Publié le 28 Avril 2017 à 09h40

Une chanson, une seule, a bouleversé l'existence de Michel Orso : Angélique. Nous étions alors en 1966, et en l'espace de plusieurs semaines 300.000 45 tours furent écoulés ! Ce n'est qu'au terme d'une très longue période de vaches maigres (35 ans) que l'auteur-compositeur-interprète devait relancer sa carrière grâce à Age tendre et tête de bois, à partir de 2006. Le vendredi 19 mai il évoluera à Chalon-sur-Saône, sous les couleurs du spectacle On a toujours vingt ans. Interview pour info-chalon.com
Vous qui êtes Corse, appréciez-vous de venir en Bourgogne ?
«Je le dis sans prétention aucune : la Corse, c’est mon pays, mais ma ville c’est Toulon. La Bourgogne, d’abord, c’est une région formidable. Ensuite je ne suis pas un grand connaisseur en vins, mais j’aime les vins de Bourgogne. J’ai trouvé des vins extraordinaires que l’on appelle des vins de table, et ce que j’apprécie c’est que l'on peut aimer des vins qui sont à la portée de toutes les bourses. Il y a de très, très, très bons vins, pas de bons petits vins comme l'on dit péjorativement. »
Chalon-sur-Saône, où a eu lieu la préparation à plusieurs reprises d’Age tendre et tête de bois et ses spectacles inauguraux, a-t-elle engendré de belles tranches de vie artistique ?
«Bien sûr ! Pas la première année, car nous avions répété si ma mémoire est bonne, là où nous avions débuté, à Montpellier. Après ça a changé, et de suite nous avons fait Chalon-sur-Saône. On y allait sept-huit jours avant pour passer une journée, on répétait, et là nous arriverons l’avant-veille pour ce que l’on appelle dans le métier, le filage. »
Vous étiez la mascotte d’Age tendre, et vous la serez encore pour On a toujours vingt ans. Que ressentez-vous à ce sujet ?
« Au départ, je ne savais pas. La première année, ça s’est passé devant le regretté Leny Escudero, le regretté Frank Alamo. On me dit : « Il paraît que tu restes la saison prochaine », et je réponds : normalement. « Michel, tu fais cocue ta chance ! » C’étaient les propos de Leny Escudero, qui était un homme formidable. Je n’aurais pas dû dire normalement, mais j’ai toujours été prudent. Après, effectivement, cette histoire de mascotte est venue petit à petit. Ca aurait pu être Franck Alamo, qui, je pense, serait resté lui aussi jusqu’au bout. Ce n’est pas une question de talent, entendons-nous bien, car ça laisserait supposer que nous étions plus adroits, ou plus à même de la rester plus que les autres. Ce n'était pas du tout le cas. Il y a eu une question de chance, peut-être. Et le fait, je crois, toute fausse modestie mise à part, que j’étais le moins connu. Angélique, ma chanson, était connue, ça m’a permis de faire la tournée grâce à Michel Algay et Françoise Malet, qui sont venus me voir dans des galas, que l’on appelle des galas-galère, mais qui nous permettent de vivre avec tout le respect que je dois à ce genre de festivité. C’est un couple sérieux. Ce sont des gens qui vivent pour le métier, ce n'est pas le métier qui les fait vivre.»
Heureux de reprendre du service pour de nouvelles aventures ?
« Bien sûr, très heureux ! D’ailleurs j'essaie de ne jamais abandonner, ni de me laisser aller physiquement. Je fais de la gymnastique, des étirements, tous les jours pour m'entretenir. Un patron de cabaret m'avait dit : «Michel, vieillir, c'est souvent refuser de faire le lendemain ce que tu as fait la veille.»
Savez-vous d’ores et déjà ce que vous chanterez à Chalon ?
« Je voudrais rendre hommage à Pierre Bachelet, même si je n’ai pas eu le plaisir de le connaître, mais j’aimais beaucoup le bonhomme. C'est presque le titre de sa chanson, Vingt ans : « En ce temps-là j'avais vingt ans... » Il y aura toujours un hommage à Gilbert Bécaud, mais je ne sais encore pas avec quelle chanson, ainsi que la mienne, bien sûr, Angélique. Et comme je vais sortir un CD sur les chansons de Tino (Rossi N.D.L .R.) quand il chantait la Méditerranée. ..Son titre est Méditerranée (il sera en vente à Chalon N.D.L.R.), construit avec mon ami Tony Rallo, grand chef d’orchestre devant l’Eternel, de Charles Aznavour pendant dix ans, lequel a également effectué des arrangements de chansons de Dalida : « Gigi l'amoroso, Salma ya salama.. «
D’où vous viennent ce feu sacré et cette énergie que vous déployez sur scène ?
« De la chance, y croire ! Tout ce qui pousse, tout ce qui se lève, tout ce qui s'ouvre, me fait rêver. Ces jeunes qui arrivent, surtout, il ne faut pas les décourager. Parmi eux il y aura un futur Einstein, un futur Becaud, un futur Aznavour, ou Nougaro, un futur peintre, ou une future grande danseuse, une future George Sand...Il faut se carapaçonner, car ce n'est pas toujours fait de sérénité. Si on en accepte les angoisses, ça décuple votre énergie sans que vous le fassiez exprès. Je ne sais pas comment il s’appelle lui là-haut, je ne crois peut-être pas à la vie éternelle ni à l’au-delà, mais je crois qu’il y a quand même des forces qui nous dominent. Je cite le grand, le grand, l'immense Brassens : « Je serai triste comme un saule, quand le Dieu qui partout me suit, me dira, la main sur l'épaule : « Va-t'en voir là-haut si j'y suis.»
Quelle signification a pour vous le verbe chanter ?
« Je ne vais pas faire du Zola, mais quand même, quand même ! Mon père est décédé trois mois avant que je naisse. C'est mon frère aîné, que j'ai perdu, qui m’a mis le pied à l’étrier dans la chanson, qui s’appelle pour les aficionados de la chanson corse, Rudo Cardi. Il a chanté bien avant moi la Méditerranée. On était à l’orphelinat, ma mère était très, très jeune, avec six enfants. J’y suis entré, je m’en souviens toujours, j’avais six ans, et au premier chant liturgique qu’on nous apprenait, ce qui était normal puisque nous étions chez les sœurs, j’entends encore la note que j’ai envoyée. Toute ma vie elle m'a poursuivi. Peut-être que ce jour-là j’ai frôlé la perfection. Et l’amour, non pas que de chanter, mais du chant, m'est venu. J’adore écouter chanter, et personne ne chante faux pour moi. On peut ne pas chanter juste, mais ce n’est pas faux. Et puis tout le monde peut chanter, pas tout cependant. Moi le premier. Je ne peux pas chanter l’air de La Traviata, et si je me prends pour Pavarotti par exemple, évidemment je ne vais pas y arriver. Mais peut-être que lui n’aurait pas aimé chanter Angélique. La voix de Michel Delpech, ses jolies chansons, s'il les avait chantées à la façon d'un ténor, ça m'aurait gêné. Et le vrai ténor Roberto Alagna, qui peut faire La Scala de Milan, quand il a chanté Mariano, bien sûr que c’était bien, mais il ne m’a pas fait oublier Mariano ! »
Existe-t-il un décalage entre les chansons que vous préférez interpréter, et celles que le public souhaite prioritairement écouter ?
« Alors là, le public a toujours raison, mais dans ce qu’on lui donne à écouter et à voir. Comme nous passons par les médias, ce sont eux qui servent de sas, de tamis. Ils donnent au public, et après il choisit. Souvent, quand on dit que des talents méconnus ça n'existe pas, mais si ! Il y a des chansons merveilleuses qui sont dans des tiroirs, et des gens merveilleux qui restent chez eux. Un peintre que l’on ne regarde pas, il est malheureux, un chanteur que l’on n’écoute pas, il est malheureux, un écrivain que l’on ne lit pas, il est malheureux.. »
Quel est votre meilleur souvenir lié à la chanson ?
« Je pourrais en citer beaucoup (les ténors américains, Presley, Les Beatles, Joe Dassin, un personnage merveilleux, Mike Brant, Daniel Balavoine, Cloclo…). Mais un des plus grands, ça a été M. Frank Sinatra, avec sa façon de placer ses mots sur la musique. Il y a aussi M. Nat King Cole, et M. Tony Bennett, mais par-dessus tout, M. Franck Sinatra. M. Brassens était quant à lui un très, très, très bon guitariste. Si vous lisez Brassens, il n’y a pas d’équivalent. Le pape de la chanson française, Charles Trénet, le disait, et Dieu sait si j’aime ses chansons. Brassens, vous pouvez le lire « Tout est bon chez elle, il n'y a rien à jeter, sur l'île déserte il faut tout emporter. » J'ai écrit une chanson simple, pas simplette, qui s'intitule : Quel public. Il a toujours raison. Mais comment se fait-il que l’on oublie déjà Montand, Becaud, Nougaro ? »
Les renseignements pratiques
Michel Orso se produira le vendredi 19 mai à 14h30 et 20h15 au Parc des Expositions de Chalon-sur-Saône, en compagnie de Michel Monaco, Pierre Douglas, Esther Galil, Lisa Angell, Alain Turban, Linda de Suza, Jean-Luc Lahaye, Nicolas Pelletier, Didier Barbelivien, Jean-Jacques Debout, ainsi que des accordéonistes Gilou, Damien Poyard, Benoît Chabod, Benjamin Durafour, Elsa Gourdy, Sébastien Farge, Aurélien Noël, Karène Neuville, et Catherine Prud’homme. Location pour On a toujours vingt ans, présenté par les spectacles de la Lionne et dont l’animateur sera Julien Lepers : Office de tourisme et des congrès du Grand Chalon (03.85.48.37.97), A Chalon Spectacles (03.85.46.65.89), Fnac (www.fnac.com), Carrefour, Géant Casino, Magasins U, Intermarché, Auchan, Leclerc, Cultura, www.ticketnet.fr Renseignements au 03.85.46.65.89 Prix des places (places numérotées) : plein tarif 1ère série 56,00 euros ; tarif réduit 1ère série 52,00 euros. Plein tarif 2ème série 47,00 euros ; tarif réduit 2ème série 42,00 euros. Tarif spécial d’autre part en faveur des groupes.
Propos recueillis par Michel Poiriault



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