Faits divers
ASSISES DE SAONE ET LOIRE : Banane, Bichou, et le va-tout de la défense
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 05 Mars 2023 à 20h23
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Ce vendredi 3 mars, au 2ème jour du procès, deux policiers sont venus à la barre raconter cette soirée du 20 juin 2016 : « C’était la première fois qu’on sortait les fusils d’assaut ».
Le 20 juin 2016, en début de soirée : « Ils vont me tuer »
Lorsque monsieur X est arrivé au commissariat, encore ligoté, allongé sur le plancher de la Scénic d’un conducteur qui l’avait pris en charge, il était en état de panique complète. Deux policiers viennent l’un après l’autre – le second sera peu loquace et se fera chahuter par les avocats - faire le récit de ce qu’ils ont vécu et entendu, ce soir-là. Le commissaire Breton, en civil, est dans la salle. La présidente Therme lit l’audition d’une policière de la PTS qui raconte comment elle a été rappelée, elle était d’astreinte cette nuit-là. Elle dit qu’elle fut impressionnée de voir des collègues à toutes les portes, à quel point monsieur X était agité, parlait en vrac, répétait « moi je balance tout », disait que « HD règne sur Chalon », il parle de « trafic », et « Banane », et « Bichou », et « ils vont me tuer », etc.
« On est sortis avec le fusil d’assaut, ce soir-là »
Il se trouve que ce soir-là, et c’est le chef de la BAC de nuit qui le dit à la barre, le hasard a voulu qu’avant l’arrivée inopinée du Scénic et de son chargement terrorisé, ligoté, déshydraté, le commandant qui assurait la direction du commissariat par intérim avait mené « un briefing puisqu’on allait interpeller HD dans le cadre de l’intimidation d’un policier. » Donc en ce mois de juin 2016, une autre affaire en lien avec HD occupait du personnel au commissariat et voilà pas que...
Ce contexte ainsi que l’évolution de HD sur le plan judiciaire et pénal (« Je l’avais arrêté en 2006 pour le braquage du Quick. ») puis cette affaire « peu commune » qui leur arrive à domicile, conduit donc les policiers à déployer « un dispositif de sécurité important » au sein et autour du commissariat. « On pouvait craindre que la victime nous soit arrachée. »
Il n’y a pas que les fusils qui sont d’assaut, dans la salle de la Cour d’assises
Il est patent que les accusés et leurs avocats ont choisi d’essayer de cramer l’audience, multipliant les incidents, les interruptions intempestives, haussant le ton, éructant parfois, jouant du rapport d’autorité avec une mauvaise foi dont la réalité ne peut échapper à personne, en dépit des dénégations formelles des avocats.
L’avocate générale : « Vous n’arrêtez pas depuis deux jours, de parler, de rire, de faire des commentaires, et il suffit que je compte sur mes doigts (un nombre de mois, sur une question de procédure, ndla) pour que vous m’interrompiez. C’est insupportable ! » Philippe Scrève reprend ses mots, puis : « Pour qui vous vous prenez ? Vous êtes sérieuse ? Ce type de cinéma, vous allez arrêter. » La magistrate : « Non, vous n’allez pas me donner d’instruction. »
Comme un va-tout jeté dans le prétoire
Autre exemple. A 16h15 les avocats de la défense demandent une suspension de l’audience parce que, le matin même, les agents de l’administration pénitentiaire n’ont pas permis à HD de venir à l’audience avec un cahier dans lequel il avait consigné « 80 à 100 questions » qu’il voulait poser aux policiers. Il a avec lui le dossier (il sait se référer aux cotes du dossier et les a avec lui) et un autre cahier, mais « il en manque un ». La présidente s’engage à intervenir pour qu’il puisse disposer de l’ensemble de ses notes lorsqu’il vient à son procès.
« On lui ôte les moyens de sa défense » proteste l’un de ses deux avocats. « Je trouve très exotique, pour reprendre ce mot qui revient souvent à l’audience, répond madame Depetris, avocate générale, que cette demande soit faite à 16 heures alors que monsieur D. a accepté de répondre aujourd’hui à toutes nos questions pendant 3h30, sans évoquer cette difficulté. Si cela avait été important, il l’aurait dit dès 9 heures ce matin. »
Ils font tout pour perturber le planning, mais c’est pas eux
Alors les trois avocats, tour à tour, râlent que le planning d’audience a changé, qu'on ne leur dit rien, etc. On leur renvoie les incidents qui sont exclusivement de leur fait, et qui perturbent forcément le planning. « Je n’envisage pas de suspendre à nouveau les débats et de modifier encore le planning. Je gère heure par heure. Je ferai ce qu’il faut pour que monsieur D. ait ses notes. J’appelle monsieur F. à la barre » répond la présidente d’un ton égal.
On s’interroge : pourquoi cette mauvaise foi, si réellement ils ont à défendre un (ou deux) innocent(s) ? Serait-ce, comme on l’entend dans les couloirs du palais de justice depuis 48 heures, que les avocats en défense « n’ont que ça » ? A noter que le projecteur est du coup braqué sur HD, pendant que YBN se tient discret.
Banane et Bichou - « On les connaît parce qu’on est policiers de terrain et qu’on connaît tout le monde »
Maître Florence Vincent (avocate de YBN) soutient que les noms associés aux surnoms et les photos qu’on a montrées à la victime l’ont été « hors cadre » et que « c’est irrégulier ». Le policier tient sa position : « Les surnoms qu’il nous a donnés, ‘Banane, Bichou’, on les connaît parce qu’on est policiers de terrain et qu’on connaît tout le monde, on les pratique, on les surveille. » Banane, c’est HD; Bichou, c’est son cousin, BN. Autre reproche fait à la police : être resté « deux heures avec la victime sans que rien n’ait été acté. On ne procède pas comme ça, dans les enquêtes » proteste Philippe Scrève qui concède : « Le chef de la BAC a parlé de ‘maladresse’, il a eu l’honnêteté de reconnaître ». La présidente vérifie plusieurs fois qu’aucun policier n’est resté seul avec la victime.
Avec tout ça les accusés semblent détendus, ils rient et échangent un peu. Le troisième jour du procès, ce lundi 5 mars, devrait permettre d’entendre monsieur X, la victime.
FSA


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