Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - L’alcoolisme et son cortège de catastrophes. Une femme est maintenue en détention dans l’attente du jugement
Par F.S.A
Publié le 13 Juin 2023 à 06h16
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Elle est née en 1974. Elle est jugée pour une double récidive de conduite sous l’empire de l’alcool : le 23 mars dernier, et ce 8 juin, à Sennecy-le-Grand. Les deux fois, alcoolémie de 2,22 grammes.
Elle demande un délai pour préparer sa défense. « C’est de droit, lui dit la présidente Berthault, ça ne vous portera absolument pas préjudice. » Pourquoi dire ça ? La prévenue a une avocate avec qui elle en a parlé avant l’audience. (En fait, on a suivi plus de 6 heures d’audience, très surpris par ces sortes de métadiscours à visée apparemment « pédagogique », mais le sentiment qu’on en garde, c’est que d’essayer de recouvrir la violence inhérente au travail de cette institution, par des mots genre positifs en surjouant, eh bien ça ne fait que souligner cette violence et ça la majore. C’est étrange à vivre, ndla)
2 condamnations au casier : 2 CEA
La prévenue est sous mandat de dépôt depuis le 9 juin. Deux mentions à son casier. Le 14 avril 2022, une CRPC, 6 mois assortis d’un sursis probatoire avec obligation de soins et suspension du permis pendant 6 mois. Le JAP demande une révocation partielle de la mesure en cas de nouvelle condamnation. Elle avait suivi une cure mais n’est restée que 2 jours en postcure. Seconde condamnation : une ordonnance pénale de janvier 2023 toujours pour CEA (conduite sous l’empire de l’alcool). « Donc c’est vrai que je votre casier n’est pas long comme le bras, mais ce sont des faits en lien avec cette consommation d’alcool qui dans la foulée va générer une conduite automobile » commente la présidente Berthault.
Une catastrophe
La présidente dit que le père de la prévenue est décédé. « Votre papa » précise la présidente, toujours dans la visée - c’est du moins notre sentiment -, d’humaniser quelque chose qui n’en a nullement besoin (et qui du coup provoque un effet contraire, l'effet d'un forçage). La prévenue est mariée, a un enfant. Elle ne travaille pas. Avait une formation prévue mi-juin. Epileptique, prend un anti-dépresseur. Dépendance aux boissons alcoolisées, a déjà fait 4 cures. Alcoolémie lors des contrôles récents : supérieures à 2 grammes. La prévenue était au volant d’une voiture sans permis (forcément elle n’a plus le sien). Le véhicule a été saisi.
« Donc l’enjeu aujourd’hui c’est de savoir quelles garanties vous nous apportez »
« L’enjeu aujourd’hui c’est de prévenir le renouvellement de l’infraction. Car le problème c’est que vous prenez le volant après avoir consommé de l’alcool. Et le risque c’est qu’un jour il y ait un accident, et ça c’est la double peine. » la présidente parle énormément, répète beaucoup. « Donc l’enjeu aujourd’hui c’est de savoir quelles garanties vous nous apportez » pour aider le tribunal à trancher entre un maintien en détention provisoire et un placement sous contrôle judiciaire.
Position du tribunal : alcoolisme = maladie
La prévenue : « D’abord je n’ai plus de véhicule. Mon mari a enlevé tout l’alcool de la maison et ce n’est pas lui qui m’emmènera en acheter ! » La présidente : « Oui mais le problème c’est de ne plus en consommer. » C’est ce que vient de dire la prévenue. « Et comment vous envisagez de traiter cette dépendance à l’alcool, qui est une maladie : ça, le tribunal en a bien conscience. » Ah bon. Alcoolisme = maladie, pas de doute ni de discussion dans le prétoire. Du coup, on n’y est pour rien, si on est malade. C’est la position actuelle de la société à l’égard de ce problème épouvantable qu’est l’alcoolisme. Bon.
Honnête : « L’origine exacte (de son addiction) est difficile à trouver »
La femme, du box, explique que ses efforts en cure font qu’elle peut rester plusieurs jours dans boire mais qu’elle rechute. Une juge assesseur lui demande depuis combien de temps et pourquoi, si elle le sait. « Ça fait 10 ans. Mais l’origine exacte est difficile à trouver. J’y ai travaillé avec les médecins, mais c’est compliqué. Comme on dit, l’alcool est sournois, malheureusement. » La juge : « Votre mari a une voiture, donc vous pourrez conduire. » La prévenue : « Ça m’étonnerait qu’il m’en laisse les clés ! » Son mari ne collabore pas à sa conduite addictive.
Le parquet s’inquiète de la fréquence des CEA
« Le passé judiciaire de madame est récent, dit Charles Prost, vice-procureur. Mais elle a, dans un laps de temps réduit, commis 4 conduites sous l’empire alcoolique, dont 2 en 2023. Madame a des garanties de présentation mais elle peut craindre la sanction car elle est en état de récidive légale, ce qui double la peine encourue. Je demande son maintien en détention. »
La prévenue offre quelques garanties comme on le lui a demandé
« Vous l’avez dit, l’alcoolisme est une maladie, plaide maître Mariller. Madame a fait trois jours de détention provisoire, et son mari a bien compris qu’il doit s’associer aux prises en charge de madame. Il regrette de l’avoir laissé prendre un véhicule sans permis. Soins et formation sont programmés. Vous ne pouvez pas aider quelqu’un qui souffre d’alcoolisme aigu en enfermant cette personne. »
Maintien en détention
Le tribunal renvoie le jugement à fin juin. La présidente explique : « Dans l’attente… alors, le tribunal a été très attentif à vos explications, hein, au soutien de votre mari, mais le tribunal ne voit pas d’autre moyen que la détention pour prévenir le renouvellement de l’infraction. » ... « Alors, ça sera votre incarcération, mais c’est une décision que le tribunal assume parfaitement (en insistant dans les aigus pour le ‘parfaitement’ histoire que rien ne s’en échappe), pour éviter le risque de renouvellement de l’infraction. Voilà. Vous pouvez y aller. »
FSA



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