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TRIBUNAL DE CHALON - « Est-ce que se réinsérer, ce n’est pas commencer par respecter la loi ? »

TRIBUNAL DE CHALON -  « Est-ce que se réinsérer, ce n’est pas commencer par respecter la loi ? »

Sans compter qu’il a pris la fuite en courant, semant dans un premier temps les policiers. A cela le procureur a ajouté une récidive de refus de se soumettre aux vérifications de l’état alcoolique, et puis le véhicule n’était pas assuré, infraction connexe quand les gens n’ont pas de permis de conduire.

Annulation judiciaire du permis en octobre 2021

Celui-ci l’a perdu en octobre 2021, la décision lui fut notifiée en novembre 2022, ça fait un bail. 
L'homme a bientôt 27 ans, il est né à Chalon, y vit, hébergé par sa mère. Outre son activité de revente de voitures, activité résiduelle reconnaît le prévenu, il travaille parfois en intérim.
A part ça il a 9 condamnations à son actif dont 3 pour violences aggravées, notamment sur sa conjointe, ce qui l’a conduit en prison. Il en est sorti il y a 6 mois. 
Il comparaît ce lundi 17 juin à l’audience des comparutions immédiates, mais il demande un délai pour préparer sa défense. Le tribunal doit donc statuer uniquement sur les mesures à prendre en attendant le jugement : placement sous contrôle judiciaire ou maintien en détention provisoire.

Au soutien de ses dires, un rapport du CPIP

Il est sorti de prison il y a peu, il est en probation, alors pourquoi se remettre en infraction ? « J’ai pas de réponse à ça. En vrai, monsieur le juge, j’ai réagi par peur et par crainte, parce que j’ai pas mon permis. Je suis en train d’avancer dans la réinsertion. »
Au soutien de ses dires, un rapport du CPIP (conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation) qui le suit. Le conseiller écrit « monsieur est animé d’une réelle volonté de changer, mais il reste encore un travail de représentations sur les infractions routières à mener ».

« Est-ce que se réinsérer, ce n’est pas commencer par respecter la loi ? »

Contre ses dires, la représentante du ministère public, qui demande au prévenu : « Est-ce que se réinsérer, ce n’est pas commencer par respecter la loi ? Ne nous parlez pas de réinsertion… Vous faites ce que vous avez toujours fait depuis qu’on vous connaît : vous n’en faites qu’à votre tête. Le 13 juin à 2h30 du matin, vous faisiez quoi ? »
Par conséquent la vice-procureur requiert le maintien en détention provisoire du prévenu – il est en état de récidive, il s’est enfui -, « et la volonté de changement, vous la voyez où ? Il est toujours ancré dans la délinquance et ne saisit pas les enjeux de la loi routière. »

« Une grande conflictualité entre monsieur, sa famille, et les forces de l’ordre »

Le regard de l’avocat n’est pas le même : « Il y a des zones d’ombre dans ce dossier, et une grande conflictualité entre monsieur, sa famille, et les forces de l’ordre. » Maître Ndong-Ndong plaide pour un placement sous contrôle judiciaire (domicile fixe et rapport du CPIP). 
Le prévenu a la parole en dernier : « Il a une chose à rajouter : la police avait ma sacoche et mon téléphone en leur possession. Ce soir-là je les ai trouvés un peu agressifs. Ils ont publié quelque chose sur Facebook...J’étais en dehors de mon véhicule, ils m’ont pris mon téléphone et ma sacoche, c'est là que j’ai pris la fuite. Ils ont publié quelque chose sur Snap aussi. Ils disent que j’empestais l’alcool. En aucun cas. C’est pas vrai. » L’homme a beaucoup à dire mais le président l’interrompt en lui disant que son avocat a transmis au tribunal les captures d’écran, et que les juges vont se retirer pour délibérer.

Le tribunal renvoie à début juillet et décide de maintenir le prévenu en détention provisoire pour avoir commis une infraction pendant un délai de probation et pour garantir sa présentation vu qu'il a pris la fuite l'autre nuit.

FSA