Cette Martine Martin qui prend un plaisir phénoménal à métamorphoser la robe de mariée en seconde peau

Un mariage c’est, dans le meilleur des cas, une fois dans sa vie. D’où l’impérieuse nécessité de déposer tous ses œufs dans le même panier et de ne rien faire qui puisse mettre en péril le fragile équilibre de l’union sacrée entre deux tourtereaux. Créatrice pure et dure de robes de mariée, la Mâconnaise Martine Martin occupe par conséquent une fonction vitale. Elle fera une vibrante démonstration de son art à Chalon ce week-end au Parc des expos, lors du Salon du mariage.

« Une parure exceptionnelle, une mise en beauté de façon extraordinaire »

Au cours de cette manifestation elle sera d’ailleurs la seule créatrice de robes destinées à celles qui prendront époux. Au plan départemental c’est, tout bien considéré, quasiment similaire, puisqu’ils ne sont que deux à avoir pignon sur rue. C’est dire s’ils ont les coudées franches ! Pour autant, l’absence de concurrence féroce ne nuit aucunement au digne rendu du produit fini. « Ce qui est important, c’est de garder le rêve, et de le transposer sur elles. Neuf fois sur dix  elles savent ce qu’elles n’aiment pas. On commence à l’envers. Il faut savoir garder l’idée initiale du coup de cœur, et l’adapter à leur morphologie», souligne la spécialiste, partisane du compromis entre ce qui est peu ou prou souhaité, et souhaitable dans l’optique de l’embellissement le plus adéquat. Histoire de s’élever jusqu’au nec plus ultra, Martine Martin mise sur « quelque chose qui leur ressemble, et non quelque chose qui leur aille ». Nuance. Mais avant la splendeur immaculée ou non du parachèvement sans appel, se greffent les étapes incompressibles du labeur. D’abord, un entretien qui dure au minimum une heure et demie pour cerner au plus près le sujet. » J’ai la capacité de les ressentir très rapidement, et en fonction de leur budget, je leur soumets des matières. Quelques-unes ont besoin de revenir à un second rendez-vous. Ensuite ce sera le tour des essayages, en général trois. Pour qu’une mariée soit parfaite, il faut que tout soit en totale adéquation (coiffure, bouquet de fleurs, collier, chaussures…). C’est un ensemble. Après, elle amènent des idées de déco. On arrive à créer une relation très privilégiée, et finalement on fait partie de la famille avec le temps ! » Ce songe de petite fille, ce plus beau jour de la vie d’une jeune fille ou d’une jeune femme mérite indubitablement tous les égards dus à cette forte portée symbolique. Tant et si bien que l’inventrice use à fond de ses aptitudes pour que brille l’étincelle au fond du regard de la dulcinée. « Je suis perfectionniste, très, très attachée au détail, car je suis persuadée que c’est l’accumulation de détails qui va faire la perfection de la robe. J’ai un œil très aiguisé, et je me mets des obligations. C’est tellement intense en émotions cette journée que le vêtement transpire ces émotions. J’aime les tissus, et de les voir ça me donne envie de faire quelque chose dedans. Pour moi la robe de mariée c’est une robe avec laquelle on a envie de se marier. Elle est intemporelle, ne sera jamais démodée. Les choix sont relativement changeants d’une personne à l’autre».

Elle a relancé son activité en février dernier

Martine Martin avait créé un précédent, élaborant de 1994 à 2004 quelque trois cents modèles uniques. Désormais c’est dans la ville-préfecture de Saône-et-Loire qu’elle entend conférer ses lettres de noblesse à sa version toujours aussi vivace de la fureur de vivre, ce sous l’enseigne « madame M. » (www.madame-m.fr; 06.18.73.10.34), à ce n°6 de la rue Batillat où »il est important de leur essayer des formes de base pour les rassurer dans mon atelier, que j’appelle mon boudoir. Martine se moque éperdument des critères physiques draconiens imposés par de quelconques diktats, chez elle l’ostracisme n’a pas cours. «Je ne veux pas créer une collection, car pour moi les jeunes femmes sont très différentes. Mon but est de les conseiller, pas de les brusquer. Je suis l’instrument de leur pensée, j’apporte mon savoir, mes compétences. Tout est une question de proportions. Ce n’est pas parce qu’elles ont des rondeurs qu’elles ne doivent pas venir. Je n’ai jamais eu de problème pour habiller qui que ce soit. J’essaie d’être à la hauteur. Vous avez l’obligation de coller à la personne. En revanche, avec les robes de défilé, je n’ai pas d’obligations ». Avec la déclencheuse d’émotions nul besoin de tourner autour du pot cent sept ans. C’est cependant du bout des lèvres qu’elle consent à révéler qu’elle a vêtu Sonia Rolland, les Miss Bourgogne durant plus de dix ans, confectionné le costume bourguignon de la représentante régionale à l’élection de Miss France durant une décennie…Le culte de la personnalité ? Circulez, y’ a rien à voir ! « J’ai envie de donner une image sympa, facile d’accès. Je ne me prends pas pour une artiste, j’ai juste une passion et je veux en faire profiter les gens ». Cet engouement, Martine le fait partager, en esthète avertie, spontanément. « Dans mon boudoir des photographies sont réalisées, pendant les moments privilégiés que sont les essayages. Je fais un petit book composé d’une vingtaine de clichés, un véritable objet précieux, que j’offre quand elles viennent chercher la robe ». Elle est comme ça, Martine Martin, et c’est tout à son honneur. Sa suprême récompense ? « Le résultat que j’attends, c’est que les invités, le mari, n’imaginent pas la voir dans autre chose ». 

Au Salon chalonnais du mariage et des événements familiaux d’aucuns entreront en lévitation

Samedi 9 (de 10h à 20h) et dimanche 10 novembre (de 10h à 19h) le Parc des expos verra une débauche d’effets induits par les ingrédients subordonnés à l’officialisation des liaisons. Sur le stand de Martine Martin, personnalisé car tout à fait dans le ton de son boudoir mâconnais, un mannequin mettra en évidence la robe de sa fille, afin de faire apprécier la qualité des finitions et les détails. Elle sera en outre la grande prêtresse de trois défilés (de huit à dix robes à chaque fois avec entre autres de la couleur, des plumes) qui se dérouleront à 15h et 18h le samedi, 11h, 15h et 18h le dimanche. Le troisième trimestre représente la période-clé de l’année. En l’occurrence, les salons de Chalon et de Charnay-les-Mâcon (16-17 novembre) jouent sur le tableau de la reconnaissance, pas sur celui des retombées immédiates, sonnantes et trébuchantes. « La performance se fera sur les deux salons. Il y aura de quoi remplir l’atelier pendant une année ». Gageons, au vu des forces en présence, qu’il en soit ainsi.

                                                                              Michel Poiriault