Chalon sur Saône
Le gaspillage alimentaire n’est pas inéluctable, mais nourricier ; Les glaneurs du Chalonnais l’ont clamé aux lycéens de Niépce
Publié le 18 Février 2014 à 18h35

Déposée sur les fonts baptismaux le 1er février 2011, l’association Les glaneurs du Chalonnais a pour une fois mis son pragmatisme de côté, histoire de libérer sa parole à des fins didactiques. En rendant visite au lycée Niépce à deux groupes de seconde, elle s’est tenue à la stricte réalité des faits, celle de la perte alimentaire voulue qu’il est loisible, et comment, d’affronter. Avec, et au profit de personnes frappées par la précarité.
Davantage de fruits et légumes recueillis
L’heure n’est pas au coup de feu chez les tenants du glanage urbain, même s’ils ne stoppent jamais leur activité constructive. Pour eux, la saison démarre véritablement au mois d’avril, et les volumes de denrées périssables collectées chutent à partir d’octobre-novembre. Raison de plus pour venir étaler des vérités devant des lycéens, tout en apportant de l’eau à leur moulin. Tous les vendredi et dimanche les volontaires récoltent à Chalon sur le marché de la place Saint-Vincent les fruits et légumes invendus encore aptes à être ingérés, les nettoient, les conditionnent dans la cour de l’évêché, et les offrent aux quémandeurs : jeunes familles sans revenu, étrangers sans papiers, SDF, retraités en équilibre instable, femmes seules avec enfant(s), gens qui sortent de prison, gens du voyage…Ainsi, ce sont quelque cinquante bénéficiaires qui hebdomadairement sont en mesure de pallier une partie de leurs carences, sans qu’en retour le moindre justificatif ne soit exigé. Il n’y a pas non plus de sélection, ni de questions posées. « Si une personne vient, c’est qu’elle en éprouve le besoin, et c’est gratuit », telle est la position inflexible des glaneurs, représentés dans l’établissement chalonnais par Gérard Prenas et Dominique Copreaux, respectivement président et vice-présidente. En 2013, 6,7 tonnes (3,2 de légumes, 3,5 de fruits, 1225 salades), ont été sauvées d’une fin peu glorieuse pour s’en aller dans la besace des nécessiteux. Cela signifie une augmentation de 14% comparativement à la 1ère année de fonctionnement.
L’économie circulaire joue également sa partition
Au sein de l’association l’économie circulaire a droit de cité : redonner et échanger en sont les mots d’ordre. Si la formulation « ne rien faire pour les précaires sans les précaires » est inscrite au fronton des glaneurs, on réinjecte le produit des collectes là où c’est utile. Le pain rassis (300 kilos par mois en équivalent pain frais), par exemple, est attribué aux paysans qui ont un poulailler. Avec les fruits, lorsque l’abondance est passée par là, des confitures dites solidaires sont réalisées et remises aux commerçants. Retour charmant à l’envoyeur en quelque sorte. Citons aussi les boîtes d’œufs, réutilisables, les cagettes (qui finissent dans un feu) au bénéfice des familles.
La boutique a fait rapidement florès
« Nous ne sommes pas une association comme les autres, on ne veut pas de concurrence avec elles. On travaille avec les précaires, les gens de la rue, c’est notre richesse et notre difficulté. On a environ une quinzaine de bénévoles, bénéficiaires également. L’association a pour buts de faire du lien social et d’éduquer les gens au gaspillage alimentaire », a éclairci Dominique Copreaux. Toutefois le relationnel ne coule pas forcément de source. « Derrière tout ça des contacts humains se créent, on n’est pas là pour faire les flics, mais la confiance se gagne doucement. Derrière la nourriture il y a un autre combat à mener », a-t-elle communiqué. A l’intérieur des poubelles l’on trouve entre autres des vêtements, du petit électro-ménager…Au mois de juin dernier une boutique gratuite (avec des choses cédées encore en état) a fait son apparition. Elle a rencontré d’emblée tant de succès qu’il est prévu un transfert dans un lieu autre, plus grand et adapté. « Contrairement à ce qu’on croit, je n’ai jamais vu de profiteurs. On voit beaucoup de jeunes », a révélé la vice-présidente.
Un certain nombre d’animations
L’association, dépositaire du label « Saône-et-Loire créative la Bourgogne », a essaimé autour de la soupe du 8 décembre, de la « soupe du ch’tiot », d’un petit déjeuner spécifique, de la distribution de confitures…Elle va essayer de continuer d’agir là où elle est, logique imparable. Surtout que selon ses dires, « le centre-ville de Chalon se paupérise très, très vite. C’est un peu notre « terrain de jeu ». Je pense que dans quelques mois les personnes âgées seront peut-être notre but », devait affirmer Mme Copreaux, soucieuse par ailleurs de faire la part des choses : «On ne se veut d’aucun parti, d’aucune école, d’aucun parti pris contre qui que ce soit. On se veut universels.»
Un local leur ferait le plus grand bien
Il y a plus d’un an que les Glaneurs du Chalonnais ont manifesté leur désir d’obtention d’un local. En revanche, ils sont maintenant propriétaires d’un thermo-composteur de 550 litres mis en service il y a près de deux mois, grâce aux libéralités de la municipalité. Il est vrai que s’escrimer à l’air libre dans la cour de l’évêché n’a rien d’une sinécure…S’ils se focalisent uniquement sur le marché de la place Saint-Vincent, c’est parce que les bénévoles n’ont pas de véhicules, d’où une expansion réduite à la portion congrue. Tous renseignements au 03.85.93.33.97, ou à l’adresse : [email protected] Apprenez que les dons ne sont nullement contre-indiqués.
Des lycéens en plein dedans
Préalablement sensibilisés par le gâchis alimentaire, ceci toujours dans le cadre de l’éducation citoyenne, les élèves ne partaient donc pas dans l’inconnu. En attestent l’action menée dans le self-service (un gâchimètre y trône, la nourriture jetée a baissé du coup là où entre 600 et 80o repas journaliers sont recensés) avec le chef de cuisine, la campagne de sensibilisation au moyen d’affiches, d’un diaporama, d’une expo, la valorisation des déchets avec, en extrapolant, une prise de conscience des gabegies dans le Monde. Enfin, une sortie au centre d’enfouissement de Chagny en mars a été programmée. De la belle ouvrage pour ne pas commettre d’impair…
Michel Poiriault



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