Chalon sur Saône
TRIBUNAL DE CHALON - « On a toujours fait le bien pour lui, moi j’ai vécu un calvaire pendant des mois »
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 29 Avril 2025 à 07h47
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Alors que la police vient de l’arrêter, ce samedi 25 janvier à Chalon, l’homme reçoit un appel. Il tend son téléphone à un des policiers en lui disant : « C’est ma femme ! C’est ma femme ! » Sauf que ce n’était pas sa femme mais celle de son cousin. Lui, il n’a pas de domicile fixe.
18 mois de prison, maintien en détention
Cet homme, 31 ans, de nationalité tunisienne, est jugé ce lundi 28 janvier pour des violences commises (8 jours d’ITT) sur l’épouse de son cousin, le 9 janvier dernier, et pour l’avoir harcelée, à partir de là, jusqu’à son interpellation. Les faits sont très violents.
Le tribunal l’a dit coupable et l’a condamné à la peine de 18 mois de prison avec maintien en détention. Peines complémentaires : interdiction de tout contact avec la victime ainsi que de paraître à son domicile, et interdiction du territoire français pendant 10 ans.
La préfecture a notifié une OQTF (obligation de quitter le territoire français) au prévenu, pendant le temps de sa garde à vue.
Les faits
La femme est allée déposer plainte assez longtemps après les violences du 9 janvier. Elle a craqué sous la pression menaçante du prévenu. Ce dernier était arrivé sur Chalon. Situation administrative irrégulière, solidarité familiale. Là-dessus, l’époux de cette femme part pour un an travailler à l’étranger. Elle reste seule avec les enfants, c’est une famille nombreuse. Le cousin sans le sou se rapproche. Elle entretient son linge, lui donne à manger, lui paie des cigarettes et même un téléphone portable, « la facture est au dossier » dira la procureur.
En janvier 2025, la femme veut mettre fin à cette relation dont la nature reste incertaine et peu importe ici. Ce qui importe, c’est qu’il est devenu violent, très. Elle était en train de parler avec quelqu’un qu’il n’aime pas, il lui a fait signe de le rejoindre et une fois dans la voiture, il a d’abord frappé dans le rétro avec le poing, puis dans le pare-brise avec le pied (le fissure), il insulte la femme, « chienne », « je vais ruiner ta vie, ta réputation », et il la tabasse.
Il a semblé « se réveiller d’une transe », mais quel mal lui avait-il fait !
Un certificat médical constatera des hématomes partout, principalement sur le haut du corps, la paupière droite en occlusion totale, une hémorragie du pavillon de l’oreille droite, la lèvre fendue, etc.
Ce fut long. Jusqu’à la Fontaine au Loup. Elle s’est mise à crier très fort. Il a semblé « se réveiller d’une transe », a proposé de l’emmener à l’hôpital. Elle a refusé. Elle a dit à ses proches qu’elle s’était faite agresser dans la rue.
Quatre mois de harcèlement
A partir de là, ses messages se font menaçants, ses appels, impérieux, ses demandes, tyranniques. Il lui envoie de 10 à 50 messages par jour, par exemple, ou encore des salves entre minuit et 6 heures du mati, et il exerce un chantage. Elle doit s’exécuter, sinon, il « révèlera tout ».
« Je vais venir bousiller ta vie » - Elle appelle enfin la police
« Tout » quoi ? Sur ce point les versions diffèrent et les propos du prévenu à l’audience font penser à une sorte d’entichement obsessionnel pour la femme. « On vivait ensemble », « on s’aime », etc., avec une obstination qui fait front à tout ce que la présidente expose du dossier et qui ne va pas dans son sens.
Le 24 avril il va trop loin et signe son arrêt car la femme appelle la police : il s’était pointé devant le domicile de ses parents, il avait renversé une poubelle et tapé dans le rétro du véhicule de la sœur de madame. Il lui avait envoyé ça par vidéo. « Je vais venir bousiller ta vie. »
Un peu de pression dans la salle
Il est interpellé le lendemain matin. Il ne parle pas français, il donne d’abord une autre identité que la sienne. Il ne reconnaît pas grand-chose puisqu’il maintient une histoire qui ne serait que d’amour. La victime, présente à l’audience et fort heureusement assistée d’un avocat, maintient que tout ça, « c’est dans sa tête à lui ». Elle admet une faiblesse de sa part, quelques mots doux, quelques gestes tendres. Elle parle devant quelques hommes assis dans le public et visiblement ralliés à la cause du prévenu. Maître Mathieu leur fait passer un message pour que la femme ne soit pas inquiétée après l’audience.
La victime à l’audience :
« Il m’a rencontrée à une période de ma vie où j’étais fragile et mon mari n'était pas là. La relation amoureuse n’était que sans sa tête à lui (désigne le prévenu). On l’a nourri, blanchi, on lui a même payé le coiffeur. Il est nocif. Il a détruit ma vie, ma vie de famille. L’agression m’a achevée. On a toujours fait le bien pour lui, moi j’ai vécu un calvaire pendant des heures (le 9 janvier). Même son propre frère ne veut pas entendre parler de lui, parce qu’il ne fait que des histoires. »
La décision du tribunal la reconnaît en qualité de partie civile.
Le prévenu espère, quant à lui, pouvoir « vivre comme tout le monde ».
Vouloir être « comme tout le monde » est-ce de bon augure ? Entre conformisme et idée de la norme sociale, on a des faits d’une violence inouïe. Et comme souvent, « l’amour » a bon dos.
FSA



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