Ailleurs
Thomas Hernandez, irrémédiablement absorbé par le fleuron de la chanson française
Publié le 04 Mars 2014 à 19h10
%20Thomas%202.jpg)
Malgré son jeune âge Thomas Hernandez a déjà pas mal bourlingué, côtoyé activement quantité d’artistes de renom sans jamais avoir vendu son âme à qui que ce soit, mais en suivant sans défaillir sa ligne de vie. A 25 ans l’enfant du sud-ouest à la voix chaude et posée possède un capital enthousiasme d’une fraîcheur absolue. Qu’il aimerait véhiculer partout. Et pourquoi pas sur le sol bourguignon, entre autres ? En attendant, partez en sa compagnie vers le « cap de bonne espérance »…
1- Chanter représente quoi pour vous ? Avez-vous un motif déterminant, des messages à véhiculer ?
« Chanter est un acte de partage, d'amitié. Cela fait 11 ans cette année que je fais de la scène en solo et ma passion pour cet art demeure intacte. Mon motif déterminant est d'apporter un peu d'évasion à celles et ceux qui se sont déplacés, parfois d'assez loin, pour venir passer deux heures en ma compagnie. La chanson permet d'oublier, le temps d'une soirée, les soucis quotidiens et de se remémorer de bons souvenirs.
Lorsque des spectateurs viennent me dire à l'issue du spectacle "Vous nous avez redonné nos vingt ans", j'en suis très heureux. En interprétant un tour de chant composé de "classiques" des années 30 à 70 je tente de prouver aux personnes ayant des a priori face à ce répertoire, souvent qualifié de "ringard", qu'un jeune peut être touché par des oeuvres qui ne passent ni sur NRJ ni sur Skyrock. »
2- Répertoire des années 30 à 70, tenue classique, jeu de scène dépourvu de fioritures, vous êtes de votre propre aveu quelqu'un d'anachronique. Qu'est-ce qui vous pousse à arpenter ainsi le passé ?
« Je suis très sensible aux chansons de ces années-là. Les mélodies, les arrangements, les textes…Ces oeuvres font partie de notre patrimoine culturel, elles sont connues de plusieurs générations et poursuivent leur chemin 40, 50, 60 ans après leur création. Je ne suis pas certain que les chansons que nous entendons aujourd'hui sur nos radios tiendront tant d'années. En tant qu'amoureux de la langue française je prends d'avantage de plaisir à écouter et interpréter des chansons de Jean Ferrat, Aznavour, Béart ou Trenet que des morceaux d'artistes actuels qui, pour la plupart d'entre eux, chantent en anglais.
La tenue classique c'est par goût, mais aussi par respect pour le public. Monter sur scène avec un jean troué...très peu pour moi. J'ai la nostalgie d'une époque que je n'ai pas connue. Une époque où la chanson rassemblait, où les artistes remplissaient les théâtres ou les chapiteaux, où les débutants apprenaient à maitriser l'art de la scène avant de prétendre devenir des vedettes. Une époque où les maisons de disques étaient dirigées par des directeurs artistiques et non des directeurs commerciaux. J'ai de ce métier une vision "d'artisan" à l'instar de mes illustres aînés. Aujourd'hui beaucoup d'artistes cherchent à devenir célèbres avant même d'avoir fait quoi que ce soit qui puisse le justifier, et quelques années plus tard ( quelques mois pour certains) ils replongent dans l'anonymat. »
3-Vous avez été animateur de 2003 à 2013 sur une radio bergeracoise, évoquant le cheminement d'artistes des années 30 à 80. Auriez-vous préféré vivre ces époques-là ?
« Sur les plans artistique et économique, sans aucun doute. »
4- Quels chanteurs ont imprimé en vous quelque chose de très fort ?
« En dehors de François Deguelt qui fut mon parrain artistique, le premier artiste qui m'ait donné envie de monter sur scène fut Frank Michael. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour cet homme qui, depuis plus de trente ans, poursuit brillamment une carrière qui ne doit rien aux grands médias nationaux. Il a réussi à prouver qu'un artiste peut avoir du succès sans bénéficier d'une forte exposition médiatique. J'ai également beaucoup de respect pour Jack Lantier, avec qui j'ai la chance d'être en contact et qui, dans les années 70 et 80, fut à l'instar de Frank Michael, un artiste populaire dans le sens le plus noble du terme. Marcel Amont également qui en 2003 fut le premier invité de mon émission de radio "Les Artistes. J'avais 14 ans. Je citerai également Serge Lama, immense auteur-interprète, José Villamor, grande voix de l'opérette, Fred Mella, soliste des Compagnons de la chanson qui fut le premier artiste que j'aie vu sur scène, j'avais 13 ans et j'en garde un merveilleux souvenir. Je citerai également Nana Mouskouri dont j'admire la carrière, qui est une femme exceptionnelle à bien des égards et Mick Micheyl, avec qui j'ai la chance d'être ami, et pour qui j'éprouve une admiration et une affection sans bornes. »
5- Un mot sur François Deguelt, votre parrain artistique récemment décédé ?
« François était un homme exceptionnel, d'une très grande humilité, et très érudit. Le public retiendra sans doute "Le ciel le soleil et la mer", et "Le petit bal de la marine", deux arbres cachant une forêt de merveilleuses chansons. François était un artisan de la chanson, il travaillait ses textes et ses mélodies comme un orphèvre travaille de l'or pour ensuite les offrir, sur scène et sur disque, dans l'écrin de sa voix de velours. Nous nous sommes rencontrés sur la première tournée "Age tendre et tête de bois" en 2006, grâce à Michel Algay, producteur de ce spectacle, qui est un homme remarquable. C'est lors de cette première rencontre, sans même m'avoir entendu chanter, que François accepta de devenir mon parrain de scène et d'enregistrer un duo sur mon premier album. Il a même tenu à m'offrir la séance d'enregistrement. »
6- Quel est votre public ?
« Le public assistant à mes spectacles est composé de personnes appréciant les chansons des années 30 à 70, ayant l'âge d'être mes parents ou mes grands-parents. Elles viennent parfois accompagnées de leurs enfants et petits-enfants. Je suis toujours très heureux de leur consacrer un moment à l'issue du spectacle afin de recueillir leurs impressions, leurs conseils. C'est avant tout pour elles que je chante. »
7- Parlez-nous de vos deux albums. A quand le 3ème ?
« Lorsque j'ai commencé à faire de la scène je ne pensais pas que cette passion me conduirait dans un studio d'enregistrement. En 2006 j'ai donné quelques galas dans des casinos de la firme Tranchant avec d'autres artistes qui, eux, avaient déjà sorti un album. A la fin de ces spectacles les spectateurs venaient à notre rencontre et certains souhaitaient acheter un album comprenant mes interprétations.
J'ai commencé à envisager d'en enregistrer un à l'issue de cette série de concerts. Mais si ce projet devait se concrétiser, je souhaitais que l'album contienne une note originale, qu'il ne soit pas un simple disque de reprises. François Deguelt, l'un de mes artistes préférés, accepta d'enregistrer "La Ballade du vieux Montmartre" en duo avec moi sur ce premier opus, lui apportant ainsi la précieuse touche d'originalité à laquelle je tenais tant.
L'album, autoproduit et édité à 1000 exemplaires, fut présenté au public le 29 janvier 2008 au centre culturel de Bergerac, en présence de François Deguelt. J'ai eu le bonheur de défendre cet album au Québec en août 2008.
L'accueil réservé à ce premier album m'a encouragé à en enregistrer un second. J'ai tout de même attendu cinq ans.
"Si je chante c'est pour Toi", édité l'an dernier, est un album composé à la fois de reprises de variété française et de chants religieux, signés Jean-Claude Gianadda. J'ai découvert cet artiste grâce à un ami prêtre, l'Abbé François Martial. Ses morceaux sont empreints d'espoir, de joie de vivre, de fraternité. Le titre résume bien mes onze années de scène. Je prends beaucoup de plaisir à chanter dans les églises, lors de messes ou de récitals. Ce sont des lieux d'une richesse inestimable, tant sur le plan historique qu'architectural.
Cet album a été très bien accueilli. J'ai été très heureux de constater que des personnes qui se rendent peu, voire pas du tout à l'église, puissent être touchées par ce nouveau répertoire.
J'ignore encore si je sortirai un troisième album, mais si c'est le cas je pense qu'il s'agira d'un album « en public », celui du spectacle accordéon/voix. Mais pas avant le printemps 2015. »
8- Etes-vous un artiste épanoui ? Sinon, que souhaiteriez-vous ?
« Pouvoir se produire dans de bonnes conditions pour défendre un répertoire que l'on aime face à un public réceptif est un vrai privilège. J'espère que cette aventure durera encore très longtemps. Je précise que je ne suis pas professionnel. Je suis, comme beaucoup de jeunes de mon âge, à la recherche d'un emploi. L'idéal serait d'exercer une profession qui me permettrait de mettre en pratique l'expérience que j'ai pu engranger durant ces 11 années. Etre animateur en maison de retraite ou employé de service culturel au sein d'une municipalité me plairait beaucoup. Je prends également beaucoup de plaisir à programmer des artistes. Je me suis occupé durant trois années de la direction artistique d'un tremplin de la chanson française dans le Lot et Garonne. La première édition fut parrainée par François Deguelt et Jacqueline Boyer, la seconde par Jean-Jacques Debout, et la troisième par Pascal Brunner. »
9- Des projets en cours, ou du moins sur le papier ?
« Je répète actuellement un nouveau tour de chant avec un accordéoniste originaire du Puy de Dôme, Damien Chaucot. Nous allons convier le public à une promenade dans le "jardin extraordinaire" de la chanson française. Ce spectacle sera composé d'une vingtaine de chansons que nous interpréterons en formule acoustique: Une voix, un accordéon. Il s'agit d'une formule très intimiste, très rigoureuse également, car si l'un de nous deux commet une erreur, il n'y aura ni choeurs ni orchestre pour la couvrir. Nous raconterons aux spectateurs quelques anecdotes en lien avec les chansons ou les interprètes originaux.
Je continue à me produire dans les églises avec un tour de chant composé de classiques de la chanson française et de chants religieux. »
10- Avez-vous déjà chanté en Bourgogne ? Aimeriez-vous (re)venir y chanter ?
« Je n'ai jamais eu le plaisir de venir chanter en Bourgogne, mais si l'occasion se présentait j'en serais très heureux. »
Marche à suivre pour les contacts artistiques
Au 06.33.02.17.17, ou à : [email protected]
Michel Poiriault



-
JARDIN - Le pouvoir méconnu des feuilles de rhubarbe
-
Une première en Saône et Loire pour GRDF ...et ça se passe à Chalon sur Saône !
-
Vigilance jaune aux orages activée en Saône et Loire
-
Azé, Lugny, Rigny s/Arroux, Péronne, Saint Gengoux de Scissé... les secours mobilisés après les orages de ce dimanche après-midi.
-
HOPITAL CHALON - Première formation pratique régionale en arthroscopie au centre hospitalier William Morey
-
Mercurey, Chagny, Saint-Martin-en-Bresse, 700 élèves ou apprentis contrôlés ce lundi matin
-
A Chalon-sur-Saône : suite à une floraison précoce (fin mars), les vendeurs de muguet étaient moins nombreux aux coins des rues
-
Législative partielle dans la 5ème circonscription de Saône-et-Loire : Retour en images sur le pique-nique du Nouveau Front Populaire aux Aubépins
-
Psychologue ? Le coup de gueule d'un fidèle d'info-chalon.com
-
"Nombre d’OQTF en Saône-et-Loire : les habitants ont le droit de savoir !" demande le député RN, Aurélien Dutremble
-
LEGISLATIVES - 5e circonscription de Saône et Loire - Les marchés au coeur de la mobilisation des candidats
-
TRIBUNAL DE CHALON - « Il me cherchait. J’en ai eu marre, je lui ai claqué le visage » - « 25 mois ferme ! Voilà ! »
-
Boules lyonnaises: Résultats des équipes doublettes qualifiées pour le fédéral (éliminatoires du secteur 2)
-
La collecte des corbeilles du centre-ville passera par le cheval à Chalon sur Saône
-
Le karting a fait son retour à la Roseraie
-
C'est parti pour une quinzaine de jours de grisaille et d'averses en Saône et Loire
-
Législative partielle dans la 5ème circonscription de Saône-et-Loire : Retour sur la réunion publique «Agriculture et ruralité» avec Catherine Couturier à Moroges
-
Aérométal prend ses marques dans ses nouveaux locaux sur SaôneOr
-
Nouveau commerce à Chalon-sur-Saône : ‘Elec Motion’, le magasin de vente-réparation de scooters et trottinettes électriques
-
Entre 330 et 450 personnes dans les rues de Chalon-sur-Saône pour la manifestation du 1er-Mai
-
La 20ème édition des Festives gourmandes se déroulera du 9 au 11 mai
-
FFP -JP , la troisième manche du Championnat Départemental pétanque vétérans des clubs de 3e division du groupe C s’est déroulée à l’ A.P. Chalon qui reste maître chez lui