Cinéma

CINEMA A CHALON - Un village et une comédie presque parfaits

CINEMA A CHALON - Un village et une comédie presque parfaits

Stéphane Meunier, journaliste-reporter, avait plongé sa caméra en 1998 au cœur de l’équipe de France pour Les Yeux dans les Bleus. Après de nombreux documentaires et plusieurs téléfilms, il réalise aujourd’hui son premier film-fiction cinéma avec Un village presque parfait. Le sentiment d’Info-Chalon.com

Saint-Loin-la-Mauderne, « C’est loin et c’est loin d’être moderne ». Le jeu de mot était facile… Ce petit village agonisant, perdu dans les montagnes des Pyrénées françaises, a connu son âge d’or, autrefois, avec une usine de fumage de saumons provenant du lac local et qui permettait à tous les habitants de vivre décemment. Malgré l’usine fermée depuis longtemps, ce petit village résiste encore et toujours à… ‘‘l’exodeur’’. Les habitants de Saint-Loin-la-Mauderne, même s’ils ne survivent plus que grâce au RSA, ne veulent pas quitter leur village. Et, avec leur maire en tête (Didier Bourdon), ils vont tout faire pour retenir un médecin très parisien (Lorànt Deutsch) venu à l’essai et indispensable au projet de création d’une nouvelle usine. Ils vont également tout faire pour retenir l’attention de l’Union Européenne, susceptible de financer l’entreprise. Le hic, c’est que les méthodes employées sont quelques peu discutables : mise sur écoute du médecin, création d’une équipe de criquet par des fans de rugby, mensonge sur le nombre d’habitants, etc. Et la question de savoir si la fin justifie les moyens se pose inévitablement à l’issue de cette aventure collective pour les villageois.

 

Cette comédie légère, entre humour et émotion, qui a sorti l’artillerie lourde des acteurs ‘‘spécialistes’’ en la matière (Didier Bourdon, Lorànt Deutsch, Lionnel Astier, Denis Podalydès, Elie Semoun, Armelle, etc.), a le mérite de pointer du doigt des problématiques bien réelles de la vie rurale : la crise et la désertification des villages ; les mutilations écologiques de nos campagnes par des usines installées quelques temps pour faire de l’argent et parties sans faire le ménage derrière elles ; le remplacement des salariés par des machines ; les zones blanches Internet ; la fermeture des agences postales ; l’absence de médecin dans les zones rurales, etc. Elle met aussi en avant la solidarité dans nos très petits villages et l’utilisation du système D par ses habitants.

 

Un village presque parfait : une comédie presque parfaite – elle l’aurait été avec des dialogues plus ‘‘à la Audiard’’, mais l’absence du célèbre dialoguiste semble irrémédiable ! –, durant laquelle on passe tout de même un bon moment. A voir en ce moment au cinéma.

 

 

M.B.

 

* 2015. Durée : 1 h 38

Bande-annonce :