Les Glaneurs du Chalonnais n’ont pas lambiné en route en 2014…

Partagée entre les vivres récupérés et sa boutique gratuite où l’on engrange ce qui vêt et ornemente, l’association Les Glaneurs du Chalonnais n’a pas d’accointances avec l’oisiveté. Consécutivement au grand déballage lors de son assemblée générale, les données chiffrées en résultant attestent même d’une fuite en avant. Ce sont autant de produits de consommation courante qui ont été affectés à des personnes pour lesquelles les offrandes étaient réellement les bienvenues…

+ 26% de fruits et légumes tombés dans leurs mains

En 2014 Les Glaneurs auront amassé à Chalon-sur-Saône sur les marchés du vendredi et du dimanche matin place Saint-Vincent et rue aux Fèvres grâce au sens civique des commerçants non sédentaires et d’agriculteurs,1563 salades, 3959 kilos de légumes et 4798 kilos de fruits. Une addition de 8,8 tonnes de fruits et légumes canalisés et répartis entre les quémandeurs. Si l’on compare avec l’année précédente, cette quantité représente ni plus ni moins qu’un gain de 26 % dû en grande partie aux normes physiques atypiques des végétaux n’entrant pas dans les critères en vigueur ! Uniformité quand tu nous tiens…Parallèlement, cinq cents pots de confiture ont été recueillis, ainsi que quatre cent vingt-cinq boîtes d’œufs. Rien n’échappe aux récupérateurs en tous genres. Pas même le pain rassis, avec 4,277 tonnes, qui sont rationnées en direction des commerçants des marchés susdits. Le hic, c’est qu’il y en a trop par rapport aux besoins, et que ce phénomène ne pourra à l’avenir que s’amplifier, puisque le C.I.F.A. de Mercurey, trois lycées chalonnais et le restaurant municipal vont s’ajouter à la liste des donateurs. D’où un déséquilibre à juguler… D’autre part l’association présidée par Gérard Prenas a dernièrement posé les fondations du réseau chalonnais de lutte contre le gaspillage alimentaire, mis sur orbite pour optimiser ce qui peut l’être dans le domaine de la dilapidation des fournitures comestibles. « Il faut monter en puissance doucement. Le tout n’est pas de récolter, après il y la problématique de la distribution. Le réseau, j’y crois, on y arrivera », affirme mordicus Dominique copreaux, la vice-présidente. Par ailleurs des courriers ont été expédiés au Centre hospitalier de Chalon, au Leclerc de Lux, ainsi qu’à l’usine Daunat  Un rendez-vous avec la SAPAM (groupe spécialisé dans le commerce de gros en fruits et légumes frais et secs notamment) a été sollicité. La chambre départementale de l’agriculture a été également approchée. « Elle est intéressés par notre démarche, comme la SAPAM, et nous incluerait dans les circuits courts », se réjouit Dominique Copreaux. Par ailleurs un contact a été établi avec la Confédération paysanne.

On recherche des bénévoles, de la vaisselle et du linge de maison

L’autre facette des Glaneurs est matérialisée par la boutique gratuite installée au 8b rue le la Liberté, opérationnelle en juillet 2014. En l’espace de six mois ce sont 87 familles (127 adultes, 99 enfants), soit 226 personnes qui ont calqué leurs prélèvements sur leurs privations. Ainsi, 495 vêtements, 89 paires de chaussures, 67 accessoires de mode, 48 sacs, 41 divers, 45 objets de décoration, 87 jouets, 79 lots de vaisselle, 37 accessoires de puériculture, 108 articles de linge de maison, 30 appareils d’électroménager, et 24 cosmétiques, bijoux, ont fait le bonheur des gens dans un certain dénuement. A signaler que la boutique, gérée par Aurélie, Catherine, Sandrine et Françoise (il serait de bon ton d’étoffer l’équipe), verrait d’un bon oeil des dons en vaisselle et en linge de maison. Tous renseignements sur Facebook : la boutique gratuite.

Des projets à la pelle pour 2015

Fin mars il y aura l’octroi du chariot des quatre saisons parementé par l’EMA Fructidor. Vraisemblablement les dernières semaines de l’année en cours offriront aux regards une fresque sur le thème du renouveau de Chalon-centre sur le mur du préau de la cour de l’Evêché, à la fois poste de commandement des Glaneurs et zone de distribution aux indigents. Notons un atelier confitures, le raffermissement du réseau poulailler, une disco-soupe avec la J.O.C., un travail mené en compagnie des assistantes sociales de l’hôpital au sujet de la boutique, une communication sur celle-ci (ouverture le 2^ème samedi de chaque mois de 14h à 16h30). De concert avec la Jeune chambre économique une conférence devrait se dérouler, si possible dans l’emblématique cour de l’Evêché, afin d’expliquer l’intérêt de l’économie circulaire.  Enfin, il y aurait par le biais d’un livre une valorisation sociologique des Glaneurs, au moyen de photos, d’écrits, avec le concours de la Société d’histoire de Chalon à propos de l’historique relatif à l’Evêché. Conscients que la jeunesse organique, physiologique de l’être, n’est pas éternelle, Gérard Prenas et Dominique Copreaux, aimeraient beaucoup, lorsque les bons samaritains se manifesteront ultérieurement pour tenir le gouvernail du navire les Glaneurs du chalonnais  « laisser quelque chose qui marche ». Il n’est pas interdit de se tâter d’ores et déjà…

                                                                                            Michel Poiriault