Cinéma

CINEMA A CHALON - N’attendez pas qu’une voix vous dise d’aller voir « The Voices »

CINEMA A CHALON - N’attendez pas qu’une voix vous dise d’aller voir « The Voices »

Après « Persepolis », Marjane Satrapi revient avec un long-métrage remarquable : « The Voices ». A voir en ce moment à Chalon.

Pour repérer Marjane Satrapi, Info-Chalon n’a pas attendu la sortie de The Voices [1], son remarquable long-métrage, à l’affiche en ce moment. En effet, depuis l’excellent Persepolis [2], film d’animation sur la révolution iranienne, les services ciné de votre site en ligne préféré gardent un œil – et le bon ! – sur les productions de la dame.

Cette fois, celle qui nous a avait fait entrevoir de quelle façon une chape de plomb liberticide s’était abattue sur l’Iran, quand l’ayatollah Khomeiny s’est emparé des rênes de cet Etat, a choisi d’aborder un tout autre sujet, peu traité par le cinéma ces dernières années, si l’on omet Un homme d’exception [3], de Ron Howard. Ce sujet, c’est la schizophrénie, une maladie psychiatrique caractérisée par un ensemble de symptômes très variables dont les plus impressionnants sont les délires et les hallucinations, et les plus invalidants le retrait social et les difficultés cognitives [4].

Mais alors qu’Un homme d’exception nous laissait à penser que l’on pouvait triompher de cette grave maladie mentale, et même devenir Nobel d’économie, à l’instar du personnage incarné par Russel Crowe, The Voices ne laisse aucune chance à son attachant protagoniste, Jerry. En apparence un bon gars mais qui, écoutant les voix de ses animaux domestiques, se laisse convaincre par celle de son chat de commettre, à répétition, l’irréparable : tuer les femmes de son entourage professionnel, avant ou après les avoir séduites.

Un film pessimiste, The Voices ? Pour être franc, sauf à croire encore au Père Noël, il faut tout de même être bien crédule pour croire qu’un schizophrène, même s’il prend son traitement, peut vaincre le mal qui, parfois, le rend dangereux pour ses congénères. Ce que tend d’ailleurs à confirmer un récent dossier de l’Inserm [4].

Après, la question n’est peut-être pas tant de savoir si, en matière de schizophrénie, il faut être optimiste ou pas, mais plutôt de savoir si Marjane Satrapi, avec son film, a rendu visible au spectateur l’enfer mental dans lequel peut se débattre une personne schizophrène. Pour ce qui concerne Info-Chalon, cela ne fait guère de doutes : Marjane Satrapi y parvient parfaitement, et avec beaucoup d’humour. Et l’on ressort en tout cas profondément troublé de la séance.

Ceci posé, le mieux est encore, en faisant un petit détour par votre cinéma, de vérifier par soi-même que le film méritait bien d’être vu.

 

S.P.A.B.   

 

[1] 2015. Durée : 1 h 49 mn.

Bande-annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19550909&cfilm=211238.html

 

[2] 2007. Durée : 1 h 35 mn

Bande-annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18733354&cfilm=110204.html

 

[3] 2001. Durée : 2 h 14 mn

Bande-annonce : 

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18668690&cfilm=28384.html

 

[4] http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/schizophrenie