Cinéma

L’histoire tragique de « Marguerite », actuellement au cinéma Axel à Chalon

L’histoire tragique de « Marguerite », actuellement au cinéma Axel à Chalon

« Marguerite »*, prénom de l’héroïne du film du même nom, incarnée à l’écran par Catherine Frot, est actuellement à l’affiche du cinéma Axel. Le sentiment d’Info-chalon.

« La musique c’est toute ma vie » réplique Marguerite à son mari qui tente de la dissuader de se produire devant un vrai public à l’Opéra quand jusque-là elle ne chantait que dans un cercle restreint d’habitués. S’il souhaite fortement qu’elle abandonne cette idée, c’est parce que Marguerite chante faux, extrêmement faux. Ce que personne ne lui a jamais avoué. Par hypocrisie sociale, intérêt financier ou lâcheté. Pour elle « La vie, soit on la rêve, soit on l’accomplit ». Et les mensonges entretenus par l’entourage de cette pseudo-soprano, qui est persuadée de maîtriser son art ou presque, lui permettent d’aller au plus près de son rêve. Mais que se passera-t-il si elle découvre un jour que personne, même son mari qu’elle espère voir apparaître à chacun de ses récitals, n’a été honnête avec elle ?

 

Si l’histoire relève du même tragique que l’opéra, avec l’histoire d’une femme qui « finira dans les bras de l’homme qu’elle aime et qui l’aura aimé trop tard », la façon de la raconter est par moments assez drôle. Pour illustrer ceci, on peut citer l’exemple de cette plume de paon placée comme un joyau sur la coiffe de la baronne Marguerite Dumont et qui, lors d’une représentation privée qu’elle donne, ondule frénétiquement au rythme saccadé de la voix, donnant l’impression d’une poule qui caquette alors que cela se veut du grand opéra, ce qui fait ressortir le ridicule de la situation.

                                                                                          

Xavier Giannoli, le réalisateur, a planté le décor dans l’ambiance folle des années 1920. Dans cette période entre après-guerre et avant crise de 1929, joyeuse et optimiste, où tout semble en mouvement permanent, chez cette femme pour qui, fortune aidant, tout est permis : « L’argent n’a aucune importance. L’important c’est juste d’en avoir ». Entre excentricité et démesure, on ne peut que s’attacher à Marguerite – personnage inspiré de la vie de Florence Foster Jenkins –, merveilleusement interprétée par Catherine Frot.

 

M.B.

 

* 2015. Durée : 2h07

Bande annonce :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555484&cfilm=235197.html