Opinion de droite

"Loi travail : le dramatique refus du travail parlementaire" pour Charles Landre

L'examen en deuxième lecture de la loi Travail s'est conclu cet après-midi comme en première lecture, par l'utilisation du 49-3 par le Premier ministre.

 

Ce choix marque encore l'échec du dialogue social avec les organisations professionnelles et l'échec du travail parlementaire.

 

Depuis 3 mois nous sommes les témoins des déchirements internes au Parti socialiste. Députés et ministres se parlent à eux-mêmes, entre initiés des batailles d'appareils, loin de la France qui veut travailler et qui pensait assister à un débat profond sur le sens et la place du travail dans notre société.

 

Symbole de cette insconscience des enjeux, le député de la 3ème circonscription de Saône-et-Loire, Philippe Baumel, est branché sur courant socialiste alternatif: tantôt aligné sur le gouvernement, tantôt frondeur impuissant au gré des rapports de force au sein de son parti.

 

Cette mascarade qui tient davantage d'un congrès du PS que d'un débat parlementaire sérieux n'a que trop duré.

 

Dans un monde en pleine mutation, où le temps s'accèllére où les progrès technologiques structurent une réalité en réseau, où la frontière entre action publique et privée se complexifie et où le modèle du salariat traditionnel est viollemment remis en cause, c'est à l’État de continuer à bâtir les règles sociales. Si nous n'en sommes pas capables, si nous l'abandonnons, ce sont les règles de la concurrence mondiale qui s'imposeront. Alors, à force de préférer les chicailleries et les postures à un débat politique qui porte une vision du travail pour notre pays, nous serons laminés par des mutations économiques qui, à force de ne pas vouloir les juguler, nous aurons dépassées.

 

En Saône-et-Loire, je rencontre tous les jours des chefs d'entreprises qui ont les pires difficultés à recruter ou conserver des salariés. Dans notre campagne, les agriculteurs sont écrasés par les normes et les services publics méticuleusement démembrés au mépris de ceux qui les portent. Des initiatives formidables en matière de formation naissent mais elles sont écrasées par la lourdeur administrative et ceux qui cherchent un emploi n'en trouvent souvent pas. Le travail est méprisé et plutôt que de libérer l'activité on hystérise les relations entre salariés et employeurs avec des textes mal construits comme celui-ci.

 

Il est urgent de fonder un pacte de travail pour notre société. Un projet collectif qui encourage l'entrepreunariat, la création et le développement de l'activité et qui rassemble notre pays autour de règles éconimiques communes, claires, solides, et protectrices vis-à-vis de la concurrence étrangère.

 

Un débat loin de ce triste spectacle. A l'heure où d'aucuns parlent de renouveau, construisons-le en sachant nous saisir du sujet travail avec rigueur intellectuelle et ambition.

 

Il n'est jamais trop tard pour travailler.