Chalon sur Saône

Les éblouissantes spécificités artistiques irlandaises reviennent à Chalon le vendredi 28 octobre, contextualisées cette fois-ci

Les éblouissantes spécificités artistiques irlandaises reviennent à Chalon le vendredi 28 octobre, contextualisées cette fois-ci

Generations, le nouveau spectacle d’Irish Celtic dévoilera ses fastes le vendredi 28 octobre à 20h30 au Parc des Expositions de Chalon-sur-Saône. Qui dit Irlande dit danses, claquettes, et tout ce qui s’ensuit. La quintessence de l’âme d’un peuple jamais à court d’inspiration pour que la fête soit belle. Quelles sont les différences avec les troupes célèbres qui prônent la « celtitude attitude » ? Sur quels critères repose ce spectacle flambant neuf ? Interview pour info-chalon.com de Nicolas Ferru, le producteur d’Irish Celtic.

Comment Irish Celtic s’est-il construit au fil du temps ?

« Déjà, je suis parti en Irlande, pour voir un petit peu ce qui s’y passait. J’ai évidemment vu des spectacles de claquettes irlandaises, tout le monde connaît Riverdance, Lord of the Dance, et l’idée m’est venue en fait de créer un spectacle différent de nos prédécesseurs qui ont connu un succès à travers le Monde. En Irlande, quand on voyage, quand on s’arrête, quand l’on regarde et quand on sent un peu son atmosphère, on s’aperçoit vite qu’il y a un lieu incontournable où on peut rencontrer des gens de différentes catégories sociales : c’est le pub. Et l’idée me paraissait intéressante de retrouver en fait dans un contexte de pub irlandais, des protagonistes qui vont nous raconter des histoires, l’histoire d’une famille, l’histoire d’un pub qui a traversé des générations. Et c’est un peu la toile de fond d’Irish Celtic. Donc un père de famille, patron du pub, un peu alcoolique, va devoir laisser et léguer les clés à son fils qui est un petit peu idiot et pas du tout gestionnaire, mais qui danse les vieilles claquettes irlandaises, et qui danse surtout avec un balai. On va construire autour de cette histoire pendant plus de deux heures en narrant avec humour, émotion. On va alterner  musique live, claquettes, et aussi cette partie narrative, mais qui est une partie où on apprend des choses, et surtout on entre dans l’univers du spectacle et l’univers d’Irish Celtic. J’étais moi-même le premier très sceptique, je me disais que ce n’est pas très spectaculaire, il ne fait pas des sauts périlleux à côté de son balai. Et en fait il y a un capital de sympathie, les gens trouvent ça très bien. Surtout, ça n’a jamais été vu auparavant, donc ce sont ces ingrédients que l’on va pouvoir mettre à l’intérieur d’Irish Celtic, c’est ce côté très particulier, singulier, que l’on va retrouver, c’est l’ADN du spectacle. On va pouvoir découvrir des choses que nous n’avions pas vues au préalable. Souvent, les spectacles étaient construits sur la musique, live ou pas d’ailleurs, sur des danses, et il y avait une alternance musique-danse-musique-danse. Il n’y avait pas forcément de relief. Moi, ce qui m’importe dans un spectacle, c’est qu’il y ait ce côté très émotionnel. Un spectacle, quand il est construit et plaît au public, quand on sort de la salle on doit avoir un air, une image qui restent dans la tête. On peut avoir des moyens techniques colossaux, mais s’il n’y a pas une certaine émotion ni un capital de sympathie pour les ingrédients de ce spectacle, le spectacle n’est pas réussi. »

 

Cinq ans en arrière, l’avènement

« L’aventure a commencé en 2011 avec un premier spectacle qui s’appelait Irish Celtic Spirit of Ireland, et le tout nouveau que l’on va présenter à Chalon-sur-Saône dans les prochains jours, c’est Irish Celtic Generations. On reste dans le même contexte du pub, la construction et la structure du spectacle demeurent identiques, évidemment tous les morceaux sont nouveaux. On est dans un contexte familial, c’est-à-dire que plusieurs générations se retrouveront sur la piste de danse pour des claquettes, des numéros, etc. et a contrario du premier spectacle, là on vit dans un univers très authentique comme le précédent, mais on vit dans un contexte que l’on vit actuellement, c’est-à-dire qu’il y a des problèmes financiers, le pub est endetté. C’est ce qui va nous permettre de faire le pont entre l’Irlande et New York. Diarmuid, le fils qui vient d’hériter du pub a tous les problèmes du monde. Il est très mauvais gestionnaire, et plutôt que d’être saisi et trouver une solution pour pouvoir payer ses cautions il va partir chez son oncle à New York pour trouver des solutions afin de  récupérer l’argent et payer les cautions. Donc, c’est forcément le prétexte pour aller à New York, pouvoir montrer des danses un peu différentes de la claquette traditionnelle, qui sont des fusions de danses modernes, anciennes et traditionnelles. Pour les gens qui connaissent un peu l’Irlande et son histoire, il faut savoir que les Irlandais ont beaucoup migré au début du siècle et que beaucoup d’Irlandais se sont retrouvés en Irlande. Ce n’est pas pendant tout le spectacle, mais pendant 15-20 mn où on se retrouve dans une Irlande plutôt américanisée. Ca nous a permis d’avoir cette richesse et de ne pas justement avoir cette lassitude que l’on peut ressentir quand on vient découvrir un spectacle et que l’on n’est pas amoureux de la première heure de la claquette irlandaise. C’est pourquoi ce spectacle s’adresse à un large public, et pas uniquement aux amoureux de la claquette et de l’Irlande. »

Trois courroies de transmission 

 « J’ai voulu aussi des points d’ancrage. On joue énormément sur la musique traditionnelle, donc des morceaux qui sont sublimes, mais ça reste des morceaux de la musique traditionnelle, et je pense qu’avoir quelques points d’ancrage sur des musiques un peu plus connues qui ne sont pas dans le domaine public, ça permet de relancer à un moment donné. Ce n’est pas qu’il y a une lassitude car les deux heures et quart passent très vite, et les critiques sont très bonnes. Sur Generations on démarre le spectacle avec la musique du film Légendes d’automne où évoluent Brad Pitt et Anthony Hopkins, réorchestrée et qui sonne encore un peu plus irlandais. On se trouve au bord du lac du Conemara avec notre Paddy qui est en train de pêcher le saumon et il expliquera en quelques secondes le fonctionnement  de ce poisson qui migre beaucoup et revient au pays. On utilisera également un des extraits du film P.S. I love you avec la chanson Galway Girl, donc là on est vraiment dans l’Irlande traditionnelle avec un titre connu pour ceux qui ont vu le film. Et puis il y aura un troisième titre un peu surprenant. Je savais que Jean-Jacques Goldman était un amoureux de l’Irlande, de ses sonorités, etc. et on a fait la demande à Jean-Jacques, qui connaissait déjà notre spectacle, d’utiliser et de refaire le texte en anglais d’un titre qui s’appelle Et l’on n’y peut rien. On l’a baptisé Generations, le titre du spectacle, qui a été arrangé par notre directeur musical Anthony Davis. Ca permet d’avoir trois points d’ancrage hyper importants, et surtout de pouvoir encore accentuer le rythme du spectacle, de la première minute à la dernière où on peut y retrouver parfois de l’émotion, de l’humour. Mais évidemment, ce que les gens viennent voir, c’est un spectacle divertissant, et il y aura bien sûr toutes sortes de claquettes, et bien entendu les claquettes traditionnelles irlandaises. »

L’engouement du public est-il toujours le même où que vous passiez ?

« Oui, il est toujours le même, parce que je crois que le public recherche encore plus aujourd’hui qu’il y a deux, trois, quatre ou cinq ans, une ambiance festive. On est ne l’oublions pas dans un climat qui n’est pas très favorable économiquement, avec un climat social spécial et une insécurité permanente. Je pense que les gens ont besoin de se divertir, et encore une fois je vous dis que l’ADN de ce spectacle est un spectacle construit avec sincérité et beaucoup d’authenticité. ll y a d’autre part ce côté de proximité, c’est-à-dire que la liaison entre le public et la scène donne l’impression que l’on est dans un pub irlandais. On a le sentiment d’être chez soi, et ça le public le ressent énormément. Je croise les doigts, mais depuis sa création on n’a jamais eu de mauvaises critiques sur le spectacle. Quand on crée quelque chose avec beaucoup de sincérité, d’humilité, ce que l’on donne on le donne vraiment sans l’arrière-pensée de faire des milliers et des milliers de personnes. Ca c’est un peu ma partie de producteur car un spectacle doit être vu, ne nous voilons pas la face, il faut qu’il ait aussi un succès économique, mais sur le plan artistique, il y a tous ces ingrédients qui font que les gens sont sensibles et ne s’attendent pas à ce que l’on va leur montrer. Ils font cependant encore l’amalgame aujourd’hui avec tous les noms des grands groupes irlandais de claquettes, tous les spectacles : Riverdance, Lord of the Dance, ils ne savent pas trop qui fait quoi, et à l’heure actuelle encore plus qu’il y a quelques années, on a une vraie identité. Je pense que c’est vraiment ce qui nous différencie de nos prédécesseurs. Je ne veux pas dire qu’ils ne font pas des spectacles intéressants, mais nous on a une identité très forte. C’est important, j’y tenais et je compte bien à l’avenir garder ce côté authentique et cette identité très, très puissante. »

« C’est un succès international »

« Ce spectacle a été créé il y a maintenant près de neuf mois, ça a démarré en mars, et là on repart à partir du 27 octobre jusqu’au 18 décembre dans la version Zénith avec des écrans vidéo, des écrans LED où les images en 3D alterneront avec des images de l’Irlande. La partie vidéo est très importante puisqu’elle harmonise et a un lien direct avec le spectacle, et n’est pas utilisée simplement pour, je dirais, cacher une misère qu’il y aurait au sein du spectacle quand il y  a un manque émotionnel, loin de là. Ensuite, on repartira en tournée dans de plus petites villes, car je considère que le succès, pour qu’il soit populaire, ça ne se passe pas uniquement dans les grandes villes ou les Zénith, les grandes salles. Il faut aussi aller dans les plus petites villes, et c’est ce que l’on fera en 2017 dans de plus petits théâtres avec une équipe un petit peu plus réduite, car la tournée des Zénith c’est quand même 30 personnes sur scène, c’est des musiciens en live, des danseurs, des décors. Donc voilà il y aura une formule un peu plus réduite à partir de mars 2017. La durée de vie d’un spectacle comme celui-ci c’est à peu près entre cinq et six ans, comme l’a été le précédent, Irish Celtic Spirit of Ireland. Evidemment avec une carrière internationale, puisque l’Allemagne est un pays où ça cartonne, on a fait le Portugal, l’Espagne, on va partir aux Etats-Unis, en Australie…Ce n’est pas uniquement un succès franco-français, c’est un succès international. »

 

Les modalités pratiques

Renseignements : 03.85.46.65.89, ou à cette adresse : [email protected] Tarifs en vigueur ce soir-là : carré or (50,00 euros), 1ère catégorie (47,00 euros), 2ème catégorie (44,00 euros). Placement assis. Des places sont vacantes…Points de vente : Office de tourisme et des congrès du Grand Chalon, Fnac, Cultura, Carrefour, Leclerc, Géant, Cora, Auchan…

                                                                      Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                      [email protected]