Chalon sur Saône

Chalon-sur-Saône déploie le dispositif TAPAJ pour lutter contre la précarité des jeunes

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 16 Septembre 2021 à 19h47

Chalon-sur-Saône déploie le dispositif TAPAJ pour lutter contre la précarité des jeunes

Dispositif venu du Québec le programme TAPAJ aide les jeunes de 16 à 25 ans souffrant de problèmes de consommations et d'addictions à retrouver le chemin de l'emploi. Contrairement au chantier d'insertion, la rémunération est versée en fin de journée. En partenariat avec la Sauvegarde 71, la Ville de Chalon-sur-Saône vient de le mettre en place. Plus de détails avec Info Chalon.

Depuis sa création au Québec, TAPAJ (sigle pour Travail Alternatif Payé à la Journée) est un programme de remobilisation globale destiné à des jeunes âgés de 16 à 25 ans ne touchant pas le RSA (Revenu de solidarité active) et souffrant de problèmes de consommations et d'addictions, a pour ambition première de permettre à ces publics en grande précarité de réaliser des prestations de services auprès de structures locales (Collectivités, entreprises…) et de bénéficier d'un accompagnement global (médico-psycho-social).


Ce dispositif offre à ce public fragilisé un espace d'insertion mais intervient aussi dans le cadre de la prévention des conduites à risques dont les addictions.


Concrètement et comme son nom l'indique, le programme permet aux "tapajeurs" d'être rémunérés en fin de journée pour une activité professionnelle qui ne nécessite pas de qualification ou d'expérience professionnelle particulière et ne les engage pas sur la durée; ils obtiennent ainsi une source de revenus légale.


Il s'agit d'un chèque de 40 euros, correspondant donc à un salaire de 10 euros net de l'heure, après leur demi-journée de labeur.


Le contrat de travail des jeunes sera géré par Emplois Services et une fiche de salaire est établie en fin de mois.


S'inscrivant dans une démarche de réduction des risques et de prévention, TAPAJ ouvre une porte d'entrée vers le soin et l'insertion sociale grâce à un accompagnement global. 


Outre l'objectif de favoriser l'accès à l'emploi et aux soins, le programme permet de réduire la délinquance et d'empêcher la consommation de drogues, ainsi que le trafic de stupéfiants.


Le dispositif s'appuie sur la réalisation de prestations de services auprès d'acteurs locaux publics ou privés mobilisant maximum 7 jeunes pour chaque plateau sous la responsabilité d'un encadrant qui sera recruté par la Sauvegarde 71.


Ces prestations de services concerneraient des travaux d'espaces verts, du nettoyage…


Ainsi la Ville de Chalon-sur-Saône, en fonction des besoins recensés par les services techniques (par exemple : espaces verts, voirie, service propreté…) pourra proposer des petits travaux à réaliser par ces jeunes souvent très éloignés du marché de l'emploi.


L'encadrant sera également chargé de l’accompagnement global (médico-psycho-social) du public concerné.


Ce jeudi 16 septembre, dans le salon des maires de l'Hôtel de Ville de Chalon-sur-Saône se tenait le comité de lancement du programme dans notre ville.


Chalon-sur-Saône devient de facto la première ville de Saône-et-Loire à déployer ce dispositif d'ici le premier trimestre 2022 avec une trentaine de jeunes.


«Le dispositif doit être vu comme une sortie», explique Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, qui rappelle toutefois que «le succès ne peut pas être immédiat» et que TAPAJ «a déjà fait ses preuves ailleurs».


En effet, le programme a déjà été déployé au sein de plusieures communes en Bourgogne Franche-Comté dont deux villes du Doubs, Bethoncourt et Montbéliard.


De son côté, Olivier Tainturier, le sous-préfet de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône, estime qu'avec la mise en place de ce dispositif, «on les ramène à la vie».


Pour financer ce dispositif, la Sauvegarde 71 estime un budget à hauteur de 80 131 euros pour la première année et 85 000 euros pour les années à venir.


«On espère que cela sera utile», confie le maire qui explique que la lutte contre la précarité chez les jeunes fait partie des enjeux de la Ville de Chalon-sur-Saône.


Une prochaine réunion opérationnelle devrait être organisée afin de définir les missions de chacune des structures et les modalités de fonctionnement. L'adhésion de la Ville à ce partenariat pourrait être formalisée sous la forme d'une convention de partenariat avec la Sauvegarde 71.


Parmi les personnes présentes à ce comité de lancement, se trouvaient Hervé Dumaine, premier adjoint au maire en charge de la sécurité, des finances et de l'administration générale, Bruno Legourd, adjoint en charge des affaires sanitaires et sociales, Christian Emiliani, président de la Sauvegarde 71, Claire Geoffray-Compingt, directrice générale de la Sauvegarde 71, Pierre Desray, directeur régional de la Croix Rouge Française, Ibrahima Bathily, directeur de la Mission locale du Chalonnais, Alexandrine Borgeaud-Moussaid, directrice du Service Pénitentiaire d'Intervention et de Probation 71 (SPIP), et Emmanuel Demigné, directeur de pôle de la Sauvegarde 71, pour ne citer qu'eux.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati