Opinion de gauche

Chalon-sur-Saône, terre de racisme ?

Chalon-sur-Saône, terre de racisme ?

Le coup de gueule d'un ancien élu chalonnais, ancien adjoint au maire de Chalon sur Saône.

Chalon et le Chalonnais sont perçus, ces derniers jours, comme des lieux d’un racisme virulent qui enflamme les chroniqueurs, les élus et les populations. Les dérives à caractère raciste se multiplient alors que le racisme devrait être combattu au quotidien.

Le rejet de l’étranger, de celle ou de celui qui est différent, qui n’a pas la même culture, qui est considéré comme une menace est un réflexe primaire contraire à l’émancipation de la société. La République Française peut s’honorer de ne pas  considérer le racisme comme une opinion, mais comme un délit puni par la Loi.

Parce que nous sommes des êtres humains éduqués, nous savons, ou nous devrions savoir, que lorsqu’il y a difficulté ou crise, le simplisme et l’ignorance consistent à trouver des boucs émissaires. Une fois c’est le juif qu’on persécute, une autre fois c’est le travailleur italien ou polonais, une autre fois c’est le jeune, le noir, l’arabe, le blanc. Autrement dit, il est toujours  plus facile de rejeter ses propres failles sur l’autre, alors qu’il est beaucoup plus difficile d’exercer sa propre intelligence pour apprendre à mieux vivre ensemble

L’histoire et la connaissance nous enseignent que si on laisse faire, le racisme commence par des mots et qu’il peut rapidement tourner aux mauvais gestes puis au meurtre, à l’épuration ethnique et au génocide

Or, lorsque des individus éduqués ou des responsables politiques élus font du racisme, leur fond de commerce quotidien, à des fins commerciales ou électorales, ils ouvrent la voie à la banalisation des idées nauséabondes, pour en tirer un profit personnel, mais jamais pour résoudre les problèmes. 

Il appartient donc à ceux qui sont en charge de l’éducation, de la formation, de la décision politique ou de la promotion citoyenne de l’intérêt général, de ne pas laisser banaliser les préjugés, les discriminations, le racisme et la xénophobie. 

De ce point de vue, il n’est pas acceptable que le premier magistrat de la commune de Chalon se soit consciemment engagé dans une très mauvaise croisade qui ternira gravement l’image de la ville et de ses habitants. Il y a sans doute mieux à faire que d’attiser la haine entre les Chalonnais.

Historiquement, Chalon a toujours été une terre de passage, de commerce et d’échanges. Les populations se sont toujours brassées dans l’accueil et l’échange, dans la convivialité et la fête, dans la tolérance et le respect de toutes et tous. A chacune et chacun de prendre ses responsabilités pour ne pas faire de Chalon une terre de racisme. 

 


Lucien Matron

Ancien conseiller municipal, ancien maire-adjoint (2008-2014)