Châtenoy le Royal
La police ferme un point de vente de résine de cannabis à Châtenoy-le-Royal
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 14 Février 2022 à 17h04

En 1 an, le jeune vendeur a écoulé une trentaine de kg de drogue. Il « travaillait » cinq après-midis par semaine, pour un bénéfice de 6 000 euros par mois. Il dit qu’il recevait 1 000 euros par mois de rémunération.
Le 11 février dernier vers 16h30, une patrouille de police repère un homme. Il a stationné et se rend avenue de la Libération, à Châtenoy-le-Royal, en jetant des coups d’œil autour de lui. Il est contrôlé après son passage devant un appartement en rez-de-chaussée. Par la fenêtre, on lui a passé un truc. 12 grammes de résine de cannabis. Il va reconnaître le vendeur sur planche photos au commissariat.
« Il me menaçait sans me menacer, c’est difficile à expliquer »
Le vendeur est dans le box, ce lundi 14 février à l’audience des comparutions immédiates. Son petit nom sur Snapchat, « ZZ711 ». Il n’a pas 20 ans, il n’a pas de casier, il ne se drogue pas, il travaille toutes les fins de semaine comme préparateur de commandes et vit chez sa mère, au domicile de laquelle il gérait son petit bizness. Il dit qu’il a un fournisseur, qu’il ne voulait pas revendre de la drogue pour lui, mais « il me mettait la pression sans me la mettre forcément, il me menaçait sans me menacer, c’est difficile à expliquer ». Peut-il donner le nom de ce fournisseur ? « Non, désolé. »
Drogue, argent, chez sa mère
Les enquêteurs ont rapproché la transaction du 11 février avec d’autres renseignements qui faisaient soupçonner un point de vente à ce numéro x de l’avenue de la Libération. Ce rez-de-chaussée était déjà dans le viseur. La perquisition fut bonne. Dans la chambre du fils, 1 200 euros, principalement en billets de 20 et de 10. Plus d’un kg de résine de cannabis. Dans un meuble télé, toujours dans sa chambre, une balance de précision, quelques emballages transparents, une savonnette de résine d’environ 160 grammes. Dans la chambre de sa mère, 3 000 euros en liquide, placés entre le matelas et le sommier. Le 7 décembre dernier, alors qu’un équipage contrôle un conducteur qui roulait tous feux éteints, on entend du bruit qui provient du coffre. Dans le coffre : ce même jeune homme, avec 5 500 euros en espèce sur lui.
Il a peur pour la suite ? Non, sauf s’il donne un nom
S’il ressort libre, aujourd’hui ou plus tard, comment ça va se passer ? lui demande la présidente Caporali. « Je ne pense pas que j’ai une dette envers lui. - On a saisi plus d’un kg, on l’a détruit, alors ? - Non, on dit qu’il laisse les gens tranquilles, après. » Soit. Et quelle garantie qu’il ne recommencera pas ? « Après la perquisition, la garde à vue et le week-end en prison, je suis traumatisé... » A-t-il conscience qu’en ne donnant pas son nom il le laisse prospérer et faire pression sur d’autres ? Il dit que pour le coup il aurait trop peur pour sa famille et pour lui, « mais j’ai plus peur de la prison que de lui », conclut-il avec conviction. Sa mère n’était au courant de rien, a-t-elle déclaré.
« On ne confie pas de telles quantités de drogue et autant d’argent à n’importe qui »
Anne-Lise Peron, substitut du procureur, ne veut pas que la défense fasse du prévenu « une victime ». « On ne confie pas de telles quantités et autant d’argent à n’importe qui. » Elle rappelle les sommes saisies, tant le 7 décembre qu’il y a quelques jours et affirme « l’existence d’un trafic de stupéfiants au domicile de sa mère ». Il reconnaît des faits « mais n’est pas complètement honnête non plus ». Il a refusé de donner le code de déverrouillage de son téléphone. Donc, si la prévention d’usage de stupéfiants ne tient pas puisqu’on ne peut pas démontrer qu’il en prend, le reste constitue un trafic qui dure depuis un an. « Il faut une condamnation lourde, car ouvrir une fenêtre chaque après-midi pour 1 000 euros par mois, ça ne doit pas être sans risques. » La substitut requiert une peine de 18 mois de prison dont 9 mois seraient assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Maintien en détention pour la partie ferme. « Il a écoulé une trentaine de kilos en un an, il faut envoyer un signal fort à la société. »
« Il est responsable (de ce qu’il a fait), mais à quel degré ? »
« Je vais être un peu long », prévient maître Nicolle – qui tient parole. « Il faut raison garder » dit-il en « propos liminaire », pour rappeler au tribunal qu’on sait bien que « dans les trafics de drogue on peut se retrouver dans un coffre, et pas pour y dissimuler 5 000 euros ». L’avocat plaide l’effort du jeune homme à aller travailler de nuit en fin de semaine, alors que finalement il pouvait ne faire que revendre, que celui -ci n’a aucune protection ici, devenant une cible facile pour des trafiquants. Donc, « il est responsable (de ce qu’il a fait), mais à quel degré ? » Maître Nicolle plaide enfin en faveur du départ de son client de Chalon-sur-Saône, chez un membre de sa famille dans une autre région.
Maintien en détention
En garde à vue, le prévenu disait être « nourrice ». Finalement il a tout reconnu. Il se servait de la chambre de sa petite sœur comme comptoir de commerce : la fenêtre était mieux située, plus accessible. « Le mercredi, vous faisiez comment ? – Je faisais en sorte qu’elle ne soit pas sa chambre. »
Le tribunal le déclare coupable de détention, transport, acquisition, offre ou cession de drogue et le condamne à la peine de 18 mois de prison dont 9 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligation de travailler et interdiction de paraître en Saône-et-Loire. Il est maintenu en détention pour la partie ferme, soit 9 mois, « pour prévenir le renouvellement des faits, eu égard à leur caractère lucratif ». Il y a du monde dans la salle, pas mal d’hommes et quelques femmes. On entend des sanglots.
FSA



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