Saône et Loire

Retour sur la Journée mondiale des réfugiés : l’association Le Pont est à pied d’œuvre

Retour sur la Journée mondiale des réfugiés : l’association Le Pont est à pied d’œuvre

Chaque année, le 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés est l’occasion de sensibiliser le public sur leur situation. Qu’entend-on exactement par « réfugié » ? Comment vivent-ils l’accueil en France ? L’association Le Pont nous livre quelques témoignages de réfugiés.

La Journée mondiale du réfugié est une journée internationale qui a été établie par les Nations Unies afin de rendre hommage aux réfugiés à travers le monde entier. Et la guerre en Ukraine vient encore concentrer notre regard sur le sort de millions de personnes déplacées à cause des conflits.

Depuis plus de 40 ans, l’association départementale Le Pont – qui a une antenne à Chalon – intervient dans plusieurs champs de l’action sociale : la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, l’accès aux droits, l’insertion par le travail.

À l’occasion de La Journée mondiale des réfugiés, elle met au clair le statut de ceux qu’on nomme “les réfugiés”.

Qui est considéré comme « réfugié » ?

Agnès Radnic, directrice de Territoire Est de l’association Le Pont :

« Il y a souvent un amalgame entre les différents termes “migrants”, “étrangers”, “demandeurs d’asile”, “sans papiers”, “régularisés” et “réfugiés”. C'est entre autres pour informer le grand public que la Journée mondiale du réfugié a été décrétée en décembre 2000 par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies. »  

« Le statut de réfugié est défini par l'article 1er A2 de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 qui stipule que :

"le terme de réfugié s'applique à toute personne craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut, ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n'a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner".

« Une personne étrangère rentrant dans ce cadre peut demander, via une demande d’asile, une protection internationale à la France, qui étudiera la situation et donnera ou non son accord pour ce statut. »

 « Cette journée est aussi l’occasion de rendre hommage aux personnes qui ont dû fuir le conflit, les persécutions, de saluer leur espoir et leur courage de reconstruire leur vie en sécurité. C'est l’occasion de favoriser une meilleure compréhension, une plus grande empathie sur le sort des réfugiés, de faire connaître leur résilience alors qu’ils démarrent une nouvelle vie et de comprendre l’impératif de pouvoir les protéger et les accueillir. »

« L’association Le Pont participe à l’accueil, l’hébergement et l’intégration des réfugiés sur le département avec une antenne sur Chalon. Le travail d’accompagnement se fait de concert avec les institutions et les associations afin de garantir une prise en charge globale favorisant une intégration réussie. » (A. Radnic)

Et pour éclairer le point de vue de réfugiés aidés par l’association Le Pont, voici le témoignage d’un réfugié afghan :

Témoignage d’un afghan

Le parcours et les raisons du départ – J’ai grandi en Afghanistan avec toute ma famille, où j’ai dû fuir mon pays le 24 aout 2021, car les Talibans sont entrés dans Kaboul et ont repris le pouvoir. Depuis leur retour dans notre pays, la situation n’a cessé de se dégrader pour notre peuple afghan.

 J’ai donc été évacué par le gouvernement français, car mon beau-père avait travaillé avec l’Union européenne et avait donc entamé des démarches pour nous faire rapatrier en Europe.

Malheureusement, avant de prendre l’avion, il y avait une liste et je n’étais pas sur cette liste. Toute ma famille a pu se rendre en Finlande, sauf moi. Je suis arrivé à Roissy Charles de Gaulle à Paris.

Ma vie en Afghanistan était gravement en danger, je voulais fuir au plus vite pour mettre ma famille et moi en sécurité.

L’attente avant l’espoir – Je suis arrivé en France, avec l’espoir de revoir ma famille au plus vite. Même si j’ai toujours eu des nouvelles de ma famille, j’étais inquiet pour eux de les savoir loin de moi.

Je suis ensuite arrivé à Chalon le 22/09/2021. J’ai été convoqué à l’OFPRA le 04/11/2021, et ai eu ma réponse positive le 26/11/2021.

J’étais très heureux d’avoir ma réponse positive, car c’était un de mes objectifs.

Insertion en France – Lorsque j’ai eu mon statut, j’ai commencé à travailler dans le bâtiment. Par la suite, je veux passer mon permis de conduire pour faciliter l’accès à l’emploi.

En Afghanistan, j’étais policier, et je souhaiterais un jour reprendre ce métier en France.

Mais je pense ce qui me motive le plus, c’est d’un jour retrouver et vivre avec ma famille en France pour que nous soyons heureux tous ensemble et en sécurité.

Dans un autre témoignage (voir photo ci-après), une femme exprime sa reconnaissance envers le pays qui lui a donné logement et sécurité et sa joie d’avoir pu scolariser ses enfants « dans le respect des règles et des valeurs de la France ».

Crédit photo : HCR

Association « Le Pont »  
12 rue Alfred Kastler – 71530 Fragnes