Chalon /autour de Chalon
TRIBUNAL DE CHALON - En rupture de soins, il voulait être ré-hospitalisé et multiplie les passages à l’acte
Par FSA
Publié le 22 Juillet 2024 à 18h31
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Le 19 avril, il met un coup de couteau à un homme (qu’il connaissait – 4 jours d’ITT) ; le 11 mai, dans des locaux de l’association le Pont, il casse une vitre, bousille un défibrillateur, arrache une alarme, dégoupille un extincteur ; le 23 mai, il met le feu à sa chambre au foyer Adoma. Le 24 mai il est incarcéré.
L’homme est né en 1971. Comme l’a dit un collègue, à l’arrivée du prévenu et de l’escorte dans le box des comparutions immédiates, ce lundi 22 juillet, on dirait Robinson Crusoé. Cheveux et barbe blancs, fournis, regard clair, et un peu loin de nous tous, sauf que ce n’est pas dû à des années passées sur une île quasi déserte, c’est dû à un état de santé mentale et psychique dégradé et à la consommation abusive d’alcool, quotidiennement, et de toutes sortes de drogues (shit, héroïne, crack, etc.), ceci étant en rapport avec cela.
Expulsé du CHS parce qu’il avait trouvé le moyen de s’y droguer
D’avril à fin mai, il a multiplié les passages à l’acte violent. Pourquoi a-t-il mis le feu à sa chambre ? Parce qu’il voulait retourner en hôpital psychiatrique.
C’est qu’il y a fait un long séjour, de deux ans et demi si on a bien compris. Quand ça ? Peu de temps avant d’être hébergé au foyer Adoma, soit il y a un peu plus d’un an. Il faut dire qu’il a quitté le CHS de Sevrey manu militari : expulsé, parce qu’il avait trouvé le moyen de se droguer là-bas.
Ça pose pas mal de questions…
Ce fait pose quelques questions, dont celle-ci : comment les patients s’approvisionnent-ils en produits stupéfiants illicites au sein du CHS lorsqu’ils y sont en long séjour ? Cette question en entraîne pas mal d’autres mais bon, que faire ? C’est un peu comme dans les prisons où règne une tolérance à l’égard des téléphones portables et de la drogue, jusqu’au jour où on s’en sert contre le détenu. Du moins c’est ce que ça nous évoque.
Il faut certainement des marges de tolérance partout, pour pouvoir respirer, mais virer quelqu’un d’un service de psychiatrie, au motif qu’il présente des comportements déviants, ou asociaux, ou qu’il enfreint la loi parce qu’il est dépendant de produits illégaux et que dans l’hôpital on en trouve, n’est-ce pas contre nature ?
Rupture de soins : comme souvent, ça tient un temps et puis ça craque
Le voilà dans la rue à faire n’importe quoi (nager dans la Saône, péter une vitre pour dormir dans un véhicule). La chambre au foyer lui laisse des sous tant le loyer est minime. Il achète les toxiques dont il a besoin et il est en rupture de soins. Comme souvent, ça tient un temps et puis ça craque.
Le prévenu a bien senti le crescendo et il l’a accéléré avec comme objectif : obtenir une hospitalisation dans un centre spécialisé, puisque sa famille essayait et se cassait le nez sur des refus.
Bon, il est en prison, et finalement la présidente Verger observe que s’il tenait des propos incohérents, il semble plutôt cohérent aujourd’hui alors qu’il soutient qu’il n’a toujours pas de traitement de nature psychiatrique.
Carence d’experts psychiatres = audiences renvoyées
Le tribunal a un problème : l’expert psychiatre n’a pas réalisé l’expertise demandée le 24 mai par le parquet. Le prévenu vit sous le régime de la curatelle renforcée, l’expertise est donc obligatoire avant de le juger. Le tribunal doit renvoyer. La présidente demande au prévenu ce qu’il penserait d’avoir à rester en prison jusqu’au jugement ? D’abord un silence, puis : « Je sais pas. C’est eux qui voyent. » Bon.
« C’est une question de santé publique davantage que de troubles à l’ordre public »
La procureur demande son maintien en détention provisoire, vu le risque de renouvellement des faits et l’absence de garanties de présentation devant le tribunal vu qu’il n’a plus de logement.
Maître Reynaud pose le problème, problème d’intérêt général : « C’est une question de santé publique davantage que de troubles à l’ordre public. Moi je ne sais guère que vous plaider, vu les éléments de sa situation. En détention, ce n’est pas simple pour lui, du coup. Je n’ai pas de solution d’hébergement à vous proposer mais j’ai un cas de conscience. »
Le prévenu tient à ajouter : « Celui-là à qui j’ai mis un coup de couteau, il m’a volé plusieurs fois. »
Maintien en détention pour quasiment deux mois
Le tribunal renvoie à mi-septembre, désigne un autre expert psychiatre, ordonne le maintien en détention du prévenu, « du fait de la problématique psychiatrique non traitée, et l’absence de garantie de présentation ».
Voilà comment le centre pénitentiaire va devoir héberger tout l’été un homme qui n’est plus en phase avec les réalités, qui souffre de « troubles neurocognitifs précoces », qui ne sait pas exactement depuis quand il ne travaille plus (« Cinq-dix ans » a-t-il répondu). On sait que l’incarcération dégrade la santé mentale des plus fragiles. Mais voilà.
FSA



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