Chalon sur Saône
Rencontre avec Emilie Bernard, Commissaire de l’exposition consacrée aux 50 ans du musée Nicéphore Niépce
Publié le 06 Août 2022 à 09h26

« Je me disais alors que ce serait un chouette endroit dans lequel travailler… ». Une action au-delà des murs du musée, un parcours et une interview à découvrir…
Née en 1976, chalonnaise, Emilie Bernard, s’intéresse très tôt à la photographie ; d’abord en la pratiquant au lycée Mathias grâce à « l’option photo » proposée dans cet établissement. C’est donc tout naturellement qu’elle passe une partie de ses mercredis de lycéenne au musée Niépce. Là-bas, elle a la chance de connaître et de bénéficier des interventions de Paul Jay, créateur et premier conservateur du musée, et d’être initiée à la richesse des collections. « Je me disais alors que ce serait un chouette endroit dans lequel travailler… »
Après une formation en sciences de l’information et des bibliothèques et quelques années d’expériences en tant que documentaliste territoriale, elle intègre le musée de la photographie en 2006. François Cheval en était alors le Conservateur. Elle y exerce d’abord la fonction de documentaliste puis à partir de 2012 de bibliothécaire. Après avoir travaillé sur les collections (traitement, recherches documentaires, participation aux expositions, aux publications), elle se spécialise sur la question de l’édition photographique, en reprenant la responsabilité de la bibliothèque du musée, « Bibliothèque non publique car patrimoniale comprenant 30 000 ouvrages et autant de revues couvrant l’ensemble de l’histoire de la photographie imprimée », explique t-elle.
En 2019-2020, elle obtient le Diplôme Universitaire de l’Institut de Psychologie de Lyon 2, sur la conception et l’animation d’atelier à médiation artistique, formation qu’elle suit à titre personnel mais avec l’idée de proposer une évolution de ses activités vers plus de diversité et de transversalité. Elle consacre depuis un peu plus d’un an une partie de son temps de travail à des projets extérieurs au musée Niépce en tant que médiatrice en relation d’aide, dans des structures associatives ou institutionnelles de l’agglomération (Maison des Séniors, association Pelmel, groupe Nuances du CHS Sevrey avec l’Association Brut d’Ex, Maison de la Famille, etc…) avec des ateliers d’expression créative autour du « livre ».
C’est dans le cadre de ses activités qu’elle travaille sur les écrits de Georges Perec, « C’est une figure incontournable dans les ateliers d’écriture, avec ses listes et ses inventaires », précise-t-elle. Un jour dans les réserves, elle a l’idée d’une sorte de « folie » commune, entre Perec, la photographie, et les activités des musées. Ceci lui apparaît comme une évidence et mériterait bien une exposition ! « Elle tombait fort à propos pour les cinquante ans du musée, pour présenter la richesse collections d’une autre façon. L’équipe a accepté et validé l’idée. Ce fut l’occasion de faire un joli pont entre mes deux activités… », conclut-elle. Un joli clin d'œil à ses passions réunies autour de cette exposition à voir jusqu’au 25 septembre dans cette première version, et dans une deuxième version jusqu’à janvier 2023.
Emilie, comment conçoit-on une exposition comme celle présentée en ce moment et quel est le rôle du Commissaire d’exposition ?
La particularité de cette exposition est qu’elle est sur les collections du musée. Le risque était de se noyer dans la masse ou d’être redondant avec le parcours permanent et les histoires que l’on raconte déjà. Avoir Perec comme fil rouge a permis de construire et circonscrire un propos solide et décalé. L’idée de la présentation spatiale, de faire des sections qui symbolisent nos réserves, est venue en même temps. A partir de là, le travail d’écriture et de sélection peut se faire méthodiquement car la structure est déjà pensée. Ensuite, et ce fut le travail de mes collègues et du graphiste, il faut mettre en forme, scénographier, produire (encadrer, réfléchir à la place et la façon de présenter, de placer les objets, les textes), pour que la forme soit aussi dans l’esprit du fond, du propos.
Comment a été reçue votre idée d’évoquer les 50 ans du musée à la manière de Georges Perec ? Combien de temps faut-il pour concevoir une telle exposition et qui y travaille ?
L’idée m’est venue juste avant que nous décidions de faire une exposition anniversaire. Elle est vraiment tombée à point nommé et a obtenu l’adhésion de toute l’équipe. Le travail, solitaire, d’écriture et de sélection s’est fait dans l’hiver, et s’est terminé fin janvier. Les mois qui ont suivi ont été consacrés à la scénographie et à la production de l’exposition, et ont impliqué toute l’équipe du musée et son grand savoir faire. A part le graphisme et la pose des textes, tout est fait en interne : l’aménagement et la répartition des espaces, des cimaises, la construction des structures, les encadrements, les soclages, l’accrochage. Une exposition engage également les secteurs administratifs, la communication, la médiation et le laboratoire. C’est toujours un travail d’équipe, et c’est beaucoup de coordination entre les plannings bien chargés de chacun.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette exposition ? A quoi doit s’attendre le visiteur ?
C’est une manière amusée et poétique de présenter la diversité et la richesse des collections du musée constituées depuis 50 ans, qu’elles soient techniques, documentaires, scientifiques, amateures, ou artistiques. Les pièces exposées témoignent du fait que depuis 200 ans qu’elle existe, la photographie nous aide à comprendre le monde, à le montrer, à le penser, et à le classer : les animaux, les étoiles, les plantes, les particules, les monuments, les êtres humains... C’est cette idée, cette obsession (« chaque chose à sa place et une place pour chaque chose ») que nous suivons et déclinons avec Perec et son essai « Penser / Classer » comme fil rouge. Comme penser et classer sont aussi les activités d’un musée, c’est une mise en abyme : les différentes sections de l’exposition représentent symboliquement nos 8 réserves, avec pour chacune d’entre elle une petite description. Il est impossible de se rendre compte du volume et de l’importance des collections du musée, avant d’en visiter les réserves. C’est une tentative de les rendre sensibles, tout en restant dans l’esprit de Perec. C’est un peu « Le Musée mode d’emploi », pour faire référence à un autre de ses romans, « La Vie mode d’emploi ». .. C’est une exposition assez dense, mais elle peut aussi se visiter comme un grand cabinet de curiosité…
Qu’est-ce qui est proposé autour de cette exposition ?
Des visites sont et seront proposées régulièrement (voir le programme et sur le site du musée), ainsi que pendant les Journées du Patrimoine, le week end du 17 et 18 septembre prochain. Cette exposition aura lieu jusqu’en janvier 2023, avec une deuxième version (changement de certaines pièces), à partir du 21 octobre.
‘Penser/Classer : 50 ans du musée, hommage à Georges Perec’ - Musée Nicéphore Niépce, 28 quai des Messageries à Chalon-sur-Saône - Ouvert tous les jours sauf le mardi et les jours fériés, horaires juillet/août : 10h à 13h et de 14h à 18h.
SBR



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