Chalon sur Saône

Après une année passée à Boston, retour pour quelques mois du talentueux Samuel Apoutou

Après une année passée à Boston, retour pour quelques mois du talentueux Samuel Apoutou

Samuel Apoutou s’était envolé l’année dernière pour les Etats-Unis, à 18 ans à peine, pour suivre un cursus de 4 ans au prestigieux Berklee College of Music. Rencontre…

Rendez-vous est donné au Conservatoire du Grand Chalon où Samuel Apoutou a étudié de nombreuses années le piano classique et jazz après avoir fréquenté pendant son enfance l’Union Musicale de St Marcel puis l'École de Musique Drigon à Châtenoy-le-Royal. À force de travail, et grâce à son talent, le jeune prodige a été reçu l’année dernière au concours du Berklee College of Music, ce qui lui permet de poursuivre son cursus aux Etats-Unis. De retour de Boston pour quelques mois, Samuel Apoutou a accepté de nous rencontrer pour faire le point sur cette première année passée outre-Atlantique en tant qu’étudiant en piano jazz. Timide mais décontracté, le talentueux musicien a l'humilité et la simplicité dans l’échange des Grands. Interview…

Avez-vous trouvé à Boston ce que vous étiez venu chercher ?

Oui, sincèrement oui, même plus. Il y a beaucoup de choses que je ne connaissais pas, comme les musiques de film, de jeux vidéo, et le côté instrumental du hip hop et du rap, aspect très présent dans la culture de Berklee.

Quelle a été votre plus grande difficulté ?

Même s’il faut un niveau en anglais pour être accepté, un semestre a été nécessaire pour que je sois entièrement à l’aise avec la langue. L’intégralité des cours est en anglais ; le changement de culture et de rythme aussi, ce n’était pas le plus évident. En revanche, les gens sont très accueillants et les étudiants étrangers sont bien accompagnés. Les européens sont peu représentés (quelques espagnols, italiens et français), les pays asiatiques le sont davantage (Chinois, Corée du sud) et on compte une petite communauté latine et afro-américaine. Sur place, il y a beaucoup de supports et d’initiatives qui existent pour intégrer tout le monde, c’est très appréciable.

Au contraire, ce qui vous a semblé facile ?

L’approche américaine et française n’est pas la même. Aujourd’hui cette double approche que j’ai acquise est un atout supplémentaire. En France, on est assez rigoureux sur certains aspects et donc ces exigences n’ont pas été un frein pour moi. Aussi, comme je suis timide, j’avais pensé qu’il serait plus difficile de m’intégrer mais comme je l’ai dit les gens sont très accueillants et bienveillants et vont facilement vers ceux qui sont plus réservés.

Que regrettez-vous le plus du Conservatoire du Grand Chalon ?

Ce n’est pas un regret mais un manque. Le Conservatoire est idéalement situé dans un cadre où il y a de la verdure, c’est calme et reposant, propice pour y étudier en toute sérénité. Là-bas, nous sommes en plein cœur d’une grande ville, ce qui propose une dynamique intéressante également. 

La France et les États-Unis sont des pays très différents. Quelle a été votre meilleure surprise en arrivant outre-Atlantique ? 

Ça a été de voir à quel point ils essaient de valoriser la personne que l’on est et de pousser tout le monde à aller vers le haut, sans distinction ; même ceux qui sont moins solides musicalement sont encouragés. C’est vraiment une belle surprise.

Quelle dynamique avez-vous trouvé là-bas ?

Du côté des étudiants, à deux vitesses : certains étudiants sont très fêtards, comme on peut le voir dans certains films, et d’autres, tout l’opposé. Au niveau de la dynamique, cela s’équilibre. Au niveau de l’école et de la ville, c’est très dynamique, il y a beaucoup de concerts. Berklee College dispose également de départements danse et théâtre, des événements ont lieu quasiment tous les jours. Je suis logé, de plus, sur le campus, à 10 minutes à pied de l’école. C’est un vrai avantage.

C’est une formation de 4 ans et il vous reste 3 années à effectuer, vous projetez-vous dans cette perspective ?

Oui. Il y a une possibilité de « graduate » plus tôt. Je suis à l’avance sur certains cours grâce à la formation que j’ai reçue à Chalon, par conséquent j’ai moins de cours à faire, mais je peux, en revanche, décaler quelques options « mineures » pour aller jusqu’au bout des 4 ans. Je veux profiter pleinement de cette expérience très enrichissante.

Quels sont vos projets à venir ?

Avec tout ce que j’ai découvert là-bas et de diversité dans le domaine de la musique, j’aimerais faire de la production, travailler avec des artistes, réaliser des projets pour moi et aussi d’autres artistes, travailler en studio et performer devant un public. Je reste toujours accroché à la musique jazz et classique. Les styles qui m’ont fortement influencé cette dernière année, c’est le hip hop et le rap, ça va rester dans mes influences. Peut-être que j’avais l’occasion de le faire aussi ici à Chalon-sur-Saône mais je n’étais certainement pas assez aventurier pour sortir de ma zone de confort, c’était même un côté peureux ou prudent sans doute. Maintenant, c’est différent…

SBR