Economie

Le marché des véhicules électriques en pleine effervescence : nous devons décarboner nos modes de vie

Le marché des véhicules électriques en pleine effervescence : nous devons décarboner nos modes de vie

Nous ne sommes qu’au début de la révolution de la mobilité électrique. « L’Europe a prévu qu’au 1er janvier 2035, on ne pourra plus vendre de véhicules thermiques neufs » : Vincent Montoux, directeur des opérations du groupe SUMA, a répondu aux questions d’Info-chalon.com.

En photo de une : Vincent Montoux et Thomas Lopes, chef des ventes Volkswagen chez Suma Chalon. 

Le langage change, reflet des évolutions d’un pays. L’apparition du mot « vinyle » a signé le déclin du disque microsillon (33 ou 45 tours), détrôné par le CD.
De même, la dénomination « voiture thermique » annonce la disparition programmée des véhicules à essence ou diesel, jugés trop polluants.

C’est en tout cas la volonté affichée dans de nombreux pays : Chine, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, France, Norvège, Canada, Suède, Pays-Bas, Italie où le marché des VE est en pleine expansion.

Place – nette – à la voiture électrique et hybride rechargeable : les VE (véhicules électriques) ont le vent en poupe.

Interview

S. D. : Quels sont les principaux avantages environnementaux des voitures électriques par rapport aux voitures thermiques ?

Vincent Montoux : Dans notre pays, l’impact énergétique des voitures électriques est faible. En effet, par définition, une voiture électrique n’émet aucun CO2 en roulant. La question est ensuite de savoir comment on produit de l’électricité qui alimente cette voiture. En France, l’empreinte carbone elle est bonne, puisqu’on a une “électricité verte” qui vient des centrales nucléaires. Le bilan de l’empreinte carbone est sans doute un peu moins bon en Allemagne, qui utilise des centrales à charbon.

Maintenant, je ne suis pas en mesure de me prononcer sur le “cercle vertueux” qui englobe en amont la production de la batterie et son retraitement demain.

Comment le groupe SUMA contribue-t-il à réduire l’empreinte carbone ?

Vincent Montoux : Mettre sur la route de plus en plus de véhicules électriques, qui émettent donc zéro CO2, est un premier pas vers la réduction de l’empreinte carbone. Chez SUMA, on développe également des solutions moins énergivores dans nos locaux. Par exemple, on demande de nouvelles règles de chauffage et de climatisation pour limiter leur utilisation excessive. On étudie également la faisabilité d’une installation photovoltaïque sur nos bâtiments. Cette préoccupation de réduire l’empreinte carbone s’applique à toute la chaîne finalement.

Il y a pas mal de polémique autour de la question de l’autonomie des batteries. Qu’en est-il ?

 V. M. : Je ne peux pas donner une réponse d’industriel, seulement de distributeur ! L’autonomie maximum des batteries serait autour des 700 km. Difficile d’envisager d’aller au-delà : il faudrait des batteries plus grosses, plus lourdes, plus chères à produire, ce qui augmenterait la consommation d’électricité.

En revanche, les fabricants travaillent beaucoup sur la performance des recharges de batteries : leur facilité d’usage et leur rapidité. On voit se multiplier les stations de super chargeurs de 300 kW, toutes les aires d’autoroute s’en équipent. Nous, à Chalon, on va commencer la construction d’une station de super chargeur chez Audi SUMA, qui sera en accès libre, 24 h sur 24.

Quel est le temps moyen de charge pour une batterie ?

 V. M. : Tout dépend de la capacité de la voiture. Mais on observe la règle des 20-80. Comme un téléphone portable, les premiers 20 % et les 20 % derniers sont plus longs à charger : il faut environ 15 min pour charger de 20 à 80 % sur un super chargeur. Le temps d’une pause-café sur l’autoroute.

Les gens qui résident en maison ont plus de facilité à installer des prises dans leur jardin. C’est plus compliqué quand on est en appartement, mais de plus en plus de copropriétés disposant d’un parking privatif investissent dans une installation de solution de recharge.

Quel est le pourcentage de vente des véhicules électriques actuellement en France ?

 V. M.Les voitures 100 % électriques occupent 15 % des ventes actuellement. Le marché des thermiques et voitures hybrides reste majoritaire. En France, l’électrique passe au-dessus du diesel. En Norvège, c’est 85 % de voitures électriques vendues. L’Europe a prévu qu’au 1er janvier 2035, tu ne peux plus vendre de véhicules thermiques neufs.

On prévoit qu’en 2028-2029, 50 % des voitures seront électriques.

Comment voyez-vous l’avenir des distributeurs comme le groupe SUMA ?

 V. M.2035, c’est proche : le parc de véhicules thermiques sera encore très important. Mais le groupe SUMA anticipe déjà de nouveaux métiers amenés par l’électrique, notamment la réparation des batteries. Nous sommes en train de créer un centre BRC de réparation de batteries sur le site de Chalon-sur-Saône. Il sera opérationnel le 1erjanvier 2024. On va former deux techniciens de l’équipe de Chalon et ce sera la plateforme pour tout le groupe dans un premier temps. On recevra des voitures d’autres concessions de France qui n’auront pas de centres de réparation.

Le groupe SUMA anticipe également l’avancée vers la mobilité douce : des voitures électriques de plus en plus petites, voire des solutions de mobilité douce. La pratique de l’autopartage sera sans doute davantage exploitée [également connu sous le nom de « voitures en libre-service », l’autopartage est un service mettant à disposition de particuliers une ou plusieurs voitures en location. Ce type de système peut être proposé par une entreprise privée, un organisme public, une association ou même de manière informelle par un groupe d’individus, NDLR].

Propos recueillis par Serge DUNAND