Politique

Loi immigration : la manifestation contre la promulgation du texte a réuni plus de 200 personnes à Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 24 Janvier 2024 à 05h00

Loi immigration : la manifestation contre la promulgation du texte a réuni plus de 200 personnes à Chalon-sur-Saône

Quatre jours avant une décision attendue des Sages du Conseil constitutionnel, une large coalition d'opposants à la Loi immigration appelait à manifester ce dimanche 21 janvier 2024 contre la promulgation d'un texte qui consacre, selon eux, la victoire idéologique de «l'extrême droite». Plus de détails avec Info Chalon.

Plus de 200 manifestants, selon les organisateurs, se sont rassemblés ce dimanche 21 janvier 2024 sur la Place de Beaune, à Chalon-sur-Saône, suite à un appel lancé initialement par 201 personnalités, pour faire pression sur l'exécutif, qui pourrait promulguer rapidement le texte voté mi-décembre notamment avec les voix du Rassemblement national (RN), sauf censure complète et surprise par le Conseil constitutionnel le jeudi 25 janvier 2024.

En France, 150 000 manifestants, selon la CGT, près de 75 000, selon le Ministère de l'Intérieur, se sont ralliés à cet appel.

«Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au président de la République de ne pas promulguer cette loi», écrivent les auteurs de l'appel à manifester, parmi lesquels de nombreuses personnalités du monde de la culture, représenté ici par Josiane Balasko, Marina Foïs, Nicolas Mathieu, Julie Gayet, mais encore Guillaume Meurice, l'écrivaine Alice Zeniter, l'urgentiste Patrick Pelloux, le cofondateur de Mediapart Edwy Plenel ou des intellectuels de renom comme Valérie Masson-Delmotte, Cédric Vilani et Pierre Rosanvallon.

Pour ces signataires de tous horizons, dont les responsables de la CFDT et de la CGT, Marylise Léon et Sophie Binet, la loi «a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d'imposer à la France leur projet de “préférence nationale”».

Pour rappel, de nombreux ajouts du Parlement au texte initial qui donnent une «coloration très droitière» à une loi qui devait reposer sur deux volets – l'un répressif pour les étrangers «délinquants», l'autre favorisant l'intégration, sont mis en cause. 

Le texte comprend de nombreuses mesures controversées, comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales, le rétablissement du «délit de séjour irrégulier» ou l'instauration de quotas migratoires.

Tour à tour, Aline Mathus-Janet pour le Collectif Solidarité Migrants, Damien Saley pour La France Insoumise (LFI),  le sénateur Jérôme Durain pour la Fédération de Saône-et-Loire du Parti Socialiste (PS), Jean-Michel De Almeida pour le Parti Communiste Français (PCF)  et Mourad Laoues pour les Écologistes, ont pris la parole.

Le sénateur a parlé de la loi dans son ensemble et critiqué «le recours aux Sages (du Conseil constitutionnel) alors que la loi aurait dû être filtrée par l'Assemblée (nationale) si elle est anticonstitutionnelle». Jean-Michel De Almeida a parlé des «conséquences concrètes sur les travailleurs étrangers», prenant en exemple le cas des médecins, et sur «les enfants scolarisés qui vont basculer dans des situations encore plus précaires». Mourad Laoues a fait le lien avec le changement climatique pour indiquer que «cette loi n'allait absolument pas empêcher les gens de continuer à migrer». De son côté, l'Insoumis Damien Saley a insisté sur «le rapprochement de la droite macronienne avec l'extrême droite car il y a convergences de leurs intérêts et donc la trahison de la promesse macronienne d'être un barrage» avant de souligner le cas particulier du droit du sol qui «est durci avec la nécessité pour les jeunes de faire la demande de nationalité au lieu de l'obtenir directement comme c'est le cas pour le moment».

Autant de discours qui allaient dans le même sens et étaient complémentaires les uns des autres.

Des représentants de syndicats (FSU) et d'associations (CIMADE, ASTI 71, les Accompagnants au Commissariat, etc) ont ensuite pris la parole.

Une pétition contre la Loi immigration a été signée par de nombreuses personnes.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati