Sport
Le Chalonnais Antoine Thivent nous raconte son Marathon de Paris
Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI
Publié le 24 Avril 2024 à 06h30

Le dimanche 7 avril 2024, ce membre de l'Entente Chalonnaise d'Athlétisme (ECA) a terminé le 47ème marathon international de Paris en 2 heures 34. Un excellent temps qui est dû à une intense préparation. Antoine se livre à Info Chalon dans cette interview sur son parcours et sa performance sur les 42,195 km de la la plus grosse épreuve de course à pied de France.
Le Chalonnais Antoine Thivent a terminé à la 122ème place sur 39 173 hommes et 134ème sur 53 818 coureurs, hommes et femmes confondus. Soit une moyenne de 16,44 km/heure et 3 minutes et 39 secondes par kilomètre.
Salut Antoine, comment t'es-tu lancé dans la discipline ?
Je commence l'athlétisme comme beaucoup à la suite des cross UNSS. J'ai le parcours typique d'un gamin de cet âge : foot, cross du collège, UNSS...
Je me prends d'amour pour la course à pied. C'est plus qu'une passion, ça devient un mode de vie. Tout cela me mène à un Sport étude athlétisme au lycée Émiland Gauthey à Chalon-sur-Saône. Avec mon meilleur ami Maxence Soulet, on rêve de haut niveau, lui le touche, moi je continuerai d'en rêver.
Les études arrivent, la fac etc... je me blesse et là c'est difficile de revenir. Je fais une pause pendant deux ans. Je tente de revenir à la suite de ces deux ans mais une autre blessure me stoppe. Découragé, je coupe une nouvelle fois.
Cela fait deux ans environ que je n'ai plus couru et là, les copains de l'ECA m'envoient un petit message, il y a presque un an jour pour jour : «Ça te dirait de venir faire le Relais des roses avec l'équipe ?» Je n'hésite pas longtemps. J'accepte.
Je me dis que c’est l'occasion de revenir à mon premier amour : la course à pied.
L'allure sur la course est violente, 3min35 au km. Pour une reprise, après une longue absence et seulement 2 mois d'entraînement, c(est violent.
C'est drôle de repenser qu'un an plus tard, pendant une longue balade de 42,195 km, cette allure sera celle de ma course.
Alors voilà, j'avais repris l'athlétisme, repris une licence mais cette fois-ci, il me fallait quelque chose de plus, quelque chose de plus grand, un défi à relever.
Et tu l'avais trouvé ce défi à relever ?
Oui, je voulais voir jusqu'où le corps et l'esprit pourraient me mener, je voulais flirter avec mes limites, côtoyer la douleur, comme une sorte de chemin de croix.
J'avais trouvé : le marathon.
Comme pour vérifier si tout ce que l'on disait au sujet de l'épreuve mythique du Marathon (de Paris) était vrai. Ce n'est pas pour rien qu'on dit : «Si tu veux changer ta vie, cours un marathon».
Je ne connaissais pas cet adage mais je veux bien te croire. Parle-nous un peu de ta préparation.
La préparation s'est presque parfaitement déroulée. C'est sous la houlette de mon ami et ancien coach Alban Vulliez que s'est déroulée celle-ci. J'ai directement pensé à lui à l'évocation de cet objectif. Lui-même marathonien et athlète avec d'excellente référence, je savais qu'il me connaissait et qu'il serait la personne qu'il me fallait pour me conduire à mon objectif. Je lui dois énormément, sans lui et tout le temps qu'il m'a consacré, cela n'aurait jamais été possible. Un grand merci à lui !
J'ai reçu également beaucoup de soutien de la part de mon club, l'ECA. Les copains du club qui m'ont encouragé pendant de nombreux tours sur le tartan jusqu'à tard le soir dans le froid et le noir. Vivian Vasse, coach bénévole et ami, qui m'a beaucoup aidé sur mes séances, à vélo, mentalement etc...
Mon coéquipier Gaëtan Delabarre, primo marathonien comme moi, qui, pour une première année en demi-fond suite à une reconversion athlétique (Ndlr : Gaëtan Delabarre est un ancien sauteur en hauteur), signera un chrono plus qu'énorme de 2 heures 44 minutes. C’est toujours super d'avoir quelqu’un avec qui discuter de sa prépa.
Je me suis aussi beaucoup inspiré de Sébastien Darnauguilhem (Ndlr : ce dernier a terminé le marathon en 2 heures 28 minutes) coéquipier de l'ECA qui m'a apporté beaucoup de conseil.
Nasser Alalli, une référence, un modèle depuis mes plus jeunes années (Ndlr : Nasser a fini le marathon en 2 heures 17 minutes au marathon.) et évidemment mon coach Alban.
La prépa d'un marathon, c’est des semaines à 130 km, dans le froid, à la frontale après le travail le soir. Des sorties de 2 heures, des tours de pistes à vous en faire perdre la tête.
Mais c'est aussi la quintessence même de la course à pieds. On se sent vivant. Ça vous forge, cela vous inculque la rigueur, le travail, la discipline. C'est aussi des hauts et des bas.
J'ai entendu dire que tu as failli passé à côté à cause d'une blessure, c'est vrai ?
C'est vrai, j'ai eu une blessure à 3 semaines de l'objectif. Elle a instillé un peu de doute parmi mes objectifs mais sur les conseils d'Alban, elle sera gérée d'une main de maître et n'obstruera en rien ma préparation. Ou du moins pas de façon significative.
Une prépa marathon, c'est exigeant pour le corps et pour l'esprit. Vous êtes entamés mentalement et physiquement. Mais c'est aussi très exigeant pour vos proches, c'est très chronophage. Tout tourne autour du marathon : vous parlez marathon, vous dormez marathon, vous mangez marathon. Cela devient le fil conducteur de votre quotidien.
C'est surtout ma compagne qui mériterait la médaille pour m'avoir supporté.
Comme disait Talleyrand : «Derrière chaque grand homme se cache une femme». Peux-tu nous parler de ta course ?
Je décide de partir avec le groupe 2 heures 30. Nous avons deux lièvres. Un peu rapides, nous passons un peu vite à la mi-course, au semi-marathon, 1 heure 14 minutes, sur les bases donc de 2 heures 28 minutes.
Je suis dans le coup jusqu'au 30ème kilomètre, puis là, les jambes se raidissent, l'allure décroît. Plus les kilomètres défilent et plus je me tétanise. Je perds plus de 20 secondes par km. Là, pas de doute : j'y suis. J'ai ce que j'étais venu chercher. Ça brule de partout, le corps ne répond plus, les jambes se transforment en bout de bois. Comme si mon corps me disait : «Tiens mon grand, tu voulais voir jusqu'où on pouvait aller, et bien on va voir de quoi t'es capable».
Et là, vous comprenez ce que les marathoniens appellent le mur. C'est le mental qui prend le relais.
Je franchis l'arche, non sans mal, en 2 heures 34 minutes. Satisfait de ce 1er chrono sur la distance, tant les différents facteurs à prendre compte sur un marathon sont nombreux. Je peux dire que par chance tout s'est bien passé pour moi au niveau de la nutrition, de la météo, etc...
Je suis surtout content d'avoir pu concrétiser et remercier par ce 1er chrono mon coach, mes proches qui m'ont accompagné tout au long de la prépa et durant le weekend pour me soutenir et m'apporter un immense soutien logistique sans lequel ma course n'aurait jamais été celle qu'elle a été.
D'avoir pu partager cela avec ma famille, de loin ou de près d'ailleurs, avec ma compagne et aussi avec mon meilleur ami Maxence qui m'a fait l'honneur de venir m'encourager sur les pavés parisiens, c'était incroyable, émouvant.
Ce sont des émotions et des sensations ne que l'on ne peut pas décrire. Vous êtes transcendés.
Cela reste un chrono modeste à côté de ceux qui me font rêver, mais c'est déjà un premier pas. Le haut niveau(amateur), dans un coin de ma tête, je crois, que j'en rêve encore et que j'en rêverai toujours malgré moi.
C'est surement juste un rêve, mais, sur un malentendu, à force de travail, de persévérance, un jour, «alors peut être...»
Plus qu'à bien récupérer, et à choisir la date de la prochaine échéance.
Si vous voulez changer de vie, ou la rendre meilleure, prenez une simple paire de basket et partez courir, tout ce qui vous semblait confus se dissipera et laissera place à la quiétude. La course, c'est l'école de la vie !
Un beau témoignage, en te remerciant pour le conseil Antoine et le temps que tu m'as consacré.
Propos recueillis par Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati



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