Opinion

"Avec la motion de censure, le Rassemblement national a décidé de priver nos territoires de recettes" déplore Sébastien Martin, Président du Grand Chalon

"Avec la motion de censure, le Rassemblement national a décidé de priver nos territoires de recettes" déplore Sébastien Martin, Président du Grand Chalon

Le Président du Grand Chalon et Président des intercommunalités de France pointe du doigt le comportement des parlementaires du Rassemblement National.

Depuis jeudi soir, j’entends ici ou là qu’après tout, le vote de la motion de censure serait une bonne nouvelle pour les collectivités locales car l’effort trop important qui leur était demandé se voit désormais annulé. Les trois députés Rassemblement National de Saône-et-Loire, qui ont voté cette motion d’irresponsabilité, s’en font d’ailleurs régulièrement l’écho expliquant que la fameuse « loi spéciale allait tout régler »

Ceux qui se réjouissent et se satisfont de la solution budgétaire vers laquelle nous nous orientons se trompent. Ils se font les porte-voix d’une fausse promesse et cachent la réalité des conséquences de cette loi spéciale pour nos territoires donc pour nos habitants.

Trois précisions permettent de le démontrer :

1. Certaines dépenses ne peuvent figurer dans une loi spéciale. Il en est ainsi de la catégorie des prélèvements sur recettes (PSR) dans laquelle on retrouve la Dotation Globale de Fonctionnement des collectivités, la fameuse DGF pour un peu plus de 27 milliards d’euros (France entière).

2. La loi spéciale n’empêchera pas le Gouvernement de couper dans les dépenses de soutien aux collectivités : Les crédits ouverts par la loi spéciale sont des crédits « plafonds ». Rien n’empêchera donc le Gouvernement de dépenser moins donc, de couper dans les dépenses de soutien aux collectivités qui nous permettent de mener nos projets.

3. En l’absence de loi de finances, l’augmentation de nos taux d’emprunt pourrait engendrer un effort plus grand encore de nos collectivités : En cas de surenchérissement de la dette payée par l’Etat (nous empruntons aujourd’hui un point plus cher que l’Allemagne et l’écart grandit un peu plus chaque jour), qui peut imaginer que les collectivités ne se verraient pas encore davantage que prévu contribuer à l’effort budgétaire national ?

Il est grand temps que le pays retrouve une stabilité gouvernementale et que celui-ci ne soit plus à la merci de l’agenda politique Madame Le Pen. Le contexte parlementaire actuel ne mènera pas à de grandes réformes mais tâchons déjà de ne pas aggraver la situation.

C’est ce que nous tentons de faire, à notre échelle, dans nos collectivités, en implantant des entreprises et en faisant fonctionner nos services publics pour nos habitants. Mais pour cela, la France a plus que jamais besoin d’un budget stable et d’un Gouvernement responsable.