Opinion de gauche

Clément Mugnier (PS) demande "le retrait immédiat de l'arrêté " du maire de Chalon sur Saône

Publié le 01 Juin 2025 à 15h17 , mise à jour le 01 Juin 2025 à 19h54

Clément Mugnier (PS) demande "le retrait immédiat de l'arrêté " du maire de Chalon sur Saône

"À Chalon, la loi du buzz remplace la loi de la République" s'insurge le socialiste Clément Mugnier.

 Monsieur Platret,
La censure d'un drapeau ne pourra camoufler vos erreurs.

Les violences survenues samedi soir à Chalon-sur-Saône sont graves et inacceptables. Elles doivent être condamnées avec la plus grande fermeté, et leurs auteurs traduits devant la justice. La République repose sur l’ordre républicain, qui ne peut coexister avec des attaques contre les forces de l’ordre ou des dégradations de l’espace public.

Mais face à ces faits, la réponse du maire de Chalon est irresponsable. En annonçant l’interdiction du drapeau palestinien sur la voie publique, Gilles Platret choisit l’amalgame, la stigmatisation et la provocation politique. Plutôt que d’assumer ses manquements en matière de prévention et de gestion de l’ordre public, il tente de détourner l’attention par une mesure aussi illégale qu’injuste.
Ce faisant, M. Platret franchit un seuil politique inquiétant : celui d’un alignement clair sur les thèses et les pratiques de l’extrême droite. En désignant un symbole politique comme ennemi intérieur, en amalgamant une cause internationale à des actes de violence locaux, il cède à une logique de bouc émissaire qui n’a rien à voir avec les valeurs républicaines. C’est le glissement d’un maire en difficulté vers une stratégie de tension et de division, inspirée des méthodes les plus radicales.

Car la vérité, c’est que ces débordements étaient prévisibles. Aucun dispositif de sécurisation renforcé n’a été mis en place, aucune anticipation sérieuse n’a été menée, alors même que de telles soirées sont connues pour être sensibles. L’absence d’une stratégie claire et coordonnée de maintien de l’ordre a laissé le champ libre aux violences. Ce sont ces manquements qu’il aurait fallu reconnaître et corriger, au lieu de désigner un drapeau comme responsable.

Le drapeau palestinien n’est pas un symbole de violence. Il est l’emblème d’un peuple, d’une cause reconnue par le droit international. En faire un signe interdit, en amalgamant un fait isolé à une communauté ou à une opinion politique, on franchit une étape supplémentaire dans la dérive autoritaire et stigmatisante.
Interdire un drapeau, interdire toute manifestation pro-palestinienne, c’est piétiner les droits fondamentaux : la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de manifester. Ce n’est pas ainsi que l’on fait respecter la République, c’est ainsi qu’on l’affaiblit.

Nous demandons donc le retrait immédiat de cet arrêté. L’ordre républicain se construit par la justice, le dialogue et la fermeté dans le respect des droits. Il ne se décrète pas dans la confusion, l’improvisation ou la peur
La République ne se protège pas en bradant les libertés. Elle se défend en les garantissant pour toutes et tous.

Clément Mugnier, pour la Section de Chalon-sur-Saône du Parti socialiste