Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - Pas d'assurance, pas de permis, dans un véhicule confisqué... et avec de la cocaïne !
Publié le 15 Février 2018 à 19h22

Tous les élèves de terminale qui font philo cette année ont appris, ou vont apprendre, que les contradictions, c’est embêtant, mais que les paradoxes sont délicieux, parce qu’un paradoxe, ça se surmonte, et cette résolution débouche sur un nouveau sens, comme une trouvaille. Vincent X lui, est en train d’en vivre l’expérience, entre son passage en CRPC la semaine dernière et son jugement en comparution immédiate ce jeudi 15 février, ce qui fait de lui un grand veinard, contrairement à toutes les apparences. On comprendrait qu’il ne le ressente pas, pas encore. Il faut du temps, pour tout, et particulièrement pour changer de niveau de conscience.
Qui est Vincent X ? Un homme encore jeune, 37 ans. Maigre, rasé et coiffé, tatoué sur la verticalité de son cou. Il a un fils de 10 ans, des relations tout à fait correctes avec la maman, bien qu’il en soit séparé, et il voit son fiston les week-ends et aux vacances, mais il fut toxicomane, le truc qui colle bien à la peau et à la vie, longtemps, même quand on se sèvre. Il est encore sous méthadone et dit ne plus prendre d’héroïne ni de cannabis. A son casier, 4 condamnations, dont 2 pour stup, et 1 pour un vol qui l’a envoyé 2 ans en prison. Depuis 2008 plus rien, soit l’âge de son gamin.
On ne sort pas de la toxicomanie et de ses effets périphériques (tous les comportements délinquants afférents, pour trouver de l’argent, etc.) si facilement, on ne se fait pas une nouvelle place dans le tissu social dit inséré, si facilement, il faut une sacrée ténacité et sans doute du courage, presque de la foi. A 37 ans, Vincent X vit dans un foyer de jeunes travailleurs, et il travaille, bénéficiaire d’un contrat d’insertion de 2 ans, et bénéficiant aussi des paies mirifiques consacrées, soit 1000 euros par mois.
En octobre dernier Vincent se fait pincer pour conduite malgré l’annulation judiciaire de son permis, conduite sans assurance, et sous l’empire de l’alcool. Il passe en CRPC jeudi dernier, il y a pile une semaine. Il voit le substitut du procureur Dominique Fenogli, « nous avons beaucoup discuté avec monsieur, sur son fonctionnement. Je lui ai proposé la confiscation de son véhicule et il a dit oui. C’était un choix bien compris, et pour nous il était acquis qu’il n’y aurait pas de récidive, et puis… » Et puis hier, aux alentours de 15 heures, Vincent décide de déplacer cette voiture, confisquée mais pas encore enlevée, pour « la vider, et la mettre devant le foyer, ça caillasse beaucoup dans cette rue ». Une patrouille de police. Un contrôle, parce que Vincent n’a pas mis sa ceinture de sécurité, et s’ensuit une cascade : pas d’assurance, permis non prorogé, conduit un véhicule confisqué, et une bonbonne de cocaïne (0.5 gramme) dans une poche. Il est positif au test : il en a pris la veille. Il avait acheté 2 pochons d’1 gramme chacun pour 160 euros le tout.
Pourquoi ? La présidente Catala cherche, et maître Lépine associera ses efforts (« il a dû être submergé par quelques problèmes financiers ») pour comprendre ce qui lui a pris, alors qu’il a un logement, un travail, une vie de père avec son fils, et un sursis mis à l’épreuve avec obligations de soin depuis jeudi dernier. Et c’est là que démarre le versant paradoxal de la situation de Vincent X qui va tomber sur un bon procureur, sur une juge à l’écoute aussi et une avocate à l’envi. Dans le box, le prévenu est mal, il a peur, vu la liste des infractions, et vu sa toute récente condamnation, de repartir sur un bad trip, mais à l’audience, un filet se dessine, dans l’interactions des prises de parole juge/procureur/avocat, un filet contenant et donc protecteur, qui va faire son œuvre, dans la visée que ça lui permette, comme le dit le substitut du procureur, « de se raccrocher rapidement à la vie et à une activité normale ». Il ne requiert pas de mandat de dépôt.
L’ancien toxicomane a reconnu consommer encore un peu de cocaïne, peu souvent, mais. En octobre dernier, il avait trop bu. La présidente Catala tient compte des indices de risque que ça représente, les magistrats se méfient des vessies qui pourraient passer pour des lanternes. L’habitude, la pratique, les éléments de réalité. Pour autant ils ne préjugent pas d’un parcours qui somme toute a déjà conquis quelques galons, et l’on ne réapprend pas à marcher sans trébucher, c’est aussi un élément de réalité.
C’est ainsi que Vincent apprendra qu’un paradoxe, aussi désagréable ou apparemment négatif soit-il, recèle un trésor en son sein. Vincent trébuche et redoute que la logique pénale le fasse chuter, mais bien au contraire, on va lui donner des appuis. Des appuis contraignants, des appuis judiciaires, des appuis.
Le tribunal le relaxe sur « le détournement d’un véhicule confisqué » car d’une part la police n’avait pas encore saisi la voiture, et d’autre part Vincent X n’avait pas reçu l’injonction de la restituer. Il est dans un entre-deux, il est relaxé.
Pour le surplus, il est condamné à 2 amendes et à 5 mois de prison ferme, aménageables, ou pas, tout dépendra de lui, de sa capacité à tenir son travail, et aussi à engager des soins puisque le sursis mis à l’épreuve de la semaine dernière le lui impose. Sa vieille bagnole sera confisquée et détruite. Son permis est suspendu pour 6 mois. « Vous avez intérêt d’aller au centre d’addictologie avant d’être convoqué par le juge d’application des peines » insiste la présidente. Vincent acquiesce. Il tangue mais ne veut pas sombrer.
FSA



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