Bourgogne

A l'aube de l'ouverture du Salon de l'agriculture, confidences de François Patriat

A l'aube de l'ouverture du Salon de l'agriculture, confidences de François Patriat

«De la fourche à la fourchette…» Cette année la Bourgogne va faire les choses en grand au Salon de l'Agriculture. Dans une interview à creusot-infos, François Patriat explique que le temps est venu de séduire avec des produits de terroir. Il évoque aussi l'idée d'une Maison de la Bourgogne à Paris.

L'année dernière, vous aviez souhaité que l'espace Bourgogne au Salon de l'Agriculture 2014, qui ouvre ce samedi 22 Février, soit un espace de dégustation. Pourquoi ?
FRANÇOIS PATRIAT : «C'est vrai que cette année la Bourgogne va présenter une très large palette de ce qui y est produit sur son territoire. C'est ce que je voulais. Nous avons réussi, parce que le Conseil Régional est parvenu à synthétiser toutes les forces avec la Chambre Régionale d'Agriculture et les départements. La Bourgogne a su fédérer autour d'elle et c'est ainsi que les visiteurs pourront rencontrer une quarantaine de producteurs. L'idée est assez simple, le visiteur doit découvrir, manger et boire».

En quoi cela est-il essentiel ?
«Le Conseil Régional était attaché à ce que l'on montre aux visiteurs les éléments forts de notre attractivité sur l'ensemble des activités de la Région. Aujourd'hui, Vitagora a une réputation mondiale. Nos productions agricoles et viticoles ont une une excellente réputation. Il était donc important de montrer toute la Bourgogne, de la fourche à la fourchette. Montrer que nous commercialisons des produits tracés et identifiés».

Mais toutes les régions font cela…
«Oui. Mais ces dernières années on était trop conventionnel. La participation au salon international de l'agriculture est onéreuse. Mais c'est une vraie vitrine. Alors autant l'utiliser à fond. Dans le même ordre d'idées, je pense qu'il faut réfléchir à avoir une Maison de la Bourgogne à Paris».

C'est un projet ?
«Non. Mais je pense qu'il faudrait effectivement que la Bourgogne s'implante à Paris. Il aurait été bien que cela se fasse rue de Bourgogne. Une chose est certaine, il ne faut pas attendre les touristes. Il faut aller les chercher. Les grands tours opérateurs, ils veulent des grands crus, du patrimoine et des dégustations. On a tout cela. Il faut donc le mettre encore plus en valeur. Les retombées ne peuvent être que bénéfiques à l'économie bourguignonne».

Le Salon de l'Agriculture va se tenir sur fond de grogne des éleveurs. Que leur répondez-vous ?
«Les négociations sur la PAC ont débouché sur un milliard en plus. Mais on n'en voit pas la traduction. La négociation n'est pas aboutie. Une chose est certaine, le Gouvernement a de quoi être en colère, car quand il donne plus, ce sont les géants de la grande distribution qui en profitent. Alors oui je le dis : Il ne faut pas que l'éleveur soit la variable d'ajustement. Il ne faut pas avoir peur de prendre des mesures coercitives».

Recueilli par
Alain BOLLERY