Crédit agricole Centre Est, la première caisse régionale de France tenait son assemblée générale au Colisée.

Ce mardi à Chalon-sur-Saône, le Crédit agricole Centre-Est (CACE) revenait sur ses activités et résultats 2013. Avec ses caisses locales dynamisant les territoires, et ces 90.000 projets financés, la caisse régionale Centre-Est devient la première caisse régionale du groupe (CA S.A.), avec 332.000 sociétaires (+25.000 par rapport à 2012). 8 agriculteurs sur 10 lui sont fidèles depuis toujours et 83 % des installations agricoles sont soutenus par la banque coopérative aux valeurs mutualistes.

« Le vrai cœur du Crédit Agricole Centre-Est est ici, dans les territoires et dans les caisses locales avec ses sociétaires et ses élus ». Le président du CACE et de la délégation Saône-et-Loire, Jacques Ducerf rappelait d’emblée ce double ancrage, en introduction de la réunion d’information - combinant assemblée générale et tables rondes - qui a réuni près de 400 sociétaires dans les salons du Colisée. Pour « échanger des moments conviviaux », l’hôte de la soirée, le président de la Caisse locale de Chalon-sur-Saône, Régis Tétu montrait sa satisfaction « d’avoir soutenu plusieurs associations » et ainsi contribuer à dynamiser le territoire. Toutes les 133 caisses locales sur Centre Est - dont les 36 en Saône-et-Loire - ont d’ailleurs engagé dans l’année une initiative avec des associations et clubs.

Pour preuve, le président du cercle de l’aviron de Chalon, Vincent Busser venait en témoigner. Le sponsoring réussi du « défi des collèges » a permis de faire ramer plus de 1.000 jeunes. Une belle occasion pour eux de découvrir les infrastructures de ce club « structuré » (3 salariés ; une flotte de 250 sièges) comptant 600 pratiquants dont un champion Olympique, Adrien Hardy. « Sur 400 clubs en France, nous tirons notre épingle du jeu. Nous sommes classés dans les vingt premiers », expliquait-il. Une belle métaphore pour positiver et arrêter bien des complexes français.

Engagé derrière les acteurs des territoires

Des messages dynamiques qu’appréciaient tout particulièrement l’assemblée et Salima Benichou, venu présenter « Saône-et-Loire : CREATIVE LABourgogne ». La responsable de la marque territoriale lancée l’an dernier - pour développer l’attractivité du département - résumait ainsi : « Les Français et étrangers ont du mal à situer la Saône-et-Loire qui a une image un peu vieillissante. Surtout, on a un problème : on a trop de choses bien, trop de diversité qui nous empêche de nous focaliser. Nous, Agence de développement touristique, avec les chambres Consulaires (agriculture, commerce, industrie, artisanat) avons décidé d’en faire notre richesse : sa créativité donc sa modernité (LAB pour laboratoire d’idées, NDLR) ». Avec près de 100 « ambassadeurs qui portent la marque » déjà, cette dernière va rentrer en 2014 dans une phase active de communication « à l’extérieur » (invité d’honneur du Salon mondial du tourisme à Paris, campagne média nationale, présence en gares de Lyon et Paris…). Jacques Ducerf s’en réjouissait puisque le CACE s’est « engagé derrière ce projet, fort de sa convivialité » tout comme votre journal L’Exploitant Agricole d’ailleurs.

L’humain au cœur des dispositifs

Un réseau influent puisque la caisse régionale Centre-Est peut se targuer d’être la première de France avec 332.000 sociétaires, soit + 25.000 coopérateurs en un an. Ce n’est pas le fruit du hasard mais bien le fruit des « valeurs mutualistes » et d’une banque de détail utile aux territoires.

Elle va décliner les quatre priorités définies par le groupe au national : le logement – « 2/3 du patrimoine des sociétaires » -, les économies d’énergie et l’environnement (énergies renouvelables, biomasse forestière…), l’agriculture et l’alimentaire et l’enjeu « sociétal majeur » qu’est la santé et le vieillissement de la population.

Pour se faire, Jacques Ducerf renouvelait donc sa volonté de « placer les femmes et hommes au cœur des dispositifs », avec les élus et collaborateurs.

« Premier financeur des territoires »

Et cela marche. Le CACE est le « premier financeur des territoires » avec trois milliards de crédits accordés en 2013 dans ses 300 agences totalisant 1,2 millions de clients.

De part ses origines agricoles, la banque continue de gérer les avoirs de 8 agriculteurs sur 10 et soutien 83 % des installations agricoles et viticoles. « Ce n’est qu’une étape, notre objectif est de faire 100 % », lâchait le président. Financement de logements sociaux, banque alimentaire, solidarité, environnement… « notre génétique est d’être utile aux adhérents », concluait au final Jacques Ducerf.

Des agences locales et numériques complémentaires

La responsable d’agence de Chalon Gare, Stéphanie Gasse présentait une série de nouveautés en agence. Pour communiquer avec les « hommes et femmes qui vous accompagne », l’agence locale reste « toujours le pivot » de la relation client mais se voit compléter par son pendant, l’agence digitale. Explications : « Les outils de communication ont créé de nouveaux comportements. Les clients veulent du sur-mesure pour plus de réactivité (partout ; tout le temps ; multicanaux) et plus d’autonomie (devis personnalisés dans votre espace web sécurisé…). Nous proposons donc plusieurs modes de communication complémentaires : en face à face, en ligne… Nous vous avons écouté : par téléphone, vous ne serez plus routés vers une plateforme mais vous serez mis en relation directement avec un conseillé ». Le cœur du métier des conseillés s’en trouve donc conforté. Pour rappel, le CACE effectue près de 1.500.000 entretiens annuellement.

Et quand la question d’éventuelles fermetures d’agences locales émanait de la salle, la réponse du directeur général du CACE, Raphaël Appert était claire : « dans un contexte où leurs fréquentations baissent, on ferme certes des permanences mais jamais d’agence. Nous n’en avons pas l’intention. Nous envisageons même de créer cinq nouvelles agences. Notre créneau, c’est la proximité et on croit que c’est ce qui fera la différence entre les banques dans les années à venir ».

2014 : entretenir la reprise

Après une explication pédagogique des comptes du CACE, une vidéo d’Isabelle Job-Mazille – Directrice des études économiques de Crédit Agricole S.A. – brossait l’année d’un point de vue économique, financier et fiscal.

2013 aura été marquée par la « stabilisation des marchés » financiers et donc « progressivement » du secteur économique. Des données « essentielles pour restaurer la confiance et la croissance » à l’avenir. Malgré la crise internationale, l’analyste estime que la « France a eu de la chance » - grâce à sa résilience (salaires, épargnes, patrimoine…) et ses "amortisseurs" (prestations sociales…) - mais « manque de compétitivité », notamment une partie de « l’agroalimentaire qui souffre ». 2014 doit voir « l’enclenchement d’un cercle vertueux pour entretenir la reprise ». Pour elle, l’enjeu est « d’investir pour monter en gamme les produits et services et trouver des nouveaux marchés » en suivant l’exemple des « grands champions internationaux » comme dans le luxe.

Le directeur général du CACE, Raphaël Appert rebondissait sur les « deux défis à gérer et à maîtriser en parallèle » : dette et croissance. « Bonne nouvelle » toutefois, « malgré une période difficile (pertes liées aux activités de marché du CA S.A. et en Grèce l’an dernier), nous n’avons jamais limité nos capacités de crédit en volume ». 90.000 projets ont été rendus possible sur la circonscription Centre-Est.

Sans pouvoir les détailler pour l’heure, les résultats 2013 du CACE sont « bons » et ce depuis 8 ans avec des résultats après impôts « toujours supérieurs » à 200 millions d’€. « L’essentiel (85 %) de ces résultats sont conservés en fonds propres venant renforcer la solidité de nos entreprises pour investir dans nos agences et technologies et surtout assurant les fonds propres permettant de développer des crédits » locaux.

La caisse régionale Centre Est s’apprête à fêter ses 20 ans d’existence l’an prochain.