Opinion de droite

Pour le MODEM 71, il y a rassemblement et rassemblement...

Le mot à la mode actuellement en politique est «rassemblement». A gauche, à droite, on veut se rassembler, on dit s'être rassemblés.
A propos de La Rochelle, qui peut croire que les différents leaders du PS et de toute la gauche sont vraiment décidés à aplanir leurs divergences idéologiques profondes pour agir ensemble au secours de la France? Ils ont débattu! Mot hypocrite pour dire que tous y sont allés de leur monologue pour finalement rester campés sur leurs positions respectives antagonistes. Le seul accord entre eux est de ne pas risquer une dissolution qui entérinerait l'échec de la gauche en général et du PS en particulier, et qui décimerait leurs rangs de parlementaires. Il faut tenir, comme depuis deux ans, de crise en crise, jusqu'à la date mythique de 2017.
Parallèlement, à droite, il est question aussi de rassemblement. La perspective des échéances de 2015 et surtout de possibles élections législatives anticipées est un puissant stimulant pour amener les différents chefs de file à vouloir resserrer les rangs. Pour faire nombre, beaucoup à l'UMP souhaitent annexer l'UDI. Mais, l'UDI est-elle à droite ou au centre ? Avant de faire cause commune, il faudra que l'UMP règle sa crise morale et tranche entre tous les prétendants à la
course élyséenne, en commençant par se déterminer clairement vis à vis de Nicolas Sarkozy empêtré dans toutes les affaires judiciaires.
Bref, de part et d'autre, il s'agit de se préparer à l'affrontement camp contre camp en vue de garder le pouvoir pour les uns, de le conquérir pour les autres, combat destructeur pour le pays.
Nous, au MoDem, quand nous parlons de rassemblement, il ne s'agit nullement de constituer des bataillons pour le combat droite – gauche mais de chercher à réunir au-delà de leurs sensibilités différentes des femmes et des hommes qui ont la volonté de travailler ensemble au redressement du pays et au progrès social. Chacun apportant, dans un respect mutuel, ce qu'il est, son expérience, son savoir-faire.
Héla, les institutions ne permettent pas que l'on puisse créer un tel consensus. C'est pourquoi, la France ne pourra sortir de la crise profonde économique, sociale, politique et morale dans laquelle elle continue de s'enfoncer sans réaliser une réforme profonde de ses institutions. Le présidentialisme et la professionnalisation du personnel politique a abouti à la crise permanente que nous connaissons. Ce n'est pas en demeurant dans un système politique qui nous a conduit là où nous en sommes que nous pourrons nous redresser, pas plus qu'en accusant l'Europe et l'Allemagne de tous nos maux. Ayons le courage de nous rassembler pour conduire cette réforme institutionnelle vitale !
Jacques MORIN
Président du MoDem 71