Chalon sur Saône

A l’impossible Messmer n’était tenu à Chalon

A l’impossible Messmer n’était tenu à Chalon

Il est 20h, dormez braves gens ! Tel est en substance le contenu de « 13 Hz », l’intitulé du dernier spectacle en date de Messmer, lequel a porté à son paroxysme la vulgarisation de l’hypnose, collective ou individuelle…de manière ludique.

Ce fut soit l’un, soit l’autre

Ce mercredi 17 avril à Chalon-sur-Saône, dans un Parc des Expositions rempli à souhait, le fascinateur (autoproclamation) a été subjuguant, du moins pour les courtisans qui ne s’en laissent pas conter par les esprits chagrins. Ca tombait même comme des mouches dans le camp des personnes sensibles aux barrières d’abord dématérialisées, puis réduites à la portion congrue. Si plusieurs tests accessibles ont été proposés au public dans son ensemble, peu ou prou perméable aux incitations, les personnes les plus frappées de plein fouet devaient être invitées à se produire sur scène. A leur insu devant un maître de cérémonie jamais à court d’idées, secondé par son fils Antoine. La grand-messe du renoncement à soi pouvait voir le jour.

La mine réjouie en permanence

Etre assis dans un cockpit de fusée dans l’attente du décollage, véhiculer le langage martien, devenir pilote de course, gagner cent treize millions au loto…On n’ira pas jusqu’à dire que le ridicule ne tue pas, ce n’était pas le but de la manœuvre, mais le comique de situation aura dévasté tout sur son passage. Une lame de fond commandée par un Messmer on ne peut plus explicite : »N’ayez pas peur de rire, n’ayez pas peur d’applaudir». Le ton était donné, et tout au long de son show l’endormeur n’aura point de cesse de méduser, mystifier, l’état de conscience des gens à l’incrédulité fermement arrimée au corps. Autant vous dire que nombre de spectateurs ont sorti l’artillerie lourde de la raillerie au sujet de victimes consentantes dans une certaine mesure. L’humour dont ne se départit aucunement l’artiste hypnotiseur a roulé par ailleurs sa bosse. En respectant à la lettre les préconisations émises l’assistance a  réagi sur un mode enjoué avec une humeur guillerette. Pour sûr le rire s’est révélé le dénominateur commun dans un monde ô combien déjanté.

Reprendre le contrôle de ses zones cérébrales, tout un art !

Ca, c’était la démarche ostensible. D’après le faiseur d’émotions, il fallait « démontrer à quel point le subconscient est puissant ». Vu que les gens ne dorment pas vraiment lors des actions expérimentales, mais sont soumis à un état hypnotique somnambulique, mettre en avant la distorsion entre le rêve et la réalité a sauté aux yeux. Selon Messmer « l’hypnose est une question de temps, de technique, de connexion. Quinze minutes d’hypnose équivalent à trois heures de sommeil». Et pour le commun des mortels, l’invisible des circonstances impénétrables aura adopté une forme visible ce soir-là. Au prix d’un désarçonnement absolu ou de questionnements plutôt émoussés…

                                                                                                             Michel Poiriault

                                                                                                             [email protected]