Saône et Loire économie

Zones vulnérables en Saône-et-Loire - Condamnée à bafouer l’agronomie ?

Zones vulnérables en Saône-et-Loire - Condamnée à bafouer l’agronomie ?

Cet été, la justice européenne a de nouveau condamné la France pour non-respect de la réglementation Européenne sur les nitrates. Pourquoi ? Ses lenteurs dans l'élaboration de programmes d'action de lutte contre la pollution des eaux. Du coup, dans la précipitation, une norme arbitraire est fixée... quitte à bafouer les réalités agronomiques.

Si depuis des années, le classement en Zones vulnérables avait été basé sur des raisonnements agronomiques, un nouveau zonage a été arrêté cet été « de manière unilatérale par les pouvoirs publics et sur des nouveaux critères jusqu’alors jamais retenus, en l’occurrence l’eutrophisation des eaux de surfaces et le seuil de 18 mg par litre de nitrate dans ces mêmes eaux superficielles ».

Avec ces nouveaux critères, rien moins que 64 nouvelles communes du département se trouveront d’emblée, d’ici la fin de l’année, intégrées aux Zones vulnérables ! « Et cela avec toutes les conséquences qui en résulteront pour les activités agricoles : plan d’épandage et de fertilisation, stockage des effluents d’élevage… », mettent en garde les JA et la FDSEA de Saône-et-Loire qui convient tous les exploitants des communes concernées à une réunion d’information le mercredi 24 septembre à 20 h 00, salle des Rocheriaux, à Saint-Désert.

 

Le 5 septembre dernier à Davayé, même le directeur de l’Agence de l’eau RMC (Rhône-Méditerranée-Corse), Martin Guespereau en convenait. « Par rapport à ce que l'on entend au niveau national, ici, nous avons déjà dépassé nos objectifs. Les opérations de terrain marchent, sans être une obligation réglementaire ».

Et pourtant, trop précipitamment, « les contraintes administratives, notamment celles liées au volet environnemental s’empilent de tous les côtés », dénoncent la FDSEA et les JA, pour qui « ces règles sont drastiques, en particulier pour les exploitations situées en Zones vulnérables, telles que définies par la Directive Nitrate ».

 

Et la profession de rappeler qu’en aucun cas, elle ne soutient ni ne cautionne cette extension et rappelle son opposition au bienfondé des critères retenus et des actions qui en résulteront. Pour la FDSEA et les JA, « il y a urgence à mettre fin sans délai à l’empilement des contraintes aussi inutiles que coûteuses et qui rendent notre métier de plus en plus difficile à exercer ».

 

Les communes nouvellement concernées :

 Pour l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse : Aluze, Berzé-la-Ville, Bissey-sous-Cruchaud, Bonnay, Burzy, Buxy, Cersot, Champforgeuil, La Charmée, Charrecey, Chatenoy-le-Royal, Cortevaix, Dampierre-en-Bresse, Farges-les-Chalon, Fontaines, Fragnes, Genouilly, Germagny, Granges, Joncy, Jully-les-Buxy, Lessard-le-National, La Loyère, Malay, Mellecey, Mervans, Moroges, La Racineuse, Rully, Sailly, Saint-Bonnet-en-Bresse, Saint-Germain-du-Bois, Saint-Germain-les-Buxy, Sainte-Hélène, Saint-Huruge, Saint-Martin-du-Tartre, Saint-Martin-la-Patrouille, Saint-Usuge, Saint-Vallerin, Salornay-sur-Guye, Sassangy, Savianges, Savigny-sur-Grosne, Serley, Sigy-le-Châtel, Virey-le-Grand.

 Pour l’Agence de l’eau Loire Bretagne : Amanzé, Dyo, Fleury-la-Montagne, Oyé, Paray-le-Monial, Poisson, Prizy, Saint-Bonnet-de-Cray, Saint-Christophe-en-Brionnais, Saint-Germain-en-Brionnais, Saint-Julien-de-Civry, Saint-Symphorien-des-Bois, Vareilles, Varenne-L’Arconce, Vitry-en-Charollais.