Cinéma

Bientôt à l’Axel à Chalon : XENIA, de Panos H. Koutras

Bientôt à l’Axel à Chalon : XENIA, de Panos H. Koutras

A noter dans vos agenda : jeudi 13 novembre, l’Axel, en partenariat avec la Bobine, et dans le cadre du Festival Arc-en-ciel, projettera le film Xenia [1], du réalisateur grec Panos H. Koutras. Une radioscopie de la Grèce actuelle, qu’Info-Chalon recommande à ses lecteurs.

« Xenia ». En grec, le mot renvoie à l’extranéité, plus exactement à un concept d’hospitalité, celle que l’on doit aux étrangers. Un principe relativement majeur, dans la Grèce antique. Par extension, il désigne les présents ou cadeaux que l’on fait à un hôte. 

 

En le choisissant pour titre de son quatrième long-métrage, le réalisateur Panos H. Koutras a-t-il voulu jeter une lumière crue sur la mauvaise pente que suit un pays entré dans une zone de turbulences depuis quelques années : le sien, c'est-à-dire la Grèce ? En tous cas, c’est un peu à cela qu’aboutit la contradiction entre le nom retenu et ce que donne à montrer ce film : des « ratonnades » perpétrées par des militants d’extrême-droite, des rues « peuplées de clodos et de junkies » (www.critikat.com), des bastonnades de « pédés ». Autrement dit : l’exclusion et le rejet de l’autre sous leurs multiples formes.

 

Ceci étant, Xenia n’est-il qu’un portrait, en creux, d’une Grèce filant un (très) mauvais coton ? Si, à des années lumières de son premiers long-métrage – L’attaque de la moussaka géante (1999) –, Koutras a effectivement choisi de montrer un pays corrodé par la violence et la xénophobie, Xenia, film qui a bien failli ne jamais voir le jour faute d’argent, n’est pas seulement un long voyage au sein d’une société écartelée entre laissés-pour-compte, « marginaux » et grands bourgeois de villas luxuriantes. En effet, le résultat se rapproche plus d’ « une fable flamboyante à l’humour corrosif, flirtant parfois avec un certain fantastique » (www.avoir-alire.com), débordante de l’audace fantasque du réalisateur. 

 

Tant et si bien que l’on suit assez facilement cette quête d’un père par deux frères, l’un de 16 ans, l’autre de 18 ans, incarnés par des « comédiens non professionnels, ayant affronté dans leur vie les problèmes évoqués dans le film et bien représentatifs de leur communauté » [www.avoir-alire.com]. On la suit d’autant plus facilement que le réalisateur ne se laisse jamais aller à tirer des conclusions par trop accablantes, moralisatrices. Tout en mettant en scène « une certaine jeunesse grecque abattue par la crise économique et autres crises existentielles » (www.avoir-alire.com). 

 

S.P.A.B.

 

[1] 2014. Durée : 2 h 08.

Bande-annonce :  HYPERLINK "http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19544965&cfilm=228012.html" http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19544965&cfilm=228012.html