Opinion de droite

A Chalon sur Saône, Gilles Platret pointe ce qu'il qualifie "l'illusion d'une victoire" pour la Gauche

A Chalon sur Saône, Gilles Platret pointe ce qu'il qualifie "l'illusion d'une victoire" pour la Gauche

Photo LG-Info-Chalon.com

65% des électeurs bourguignons et franc-comtois sont ce lundi choqués de voir une gauche minoritaire conserver la Région Bourgogne Franche-Comté. Après avoir fait de ce territoire la seule région française en récession, les mêmes équipes vont reprendre les commandes de la Région pour six années supplémentaires.

Alors que, partout dans le pays, un besoin fort et même violent d'alternance s'est fait sentir, nous tranchons avec l'évolution de nombreuses autres régions françaises et nous demeurons avec une gouvernance socialiste archaïque.

Cette aberration devrait inciter les élus de gauche à un peu de modestie. Car leur victoire sur le fil, dans une région délabrée et politiquement éclatée en trois blocs quasiment égaux, est tout sauf éclatante.

Au lieu de cela, en s'affichant en train de sabrer le champagne, les élus socialistes montrent qu'ils n'ont pas tiré les leçons des scrutins des 6 et 13 décembre. Comment pourrait-il en être autrement s'ils s'en tiennent au résultat du 2e tour en oubliant celui du 1er ? En oubliant aussi celui de la précédente élection régionale ?

Car la véritable photographie de l'opinion, c'est le 6 décembre qu'elle a été prise et non le 13. Au 1er tour, comme à chaque élection, les électeurs s'expriment avec leur cœur, ils disent leur préférence, ils livrent la vérité de leur message. Au 2e tour, la menace d'une victoire du FN, tactiquement exploitée par les socialistes du Gouvernement et de la région, a conduit à un barrage républicain composé d'une gauche totalement désunie la veille et miraculeusement rassemblée le jour du vote.

Les résultats de Chalon-sur-Saône sont à ce sujet très éclairants. Au 1er tour, les Chalonnais nous placent en tête avec 28,74% devant la liste PS (25,99%) et loin devant le FN (22,39%). Au second tour, l'union de circonstance contre le FN joue à gauche avec de bons reports de voix, ce qui amène la liste socialiste à nous devancer de peu (370 voix).

 

Or, quand on regarde les chiffres, on se rend compte que la gauche chalonnaise n'augmente absolument pas son socle d'électeurs, bien au contraire : elle comptait 5.598 électeurs aux municipales de 2014 (avec une participation un peu plus forte), elle en compte 5.354 aujourd'hui. Pire encore, par rapport aux régionales de 2010, la gauche perd à Chalon près de 1.500 voix (passant de 6.818 à 5.354) alors que nous en gagnions plus d'un millier (passant de 3.976 à 4.984).

De leur côté, ce dimanche, nos électeurs se sont à l'évidence moins mobilisés que ceux de gauche ou, pour une partie, ont voté pour le FN. Notre travail consiste désormais à nous demander pourquoi. Notre campagne a été menée sur des thèmes uniquement régionaux. C'était noble, mais sans doute pas assez efficace dans un contexte où les attentats commandaient de nationaliser le débat, ce qu'ont très bien su faire le FN et le PS, une nouvelle fois alliés pour que rien ne change.

N'oublions pas non plus une chose : dans la foulée des attentats, le Président de la République vient de connaître le rebond de popularité le plus fort (et d'ailleurs le plus injustifié) de l'histoire de la Ve République ; la gauche a également bénéficié du rapprochement de calendrier qu'elle avait organisé de longue date entre les élections et la COP21. Malgré cela, nous gagnons 7 régions sur 12 et ne perdons que de très peu en Bourgogne Franche-Comté. La droite et le centre sont redevenus la première force politique de France (10 millions de votes, contre 7,3 au PS et 6,8 au FN). Désormais, 67% de la population française vit dans une région gagnée par la droite.

François Sauvadet s'est battu valeureusement car il portait un vrai projet pour notre Région. Le vide programmatique de la liste socialiste va apparaître aussi vite que réapparaîtront les divisions à gauche. Le retour à la vérité des prix sera brutal. Les Bourguignons et Francs-Comtois peuvent compter sur nous pour assumer notre rôle d'opposants dans toute sa plénitude. Nous ne céderons pas un seul pouce de terrain.

 

 

Gilles PLATRET

Maire de Chalon-sur-Saône