Chalon sur Saône

Celte extra la chaleureuse fusion de Carlos Nùñez avec Celtic Legends !

Celte extra la chaleureuse fusion de Carlos Nùñez avec Celtic Legends !

Avant l’heure ce n’est pas l’heure, et après l’heure ce n’est plus l’heure, a-t-on coutume de dire. Vendredi soir en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône ce n’était vraiment pas le cas. Quelques jours après la Saint-Patrick (le 17 mars, moment propice à la déification du saint patron de l’Irlande), le grand raout celtique personnifié par Carlos Nùñez et Celtic Legends a entraîné dans son sillage les sympathisants dans une jolie furia.

Lève-toi et vibre, public chéri !

On pourrait penser à première vue que l’intérêt majeur de la manifestation a valu par l’exposition de deux blocs monolithiques, chacun prêchant pour sa paroisse. Grossière erreur. Ces deux entités, la Galice (« un peu la Bretagne espagnole » dixit Carlos) et l’Eire, partie émergée de l’iceberg, n’ont en réalité tiré la couverture à elles que pour mieux se faire les ambassadrices de l’interceltisme. Pour dire vrai, le courant est passé, les mélodies du bonheur celte, un et divisible, sortant un argumentaire où l’instrumentation et les exercices physiques tip top ont agi comme autant de coups de boutoir significatifs. Présentateur nullement avare de commentaires explicatifs-musicien (flûte à bec, et gaïta, la cornemuse ibérique), Carlos n’aura cessé de faire monter puis de maintenir la température, dynamisant le public, descendant au milieu de lui accompagné de la violoniste, l’incitant par une espèce de farandole à danser dans la salle, et même sur scène pour un certain nombre de personnes ! La fête n’avait ni frontières ni barrières, puisque l’on est également parti se refaire une santé du côté de l’incontournable Bretagne, de la Provence, mais aussi de pays arabes –« une belle métaphore pour notre famille de Bruxelles » selon le meneur Carlos. Cerise sur le gâteau, la musique celte a également arboré des couleurs brésiliennes, argentines, des notes d’exotisme contrastant avec le Boléro de Ravel magistralement interprété à la gaïta par le maître Carlos Nùñez. Il y a eu beaucoup d’ardeur déployée sur des rythmes endiablés et de maestria, lors de cette soirée génératrice de fourmillements dans les mains et le train inférieur. Eux n’y sont pas allés de pied mort, les jeunes danseurs et danseuses de Celtic Legends. Droit comme un i, le haut du corps suit les jeux de jambes de folie, durant lesquels la vitesse d’exécution du tap dance (les claquettes) fait des ravages. Une frénésie éparpillée aux quatre coins de la scène, et, par extension, des travées. En tout état de cause la montagne n’aura pas accouché d’une souris !

                                                                                                          Michel Poiriault

                                                                                                          [email protected]