Saône et Loire économie

Les professionnels du tourisme en Saône et Loire tirent les leçons d'une année vraiment pas comme les autres

Les professionnels du tourisme en Saône et Loire tirent les leçons d'une année vraiment pas comme les autres

En marge de l'Assemblée Générale de l'Agence Départementale du Tourisme de Saône et Loire, des professionnels du secteur ont partagé leurs expériences. Des leçons du passé mais aussi pour le futur.

Entouré d'un panel de professionnels du tourisme en Saône et Loire, Arnaud Durix, Président de l'ADT, bras armé du Conseil Départemental de Saône et Loire sur les questions d'attractivité territoriale, a donné la parole afin que chacun puisse partager son vécu sur cette année 2020, vraiment pas comme les autres. Une année que tous entendent voir derrière eux mais sur laquelle ils fondent aussi de nouvelles perspectives. `

Annie Gille, directrice des Gîtes de France de Saône-et-Loire, Philippe Marmin, président de l'Hôtellerie de Plein Air de Saône-et-Loire et propriétaire du camping 4* Le Village des Meuniers, Laëtitia Charton et Antoine Loubière, propriétaires de L'Appart Hôtel Eugénie à Louhans, Alfred Carignant, directeur de la société de location de bateaux Les Canalous, Laurence  Bérard, restauratrice  de Ma Table en Ville et de Mon Truck en Vogue et Raoul de Ternay, propriétaire du Château de Rully ont évoqué à tour de rôle bilan et perspectives sur lesquels fonder l'après-COVID.

"Il aura fallu faire preuve d'imagination et s'adapter non-stop" confiant Laurence Bérard. Un sentiment partagé par l'ensemble de ses confrères. Côté saison 2021 ? "Elle s'annonce comme celle de 2020 alors que 79 % des Français ont fait savoir qu'ils entendaient partir en France cet été". Une recherche du calme, de la verdure et des espaces. Un tryptique sur lequel la Saône et Loire a communiqué depuis plusieurs semaines partout où elle pouvait, grâce à la mobilisation des moyens du côté du Conseil Départemental de Saône et Loire. Tous les acteurs ont souligné les impacts des campagnes de communication réalisées ici ou là, afin de faire en sorte que la marque Saône et Loire s'insinuent dans les têtes en terme d'ambitions estivales. 

"Une période lunaire"

Tous ont fait état d'une année qualifiée de "lunaire". Après un confinement de printemps, les touristes sont arrivés en masse à l'été, au point de créer de telles distorsions d'une période à l'autre que les professionnels du tourisme avouent à avoir du mal à qualifier cette année 2020. 

"Il aura fallu démultiplier de l'énergie, jouer la pédagogie au téléphone... beaucoup au téléphone" confient-ils, soulignant que cette année a redonné la place aux sites touristiques de proximité, "à une échelle plus familiale où les risques sanitaires étaient maîtrisés face à l'inconnu du moment".

Du côté des Gîtes, Annie Gilles confie "qu'ils n'ont jamais fermés à part peut être une dizaine sur les 460  hébergements de Saône et Loire". "Les professionnels ont récupéré une clientèle en direct, qui passait jusque là par des plateformes. Notre image a été clairement valorisée au cours de cette année". 

Tous s'accordent à dire que "la communication sur les réseaux sociaux, sur internet a été indispensable". Des propos que la restauratrice Laurence Bérard souligne particulièrement alors qu'ils ont dû trouver un food-truck à l'étranger pour faire face à la situation sanitaire et s'adapter. 

Pour Philippe Marmin, "de grosses disparités dans l'hôtellerie de plein air"

 "Les campings les mieux équipés ont limité la casse" souligne Philippe Marmin, Président de l'Hôtellerie de Plein Air de Saône-et-Loire, évoquant notamment les lodges et autres chalets proposent des prestations plus élevées. "On a découvert également une nouvelle clientèle française de proximité à la recherche de nature mais avec beaucoup de confort. Une tendance qui se confirme en 2021".  Le succès des week-ends de la Pentecôte et de l'Ascension, "c'est un peu l'arbre qui cache la forêt" s'empresse de préciser Philippe Marmin, "on manque totalement de visibilité notamment avec nos clientèles étrangères. Nombre d'entreprises du secteur ont été particulièrement fragilisées. Sans compter la grande inconnue sur la première quinzaine de juillet". 

"Une année folle" pour Alfred Carignant, directeur de la société de location de bateaux Les Canalous

Là aussi, Alfred Carignant se veut dans le tempo de ses homologues. Les Canalous qui exploitent quelques 600 navires  évoquent "le grand calme jusqu'au 28 mai et puis les 30 % du chiffre d'affaire réalisé sur le seul mois de juin. Une année folle". Pour autant, avec une "clientèle aux deux tiers étrangère", l'entreprise de Digoin sait qu'elle doit s'adapter, et "l"année 2020 aura permis de repenser les choses, de prendre le temps et de proposer des innovations à venir prenant le contrepied du tourisme de masse, un pur produit de la ruralité".  

L'adaptation aussi du côté du Château de Rully

Raoul De Ternay, 26e génération à la tête du Château de Rully affiche aussi "le cataclysme du premier confinement avec une clientèle à 80 % étrangère. Ca a été une source de stress". Avec 5000 visiteurs par an en moyenne, le Château de Rully n'est en rien une grosse locomotive mais l'impact aura d'autant plus douloureux. Pour autant, "l'été aura été le meilleur de ces dix dernières années mais au prix d'une grosse adaptation avec une augmentation des amplitudes horaires pour les visites et 7j/7". Raoul De Ternay a souligné "l'importance du rôle des prescripteurs de réseaux où chaque professionnel se renvoie les clients. L'effet réseau fonctionne très bien".

Emplois, vaccination, protocoles sanitaires sont autant de thématiques qui animent bien des discussions et sur lesquelles des réponses devront être données, histoire d'apaiser tout le monde et de tirer un trait définitif sur cette crise sanitaire sans précédents. 

Laurent Guillaumé