Chalon sur Saône

DEPARTEMENTALES - CHALON 3 : «Un Nouveau Souffle» propose un RSA Jeunes

DEPARTEMENTALES - CHALON 3 : «Un Nouveau Souffle» propose un RSA Jeunes

L'action sociale, la santé, les solidarités, l'aménagement durable du territoire ou l'éducation... Quelques une des thématiques abordées par les candidats de la liste «Un Nouveau Souffle» lors de leur 2ème réunion publique qui se tenait ce mercredi à la Maison de quartier des Aubépins. Plus de détails avec Info Chalon.

Hier, mercredi 9 juin, à 20 heures, les candidats de la liste «Un Nouveau Souffle (pour une Saône-et-Loire sociale, humaine et écologique)» ont tenu une réunion publique dans la Salle Arc-en-Ciel de la Maison de quartier des Aubépins.


La veille, ils étaient à la Maison Vagneur, dans le quartier Saint-Cosme.


Rappelons que cette liste d'union de partis de gauche et les écologiste (PS, PRG et EELV) se présentent sur le canton de Chalon 3.


Parmi les thématiques abordées ce soir-là, l'action sociale, la santé, les solidarités comme l'aide à la perte d'autonomie, l'aménagement durable du territoire (protection des espaces natures, pompiers...) ou l'éducation (collèges, infrastructures, équipements et entretiens).


Après s'être présentée, l'une des têtes de liste, Francine Chopard, conseillère municipale d'opposition, dit avoir «décidé de mettre à profit son expérience en tant que pharmacienne» au service de nos concitoyens.


«Certaines thématiques sont propres au département», précise-t-elle avant de tacler le président du Conseil départemental de Saône-et-Loire.


«M. Accary n'hésite pas à s'investir dans la sécurité. Or c'est une prérogative régalienne, et donc réservée à l'État, et à la Ville, pas le département!», lance la candidate titulaire.


Pour cette dernière, «c'est de la démagogie et aller vers des thèses d'une droite plus extrêmes».


«Ce sont des politiques dont on ne voit pas l'intérêt. Le département ne doit pas financer la sécurité», ajoute-t-elle.


Toujours dans le domaine des dépenses de la majorité départementale, elle a pointé du doigt leur politique touristique.


«M. Accary et son équipe se sont faits plaisir avec Route 71!»


Première thématique abordée, les solidarités...


Et c'est Christophe Regard, lui aussi conseiller municipal d'opposition, qui commence en premier, abordant notamment la question des mineurs non accompagnés (MNA) «une minorité tant décriée de nos jours».


«Le département est obligé de les prendre en charge», indique l'autre candidat titulaire.


En 2015, il y avait 1500 mineurs non accompagnés en Saône-et-Loire, apprend-on.


«Rien n’est prévu pour la tranche d’âge entre 18 et 25 ans pour assurer l'autonomie des jeunes. La COVID a révélé ce qu’on savait déjà.Beaucoup de jeunes vivent dans une très grande précarité.Problèmes de logement, d'alimentation. C'est pourquoi nous proposons un RSA Jeunes à évaluer», dit Francine Chopard en reprenant à nuveau la parole.


Un RSA pour les jeunes sans emploi de moins de 25 ans qui serait de l'ordre de 400 euros mais soumis à conditions comme une obligation de recherche d'emploi.


C'était une proposition du gouvernement mais comme l'indique la candidate remplaçante, Florence Folléat, «c'est une idée que (la) liste compte s'emparer».


«Le département pourrait être précurseur en la matière», ajoute Francine Chopard.


Revenant ensuite sur la question de la perte d'autonomie, Christophe Regard a rappelé que la Saône-et-Loire est un département qui, comme les autres en Bourgogne Franche-Comté, «ne doit pas dépérir».


Un sujet qui sera abordé plus longuement par Florence Folléat un peu plus tard.


Autre candidat remplaçant, Kamal Hammami, s'est intéressé à la thématique de l'éducation.


Précisons que le département a la charge des collèges. À ce titre, il en assure la construction, la reconstruction, l'extension, les grosses réparations, l'équipement et le fonctionnement.


Conseiller municipal d'opposition à Châtenoy-le-Royal, au même titre que Florence Folléat, le candidat remplaçant est enseignant-chercheur et maître de conférences à l'Université de Bourgogne.


Comme Francine Chopard, ce dernier a critiqué certaines dépenses de la majorité départementale comme l'achat de tablettes en nombre insuffisant.


«Les établissements ont été sous-équipés. C'est parfois de l'ordre d'une seule classe équipée sur tout un collège!», lance-t-il.


Le Châtenoyen propose «qu'on aille vers des constructions plus vertes», citant l'exemple des murs végétaux.


Concernant les cantines, Kamal Hammami appelle à «beaucoup de local». La liste propose également pour les collégiens un Parcours laïc et citoyen.


Poursuivant ses explications, le candidat remplaçant a précisé que le département consacrera une enveloppe dédiée aux projets des enseignants. Ainsi, la totalité ou une partie de ces projets serait financé par le Conseil départemental.


Un sujet qui lui tient à cœur, Francine Chopard est ensuite revenu sur celui des violences conjugales.


«On en parle... il y a eu des annonces... mais nous en sommes au 50ème féminicide, cette année, et la Saône-et-Loire n'est pas épargnée», déplore la candidate, évoquant entre autes le Réseau VIF — VIF pour Violences Intra familiales —, association qui regroupe des professionnels de santé et du social impliqués dans la lutte contre les violences intrafamiliales.


Le Réseau VIF a pour but d'accompagner, informer et orienter les victimes mais aussi d'informer et sensibiliser le public sur les violences intrafamiliales. Il propose une écoute confidentielle, une orientation ou un accompagnement vers des services partenaires (logement, santé, droit, emploi,…), et une information sur les droits et démarches à effectuer pour les victimes de ces violences.


Appelant à «une politique plus ambitieuse à ce sujet», la candidate titulaire propose que l'usage des bracelets anti-rapprochement soit généralisé pour les auteurs de violences conjugales.


Abordée au début de cette 2ème réunion publique, la question des personnes en d'autonomie est à nouveau débattue par Florence Folléat.


Pour celle qui est directrice-adjointe du Tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône, il s'agit «d'offrir aux personnes de vieillir dans les meilleures conditions possibles».


«Aujourd'hui, nous avons le choix entre le maintien à domicile ou les EHPAD. Et encore cette deuxième option reste coûteuse», indique-t-elle.


Pour les familles peu informées, «c'est le parcours du combattant».


Aussi, la liste propose de mettre en place un système qui servirait un guichet unique pour les pertes d'autonomie.


La candidate remplaçante a aussi évoqué la question du manque d'auxiliaires de vie. Elle préconise une meilleure formation pour ce métier d'auxiliaire de vie et que le département aide à le revaloriser et le rendre plus attractif.


«Face à cet enjeu, le département se doit de faire quelque chose!»


Pour soulager les proches, Florence Folléat propose une tarification dégressive dans les EHPAD, selon les revenus, mais aussi de pallier au manque d'unités Alzheimer et autres maladies neurodégénératives, de dédier un certain nombre d'établissements pour ces pathologies bien spécifiques.


Elle a aussi parler de cette alternative que serait une cohabitation intergénérationnelle où deux générations vivraient sous le même toit et proposer de sortir du choix unique entre le maintien à domicile ou les EHPAD en diversifiant les structures d'accueil.


Christophe Regard a ensuite parler développement territorial, une autre compétence du département, rappelant notamment que le département perçoit une partie de la taxe environnementale.


Le candidat titulaire, agent de voyages de métier, veut inclure des closes environnementales dans le cadre de la rénovation du bâti et encourager les entreprises qui embaucheraient des personnes éloignées du marché de l'emploi ou des personnes en situation de handicap.


Le Chalonnais propose également la création d'un centre de gestion des crises mais aussi d'aider et revaloriser les pompiers.


Francine Chopard a ensuite évoqué la promesse du très haut débit partout...


«Contrairement à ce qui est affirmé dans le document de campagne de la majorité départementale,la Saône-et-Loire est le mauvais élève de la Région Bourgogne Franche-Comté! La promesse d'un raccordement total en 2023 va être difficile à tenir. À l'heure du développement du télétravail qui peut amener une nouvelle population dans nos campagnes,dommage!», déplore la militante PRG.


Avant d'ajouter, parlant d'une «mauvaise volonté dès le départ»:


«C'est coûteux et difficile d'atteindre comme projet car il n'y a pas de réélle volonté de la majorité départementale! Cela a peu de chance d'aboutir, c'est malhonnête!»


Pour informations, le budget du département consacré au très haut débit est de 42 millions en investissement et 2,5 millions en fonctionnement pour 2021.


Même l'idée du centre départemental de santé, pourtant considérée comme «la bonne idée de la Saône-et-Loire pour lutter contre la désertification médicale» n'est pas épargnée par la candidate, même si elle concède que c'est une «bonne initiative du département avec une nouvelle approche pour recruter des généralistes en les salariant et en les déchargeant des tâches administratives. On y gagne en temps de soin!»


Comme nous explique cette pharmacienne retraité, «aujourd'hui,dans un cabinet la consultation dure en moyenne 20 minutes dont 12 minutes d'administratif et 8 minutes de soin».


Évoquant la phase 2 du centre de santé avec le recrutement de santé, Francine Chopard est nettement moins dithyrambique, pointant du doigt d'autres limites du dispositif.


«Le lieu d’implantation doit être réfléchi! Entre le stationnement et la possibilité d'agrandissement sans parler de l'accessibilité. Le choix de la Rue de Lyon n'était pas le meilleur. Oui pour que ça soit en centre-ville mais pas dans cette rue qui n'est pas un choix judicieux. En réalité, on ne crée pas toujours une nouvelle offre, c'est qu'un simple transfert».


«Depuis peu,le département recrute des spécialistes.Nous tenons à alerter sur un nécessaire équilibre entre la médecine de ville et l’hôpital. À Chalon,les deux gynécologues recrutées par le Centre départemental de santé avaient une activité hospitalière... La COVID nous a montré combien l'hôpital public est le premier à se mobiliser en cas de crise.La moindre des reconnaissances est de ne pas le fragiliser! Nous serons très vigilants sur ce point», dénonce la Chalonnaise.


«Le centre départemenal de santé ne doit pas déshabiller l'hôpital et arrêtons de vouloir faire dans le spectaculaire! L'égalité à l'accès aux soins est un droit constitutionnel!», conclut-elle.


En 2021, la Saône-et-Loire consacre 8,6 millions d'euros en fonctionnement sur un global de 510 millions aux centres départementaux de santé.


Après avoir répondu à quelques questions du public, les candidats ont évoqué les listes adverses à l'instar de Kamal Hammami qui ironisait sur la promesse de campagne d'une autre liste qui promet de ne pas augmenter les impôts qui n'est pas du ressort du département ou bien du slogan «Ensemble pour vous être Utile» qui était le même slogan que lors de la campagne de 2015.


Quant à Florence Folléat, elle moquait le fait que les candidats remplaçants de la liste RN aux départementales soient absents du tract qu'elle présenta au public. Elle a également tiré à boulet rouge sur l'alliance du maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, au parti de Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France.


Parmi les personnes présentes à cette réunion publique, était présent Pascal Legoux, conseiller municipal d'opposition à Châtenoy-le-Royal,venu soutenir les candidats de la liste «Un Nouveau Souffle (pour une Saône-et-Loire sociale, humaine et écologique)».


Ce soir, les candidats seront à 20 heures, à la Salle des Fêtes des Charreaux Claude et Christian Villeboeuf.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati