Edito

Le Rubicon idéologique une fois encore enjambé par Gilles Platret ?

Le Rubicon idéologique une fois encore enjambé par Gilles Platret ?

Zemmour le chamboule-tout de la droite n'en finit plus d'imposer sa thématique au coeur de l'élection présidentielle... et force est de constater que du côté de la droite il va bientôt falloir écoper le navire.

Exister, se faire remarquer même en choquant, la propension de Gilles Platret à susciter le buzz n'est pas une nouveauté, surfant régulièrement sur des thématiques et des propos très en vogue. Une marque de fabrique qui ne surprend plus personne. Sauf que ce mardi matin, invité sur le plateau de Jean-Marc Morandini, Gilles Platret a enjambé clairement le Rubicon qui séparait jusqu'alors la droite dite républicaine, allant jusqu'à parler "d'épuration ethnique dans certains quartiers". Des propos qui ont même supris Jean-Marc Morandini, habitué pour autant à l'outrance langagière de ses invités quotidiens. 

Une outrance langagière à laquelle Gilles Platret a une certaine habitude en période électorale. Sauf que là, pour celles et ceux qui connaissent l'élu Chalonnais, les mots ont un sens, et encore plus un sens historique, alors lorsque Gilles Platret puise sa sémantique toujours plus loin à droite, il y a comme un écho à la percée dans les sondages d'Eric Zemmour. Il n'aura d'ailleurs pas fallu longtemps à ce dernier pour s'enthousiamer des propos du maire de Chalon sur Saône, saluant "un LR courageux". 

En attendant, la situation économique, sociale et énergétique appelle sans doute à bien d'autres prises de positions bien plus courageuses, mais encore faut-il être en mesure de travailler les dossiers plutôt que de surfer sur les sempiternelles bouc-émissaires, qui ne résoudront en rien les problèmes que la France se prépare à affronter. 

Si on additionne les propos de Nadine Morano et d'Eric Ciotti, dont la proximité avec Gilles Platret n'est plus à démontrer, en faveur d'Eric Zemmour et de ses propos en direction de l'Islam, il est l'heure de sortir la pompe de cale chez les Républicains, au point de se retrouver face à eux-même d'ici quelques mois. 

Laurent Guillaumé