CONEXT DAYS - L'industrie 4.0 comme un facteur de la réindustrialisation française

CONEXT DAYS - L'industrie 4.0 comme un facteur de la réindustrialisation française

Les industriels avaient rendez-vous cette fin de semaine dans les salons du Colisée dans le cadre de l'édition 2021 des Conext Days. Plus que jamais l'industrie connectée est revenue sur le coin de table.

Alors que le contexte sanitaire a frappé durablement toute l'Europe occidentale, de nombreuses questions posées depuis longtemps par certains sont revenues plus que jamais au coeur de l'actualité. Indépendance nationale, production française de biens manufacturés, énergie, emploi... tous ces thèmes étaient au coeur de cette édition 2021 des Conext Days portées par l'Usinerie, dont les travaux avancent bon train dans le quartier de la sucrerie. 

Plus de 300 visiteurs dont une centaine d'étudiants et l'occasion de parler, d'échanger ses expériences et de comparer, intéresser... bref d'ouvrir les sens aux nouvelles technologies, celles qui font que la vie de l'industrie française n'a plus grand chose à voir avec l'imagerie d'Epinal de l'industrie grasse et salissante. Malgré des salaires hyper attractifs, un niveau de formation très poussé, l'industrie fait face aux difficultés de recrutement maintes fois évoquées et quelque soit la filière d'ailleurs. 

Même si le format s'est voulu plus court, condensé sur une journée au lieu des deux habituellement, du côté des organisateurs, la satisfaction est au rendez-vous. "En l'espace de 15 jours, nous avons enregistré de nombreuses sollicitations" confiait Yannick Mahé, Directeur de l'Usinerie et dont la question de la digitalisation de l'entreprise est au coeur d'un grand nombre de ses interrogations. "La COVID19 a sans doute dégagé du temps dans l'esprit d'un grand nombre d'industriels, leur permettant de mieux s'interroger face aux mutations. Franchement, on constate une nette prise de conscience en l'espace de quelques mois et sans doute une accélération de la transformation". 

Face à deux problèmes de fond : le recrutement  et les coûts de production

A entendre les industriels sur le sujet, la solution à tous nos problèmes semble si évidente. La course aux coûts de production a entraîné la fuite technologique dans des pays à bas coûts. Une fois qu'on a dit ça ... la boucle est loin d'être bouclée puisque c'est l'étape d'une réindustrialisation qui est enclenchée. Une étape qui repose  justement par une robotisation accélérée de nos chaînes de production afin de faire en sorte que la production à bas coût soit justement automatisée mais ici sur place. A l'industrie française de monter en compétence, l'occasion aussi de palier la problématique de la main d'oeuvre. "Si on robotise toutes les tâches à faible valeur ajoutée, on répond déjà  à un souci qui caractérise toutes les économies occidentales depuis des décennies, c'est marcher sur deux jambes" pour Yannick Mahé. 

"Il nous appartient de recentrer la main d'oeuvre sur des produits à forte valeur ajoutée qui rend la délocalisation plus compliquée". 

Les Conext Days ont permis à travers de nombreux échanges, de présentation de produits pédagogiques de faire la démonstration de tout l'intérêt d'une montée en compétence. L'industrie de demain si elle se veut nationale doit avant toute chose devenir connectée, automatisée, sécurisée et toujours plus novatrice. C'est à prix là qu'on maintiendra une industrie nationale. 

Laurent Guillaumé